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Sommaire Vin gt-c in quieme annee
Le magazine de I'aeronautique militaire internationale
N ° 2 93 a vril 2 003
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Bon pied bon reil au « Gascogne » par Lionel Chauprade Les Mirage IV? de l'Escadron de reconnaissance strategique 1/91.
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Au pays des Merlin par Henri-Pierre Grolleau Les EHlD] Merlin He Mk. 3 operationnels dans la Royal Air Force.
Analyse des nouveautes par l'equipe de la redaction Les dernieres maquettes sorties.
Le B-52 Stratofortress par Frederic Lert Les vieux guerriers ne meurent jamais...
us Coast Guard
En couverture : a I'epoque du guidage laser et du GPS, on pourrait croi re le B-52H Stratofortress com pl etement depasse. 11 n'en est rien ! Grace a ses ca pacites d'adaptation, le vieux bombardier strategique, qui fete ses cinquante ans, sait toujours se rendre utile et continue de guerroyer sous les co uleurs de I'US Air Force. Actuellement, il est en premiere ligne au-dessus de !'Irak
par Sam Pretat De « New Frontier » a« Deepwater ».
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Revue de presse par l'equipe de la red action Les nouveautes de l'edition.
Marston Mat par Richard Smith Des pistes en aeier perce priHes aposer!
(Photo Frederic Lert).
Directrice commerciale : Martine CABIAC Gestion des abonnements: Publicite:
a nos bureaux
a nos bureaux (tel. : 01 42936724)
Photogravure : PRESTIGE GRAPHIOUE Impression: LEONCE DEPREZ, zone ind ustrielle, 62620 Ruitz Depot legal 2' trimestre 2003 All contents © AIR FAN 2003 Reproduction meme partielle interdite Commission paritaire : 0107 T 81068 Distribution par les NMPP Imprime en France/Printed in France
AIR FAN est membre de l'Office de justifi cation de la diffusion
Redacteur en chef : Olivier CABIAC Correspondant de la redaction aux Etats-Unis : Rene J. FRANCILLON Principaux collaborateurs Christian BOISSELON, Alain BOSSER, Jean-Loup CARDEY, Beno1t COLlN, Philippe COLlN, Alain CROSNIER, Eric DESPLACES, Jean-Luc FOUOUET, Michel FOURNIER, Jean-Bernard FRAPPE, Christ GARCIA, Henri-Pierre GROLLEAU, Jean-Pierre HOEHN, Christian JACOUET, Stephane MEUNIER, Jacques MOULIN, Stephane NICOLAOU, Alain PELLETIER, Jean-Jacques PETIT, Sam PRETAT, Marc ROSTAING, Jean-Pierre TEDESCO, Bernard THOUANEL, Patrick VINOT-PREFONTAINE Collaborateurs etrangers Denis J. CALVERT, Christophe DONNET, Jim DUNN, Giuseppe FASSARI, Paul JACKSON, Theo VAN GEFFEN, Robert E. KLING, Hans KONING , Peter B. LEWIS, Hugo MAMBOUR, Dave MENARD, Vincent PIRARD, Herman J. SiXMA, Peter STEINEMANN, Richard L. WARD
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: Classee Zone P (Prohibited) sur la carte, la BA 118 de Mont-deMarsan a le privilege d'abriter I'unique unite de reconnaissance ~ strategique de I'armee de l'Air. Situee tout pres du centre-ville de la belle prefecture des Landes, elle ne presente pas le caractere austere souvent propre aux bases aeriennes. A vrai dire, ses jolis bätiments de type basco-Iandais, ses pelouses vertes et ses pins lui donneraient presque un air de villegiature.
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ont-de-Marsan est le nid des Mirage IVP, des oiseaux de legende comme on en construira probablement jamais plus (sortes d'U-2 ou de SR-71 la franyaise) et que I'on avait pu croire disparus apres leur abandon en 1996 par les FAS qui, depuis, ne disposent plus que des seuls Mirage 2000N pour assurer la mission nucleaire. L'actualite recente nous a prouve qu'ils etaient toujours presents, montrant leur engagement en Afghanistan dans des missions de reconnaissance strategique, mais egalement en Irak au profit de I'USCOM. A I'evidence, toute I'histoire de cet avion magnifique n'a pas encore ete ecrite. Une histoire qui s'achevera au sein de I'ERS 1/91 « Gascogne " actuellement commande par le lieutenant-colonel Cousin et equipe de cinq Mirage IVP et d'un Alpha
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ascogne ) par Lianel Chauprade
Jet. Fort de cent treize personnes, soit dixsept officiers (dont six equipages), quatre-
vingt-neuf sous-officiers et sept hommes du rang , I'escadron intervient au niveau strategique (CEMA), sa raison d'etre etant essentiellement de permettre aux autorites civiles et militaires d'optimiser leur appreciation de la situation generale, mais aussi au niveau tactique en ramenant des photos des theatres survoles. Les soixante-dix-sept missions effectuees du 23 octobre 2001 au
A gauche : vol de convoyage vers I'Arabie saoudite, ou deux Mirage IVP sont detaches depuis le 21 fevrier. Les deux appareils, qui ont realise des missions de reconnaissance sur !'Irak avant le declenchement des operations, ne volent plus actueliement. A gauche, en bas : de retour de vol, ce Mirage IVP pen€!tre dans I'enceinte securisee delimitant le territoire des FAS, vestige de I'epoque ou les bombardiers delivraient I'arme nucleaire. Ci-dessous: I'equipage (pilote et navigateur) effectue toujours la visite prevol de son appareil en compagnie d'un mecanicien avion.
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8 fevrier 2002 au-dessus de l'Afghanistan lors de I'operation " Heracles " ont ete particulierement demonstratives a cet egard ; grace a leur confortable autonomie et aux ravitaillements en vol , les deux appareils detaches aux Emirats arabes unis realiserent des vols de 5 a 7 heu res dont deux sur zone , traitant souvent plus d'une quarantaine d'objectifs a chaque fois (un record de cinquante-cinq fut meme atteint). Cinq
heures seulement apres avoir survole I'objectif, des photos numerisees et renseignees etaient envoyees aux etats-majors de la coalition . Des operations qui necessitent une preparation exemplaire dans laquelle I'officier renseignement (OR) de I'escadron joue un role capital, servant en quelque sorte d'interface entre I'organisme demandeur et les equipages. II participe a la preparation des missions, evaluant leurs risques en fonction de la situation geopolitique et de divers elements comme la menace sol-air.
Drones et satellites A I'heure des drones et des satellites, on peut se dem an der ce qui justifie encore le recours aux avions pilotes. Les premiers, a
Ci-dessus : la planche de bord de la place pilote. Ici, pas de glass cockpit avec ecrans multifonctions, rien que des beaux instruments aiguilles, symboles de la technologie des annees 1970. Au centre, le synthetiseur (la boule plus un horizon de secours) et, en dessous, le tableau d'alarme et de contröle carburant.
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Au milieu: approche tres cabree, caracteristique d'un avion a aile delta. On distingue le pod CT52 sous le fuselage, petite merveille technologique dont le conditionnement permanent a 32° permet une utilisation 15 000 metres.
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Ci-contre : la mise en ceuvre du Mirage IVP necessite trois mecaniciens de piste (denommes MI, M2 et M3), alors qu'un seul suffit pour un chasseur standard. IIs so nt presents pour aider I'equipage se breler et pour les dernieres verifications. .::
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I'instar des Mirage F1CR, so nt plutot utilises au niveau" operatif ", c'est-a-dire, en clair, sur la ligne de front. Quant aux seconds, leur temps de revolution est un serieux handicap face a la souplesse d'emploi des Mirage IVP, et surtout a la rapidite avec laquelle ils peuvent delivrer I'information : 30 a 45 mn apres I'atterrissage, les interpretes photos peuvent commencer a travailler sur les films, developpes au sein meme de I'escadron, les premieres images numeri sees et renseignees parvenant a I'organisme demandeur dans un delai de trois heu res, systeme de transmission par satellite aidant. Si cet avion quasi legendaire ne a la fin des annees cinquante est encore tres apprecie aujourd 'hui, c'est que certaines de ses performances , notamment son grand rayon d'action (1 000 NM) et sa capacite a
~ Ci-contre: le cockpit du ~ bireacteur se situe
aplusieurs
~ metres de hauteur, perche sur @
un train avant a double diabolo con~u par Messier-Hispano.
En dessous: avant la mise en route. Le M2 (equipements de bord) finit de sangier le pilote, tandis que le M3 (systemes) aide le navigateur s'installer.
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En bas : quelques photos tirees des films realises durant les mois d'octobre et de novembre 2001 en Afghanistan par les deux Mirage IVP detaches aux Emirats arabes unis. A gauche, I'aerodrome de Mazar-e Charif; droite, deux vues des destructions infligees au terrain de Kandahar.
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que celles couramment utilisees par I'IGN) assure I'acquisition , la HA-tri la precision. La capacite de ces capteurs est exceptionnelle. Ainsi , au niveau 400 (40 000 pieds), ils balaient une zone de 20 km, la reserve de films permettant de couvrir une distance de 1 200 km - en Afghanistan , la route KaboulKandahar pouvait ainsi etre traitee en une sortie.
Travail en equipe
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En vol, la repartition des röles bord du bireacteur est tres claire. C'est le navigateur qui met en ceuvre la totalite des cameras , mais le pilote peut egalement declencher celles du compartiment 1 reservees la BA.
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voler basse comme tres haute altitude, restent inegalees en France, mais aussi en Europe. Ainsi , au Kosovo, les missions etaient couramment menees a Mach 1,8 au FL 500 (50 000 pieds), lui permettant d'operer en toute securite. En sOrete, le IVP I'est aussi en BA OU il faut souligner son aptitude voler en supersonique au-dessus du relief. Mais I'atout majeur de I'ancien bombardier nucleaire reside dans son pod CT52. Ce conteneur ventral (installe en lieu et place de la bombe AN 52, puis du missile ASMP) abrite les equipements specifiques de reconnaissance strategique. 11 est divise en deux compartiments. Le premier est devolu la basse altitude et comporte quatre cameras Omera 35 : une nasale, une verticale et deux obliques (gauche et droite). Le deuxieme, reserve la haute altitude, reunit egalement quatre cameras : une Wild RC8F pourvue d 'un objectif de 152 mm et un ensemble de trois Omera 36 de 600 mm (denomme HA-tri) dont les champs se recoupent. La Wild (du meme type d'ailleurs
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Ci-contre : majestueux et elegant au sol comme en vol, ce Mirage IV roule devant les bätiments du « Gascogne ». Au milieu: retour de mission. Les mecaniciens s'affairent jusque sur le dos de la bete pour une inspection tres complete qui inclut egalement celle des ailettes du compresseur. En bas : I'ERS 1/91 aligne un Alpha Jet pour les missions de liaison et d'entraTnement, permettant ainsi aux pilotes d'effectuer leurs heures tout en preservant le potentiel des Mirage IVP.
Cest un vrai travail en equ ipage et les postes sont parfaitement conyus pour chacune des taches, sans interchangeabilite. En place avant, le pilote dis pose d'un panneau equipe du nec plus ultra de la technologie franyaise des annees soixantedix. Ici, pas de glass cockpit avec ecrans multifonctions, rien que des instruments beaux comme des montres suisses ! Au centre, I'inevitable synthetiseur (la boule completee par un horizon de secours) et les instruments de vol et de radionavigation classiques : IDR (indicateur de distance et de relEJVement) et radiocompas, radiosonde, indicateur d'incidence, accelerometre, machmetre, etc. Puis, un tableau d'alarme et de contröle carburant et, entre les jambes du pilote , le bo7tier des contremesures. Sur la console laterale droite sont situes les transferts carburant et vide-vite, le boitier Tacan, le PA, qui permet de selectionner des inclinaisons (on imagine les rayons de virage I), I'oxygene, le conditionnement d'air, etc. A noter egalement la commande de la roue avant orientable pour le roulage. Sur la console laterale gauche se
trouvent la manette des gaz (portant un alternat et la commande d'aerofreins), la regulation approche, le robinet pe, le trim de gauchissement, les equipements HF/UHF et, enfin , la commande de train .
En place arriere , le navigateur dispose d'un indicateur radar, d'un boitier de recalage de la centrale de cap' ainsi que de divers instruments propres Ei la navigation, mais surtout, sur le panneau de gauche, des commandes des cameras et de I'IFF. Depourvu d'armements, le Mirage IVP tire .:: son invulnerabilite de ses tres hautes perfor': man ces en matiere d'altitude, de vitesse et @ de manceuvrabilite. En effet, Ei Mach 2, un changement de cap de 30° permettrait de prendre Ei contre-pied des chasseurs en embuscade Ei 300 km devant lui.
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Entrainement regulier Lors de notre visite, quatre Mirage IVP attendaient sagement alignes Ei deux pas des locaux de I'escadron. L'un d'entre eux s'appretait Ei partir en mission d'entra7nement et plusieurs mecaniciens s'affairaient
• La centrale inertielle peut {Hre recalee visuellement sur un point dont les coordonnees geographiques sont connues. Gelte operation s'effectue au moyen d'une sorte d'episcope dirige vers le bas et monte dans la partie inferieure de la planche de bord.
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autour de lui, tandis que pilote et navigateur, lampe torche en main , effectuaient conjointement une visite prevol soignee , portant une attention toute particuliere au train a double diabolo, puis aux gouvernes, mais aussi aux entrees et sorties de tuyeres. La hauteur respectable des echelles d'acces aux habitacles invite a la prudence et participe au cote impressionnant de la mise en CBuvre. Le commandant et son navigateur grimperent a bord et s'installerent dans leurs postes respectifs, aides par les mecanos de piste. Une fois les reacteurs lances, I'avion se dirigea rapidement vers le point d'arret avant de s'aligner au debut de la piste. Sifflements stridents, puis le bombardier s'envola dans un vacarme assourdissant apres avoir roule sur une distance d'environ 1500 m. Un autre IVP se presenta a I'atterrissage, avec une forte assiette a cabrer, tres carac-
Ci-dessus: pour le pilote et le navigateur, monter bord du Mirage IVP procede de la veritable ascension ... Les casques sont portes par les mecaniciens.
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Ci-dessus, droite : remise en ffiuvre sur le parking de I'ERS 1/91. L: appareil est avitaille et les cameras du CT52 sont reapprovisionnees en films. Ci-contre : a chacun son role, sans interchangeabilite ! A bord du Mirage IVp, le pilote et le navigateur sont installes dans des habitacles bien separes, ce qui ne les '" empeche pourtant pas de fournir un vrai travail ;; en equipage. ~
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teristique des avions a aile delta. 11 n'est pas facile de poser un appareil dont la vitesse d'approche, variable suivant la masse (entre 14,5 et 16,5 t), est d'environ 200 nCBuds. Le Mirage IVP est autonome pour les approches de precision (il peut se pass er de GCA) et atterrit en VSV grace a un ILS que le pilote automatique peut capturer. II dispose aussi d'une fonction automanette utilisable jusqu'a 200 pieds , ce qui correspond a peu pres a sa hauteur de decision minimale, et ce, avec des visibilites descendant jusqu'a 1 500 m. Ce qui est frappant, c'est le nombre de personnes requises pour la mise en CBuvre d'un tel avion , conferant a chaque vol un caractere exceptionnel , comme s'il s'agissait d'un record abriser. Ainsi , a chaque retour de mission, pas moins de cinq mecaniciens de piste sont necessaires, dont deux pour la recuperation des films.
Les equipages parlent volontiers de leur machine. Le Mirage IV est un « avion d'homme " qui se pilote encore et, ales entendre, assez sensible en lacet, ce qui n'est plus vraiment le cas des appareils plus recents. Avion d'homme, oui, et meme de moustachu , la plupart des navigants ayant largement depasse les 35 ans. A signaler que les equipages de I'ERS volent sans combinaison anti-G a bord de ce bireacteur dont le rayon de vi rage se mesure en nautiques. Le retrait des derniers Mirage IVP est programme pour 2005. Aucun avion ne viendra remplacer cet ex-bombardier nucleaire reconverti dans la reconnaissance strategique, une mission qu'il remplit avec succes grace a sa grande souplesse d'emploi ainsi qu'a la qualite et a la precision des photos qu'il rapporte. Un retrait qui marquera la fin d'une epoque . 0 Lionel CHAUPRADE
L.:annee derniere, les helicopteres de transport tactique Merlin He Mk.3 de la Royal Air Force ont participe pour la premiere fois a un deploiement majeur, celui de la 16 Air Assault Brigade. L.:exercice « Eagles Lift » 2002 avait pour but de tester et d'entrainer la chaine logistique de la brigade et de faire decouvrir le Merlin aux unites d'infanterie. eveloppe en cooperation par Westland et Agusta, l'EH101 Merlin est I'un des helicopteres les plus modernes au monde. En effet, ses profit les concepteurs ont mis dernieres innovations technologiques pour dessiner une machine fiab le et performante, capable de survivre aux multiples agressions du champ de batai lle. L'appareil est ainsi equipe de pales BERP (British Experimental Rotor Programme) de troisieme generation qui ont permis de reduire considerablement le diametre du rotor tout en ameliorant son rendement aerodynamique, et sa configuration trimoteur lui confere de remarquables capacites d'emport. Oeux types de turbines so nt propo-
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ses: la RolIs-Royce-Turbomeca RTM322, retenue par le Royaume-Uni (quarante-quatre Merlin HM Mk.1 anti-sous-marins pour la Royal Navy, plus vingt-deux Merlin HC Mk.3 pour la RAF) , le Oanemark (quatorze EH101 pour des missions de transport et de recherche et sauvetage) et le Portugal (douze EH101 pour le SAR et la surveillance des peches) ; et la General Electric T700-GE-T6, choisie par l'ltalie (vingt-quatre EH101, dont huit de transport et seize de lutte ASM/antinavire) et le Canada (quinze CH-1 49 Cormorant) . Oe base, l'EH101 est dote de systemes de degivrage I'autorisant ~ voler dans des cond itions meteo extremes. Jl Le HC Mk.3 de transport tactique de la RAF ~ est une sorte de croisement entre la version @
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A gauche, en titre : I'entree en service du Merlin HC Mk.3 marque clairement le debut d'une nouvelle ere pour la Royal Air Force. lei, une machine du No 28 Squadron emportant une Land Rover Defendersous elingue. Ci-dessus : pendant I' exercice « Eagles Lift », un Merlin HC Mk.3 du No 28 (ACI Squadron cheminant ä basse altitude autour de la zone d' entrainement de Salisbury Plain. Ci-contre : le Merlin est sans aucun doute I'un des helicopteres les plus modernes au monde.
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Ci-dessous: les Merlin sont equipes d'ejecteurs de leurres sous le fuselage. En dessous: ä la fin d'une journee de travail ä Keevil, un mecanicien examine une turbine Rolls-Royce-Turbomeca RTM322.
En haut: gros plan sur une tourelle AN/AAQ-24 Nemesis. Le capteur et le brouilleur sont ici caches, car il est interdit de les photographier. Ci-dessus : vue detaillee de I'une des trois turbines RTM322 equipant les Merlin HC Mk.3. Celles-ci peuvent iHre montees dans n'importe quelle position, ce qui facilite la maintenance et la gestion du parc.
civi le uti litaire de l'EH101 et le HM Mk.1 de lutte anti-sous-marine de la Royal Navy. Bien qu'il ait ete commande pour remplacer les antediluviens Wessex HC Mk.2, il comble, en fait, un vide entre le Puma et le Chinook. II dispose d'une avionique tres complete comportant six ecrans multifonctions, un systeme de guerre electronique ultramoderne et des equipements de communication tres performants. Ses trois turbines RTM322 de 2 240 ch de puissance unitaire lui conferent un rapport poids/puissance remarquablement favorable : meme en altitude par temps chaud , un environnement contraignant pour les voilures tournantes , les marges de puissance restent excellentes (y compris en cas de panne d'un moteur), un facteu r essentiel pour la securite des vols et la resistance aux dommages de combat. Ainsi, en stationnaire, un Merlin ne perd pas d'altitude lors d'une panne turbine. Les RTM322 so nt dotees de se parateurs de particules pour les zones desertiques, et la machine est autorisee a operer 1. Malheureusemenf, /'ANjAAQ-24 Nemesis est totalement inefficace face a des missiles a guidage electromagnetique acti( ou semi-actif.
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dans une plage de temperatures tres large, de - 40° C a + 50° C. Pour ses Merlin, la RAF a commande des equipements specialises modulaires pouvant etre montes sur les apparei ls suivant les besoins et les missions: perche de ravitaillement en vol , reservoirs supplementaires de convoyage, systeme de manutention de palettes, tourelle Flir pour les interventions de nuit, mitrailleuses GPMG, kit d'oxygene pour le vol en altitude, systeme de cond itionnement d'air pour les pays chauds ou froids, et civieres (seize au maximum). Les moyens de navigation comprennent une centrale gyrolaser hybridee GPS, un Tacan , un VOR/DME et un ADF. La cabine peut recevoir jusqu'a vi ngt-six sieges qui permettent d'accueillir trois groupes de combat de huit hommes chacun, plus deux loadmasters, les chefs de cargo dans le langage de la RAF. Meme avec une teile charge, I'autonomie operationnelle de l'EH1 01 est de 1 h 30 mn (soit 417 km). Cependant, les vingt-six sieges ne sont que rarement montes, car I'utilisation de la porte laterale devient alors impossible; ainsi le Merlin n'embarque generalement que deux groupes de combat, soit seize hommes. A titre de com-
paraison, le Puma est limite dans la pratique a douze soldats equipes et le Wessex a huit. Les deux premiers HC Mk.3 - les appareils 01 et 02 - ont ete utilises pour le programme de qualification qui a debute au mois de decembre 1998.
Survivabilife La RAF est particulierement sensible a la menace que constituent pour ses helicopteres de transport les missiles sol-air a longue ou a courte portee. C'est pourquoi le systeme d'autoprotection du Merlin HC Mk.3 compte parmi les plus performants au monde. En termes de capacites, il est tout a fait comparable a ceux qui equipent les chasseurs les plus recents, de quoi laisser reveur plus d'un pilote d'helicoptere de manceuvre ! En vue d'obtenir une efficacite maximale, tous ses elements ont ete etroitement integres. Le systeme comporte un detecteur d'alerte radar Sky Guardian 200, un detecteur d'alerte laser AN/AVR-2A, des ejecteurs de leurres et, c'est la la grande nouveaute, un detecteur AN/AAR-54 de depart missile couple a un brouilleur infrarouge' directionnel AN/AAQ-24 Nemesis.
Des qu'un missile est tire, l'AN/AAR-54 detecte la flamme du propulseur et determine si I'engin presente un danger ou non. Si tel est le cas, I'une des deux tourelles du Nemesis est instantanement et precisement pointee dans la direction de la menace. Un puissant faisceau d'energie infrarouge code est alors emis par l'AN/AAQ-24 pour perturber - et non detruire comme il a ete ecrit I'autodirecteur IR du missile en I'aveuglant et en le brouillant, le faisant ainsi decrocher et manquer sa cible. Dans le meme temps, des leurres IR (flares) sont tires par le Merlin pour augmenter les chances de succes du brouillage/leurrage. Les ejecteurs so nt contr61es par un processeur digital, I'equipage
pouvant choisir trois modes de largage automatique, semi-automatique ou manuel. La programmation du detecteur d'alerte radar, du Nemesis et des ejecteurs de leurres peut etre facilement modifiee suivant les types de menaces susceptibles d'etre rencontrees sur le champ de bataille. Deux mitrailleuses GPMG de 7,62 mm peuvent etre montees en sabords et I'installation d'une troisieme, placee sur la rampe arriere comme sur les Chinook, est envisagee. Pourtant, certaines critiques faisant etat d'un manque de puissance de feu ont ete formulees, et I'achat de mitrailleuses M134 Minigun type Gatling a tres grande cadence de tir (2 000 ou 4 000 coups/mi-
nute suivant le choix du servant) a ete suggere. Cette arme redoutable est deja en service sur les Chinook He Mk.2 et sur de nombreux apparei ls de I'US Army. La version GAU-2, adoptee par I'USAF pour ses MH-53 Pave Lowet ses MH-60 Pave Hawk, n'a pas ete retenue par la RAF, sa cadence de tir de 6 000 coups/minute (soit 100 coups/seconde) ayant ete jugee trop gourmande en munitions ... La survivabilite passive n'a pas ete oubliee et, en cas de crash, I'equipage et les passagers so nt remarquablement proteges, car ils beneficient de sieges speciaux a harnais cinq points qui absorberaient une partie de I'energie de I'impact au sol , minimi~ ~
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Ci-dessus, ä gauche: les Merlin du No 28 Squadron n'ont pas encore regu la perche de ravitai llement en vol. Leurs trois RTM322 sont congues pour operer en conditions difficiles (temperatures extremes, givrage, neige, poussiere et sable). Ci-dessus : avec ses ecrans multifonctions, le cockpit du Merlin contraste avec ceux des helicopteres des generations precedentes. Ici, un appareil en evolutions ä basse altitude. Ci-contre : gräce ä sa rampe arriere de chargement et ä ses trois turbines RolIs-RoyceTurbomeca RTM322, l'EH101 Merlin peut emporter en soute un large eventail de charges, dont des lourdes comme des petits vehicules. On remarquera I'attitude tres decontractee du loadmaster...
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Ci-contre : teile une maquette posee sur un diorama, ce Merlin equipe de la tourelle Flir a Me photographie ä Keevil entre deux missions « Eagles Lift ». Ave c son avionique high-tech et ses turbines RTM322 ultramodernes, le Merlin est bien adapte aux besoins de transport de la Royal Air Force. En dessous: les militaires appliquent la reglementation civile britannique qui im pose desormais I'utilisation d'une plate-forme elevatrice et de harnais pour le travail en hauteur.
sant ainsi les degats a la colonne vertebrale. L'inconvenient est que I'on ne peut rien ranger dessous, I'espace etant occupe par des verins verticaux qui, en se comprimant, contrölent I'affaissement de I'assise. Le Merlin est equipe de trois systemes hydrauliques independants et les elements vitaux comme les turbines, la bolle de transmission et les sieges des pilotes so nt proteges par un blindage en kevlar. II est aussi pourvu d'une floltabilite de secours, un heritage de la version navale HM Mk.1. Enfin, les pales BERP offrent une signature acoustique tres reduite, ce qui complique la detection pour I'adversaire. Tous ces choix de systemes redondants et d'equipements d'autoprotection integres expliquent sa masse a vide de 10 600 kg, tres elevee pour celte classe d'helicopteres. Mais ce n'est sans doute qu'a ce prix que I'on obtient un appareil capable de survivre dans un environnement hostile.
Le Joint Helicopter Command Depuis octobre 1999, tous les helicopteres de combat et de transport tactique de la Royal Air Force, de la Fleet Air Arm et de l'Army Air Corps ont ete regroupes au sein d'un commandement interarmees unique, le Joint Helicopter Command (JHC), dont le quartier general est installe a Wilton (Wiltshire). Ainsi, les Puma HC Mk.1 , les Chinook HC Mk.2 et les Merlin HC Mk.3 de la RAF, les Sea King HC MkA, les Gazelle AH Mk.1 et les Lynx AH Mk.7 de la FAA et les Gazelle AH Mk.1 et les Lynx AH Mk.7/9 de I'AAC dependent desormais d'un seul et meme commandement. Le JHC dispose aujourd'hui d'environ 350 machines, une force considerable en pleine mutation . En effet, les Gazelle de l'Army seront prochainement retirees du service et les Apache AH Mk.1 16AIR FAN
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prendront en charge la mission antichar/ appui feu a partir de fin 2003/debut 2004. Les Lynx pourront alors se recentrer vers le röle de transport leger. Le Joint Helicopter Command est charge d'elaborer les doctrines d'emploi des helicopteres de combat et de transport des forces armees britanniques. Les Sea King de sauvetage de la RAF et de la FAA, les helicopteres anti-sous-marins/antinavires de la FAA et toutes les machines-ecoles reste nt cependant sous le contröle et le commandement de leurs armees d'appartenance.
Le No 28 (AC) Squadron Vingt-deux Merlin HC Mk.3, immatricules de ZJ 117 a ZJ 138, ont ete commandes par la Royal Air Force en 1995, et les dix premiers so nt aujourd 'hui operationnels au sein du No 28 (Army Cooperation) Squadron base a RAF Benson (Oxfordshire). A terme , ce dernier disposera de dix-huit machines, les quatre restantes etant maintenues en reserve/maintenance 2 . Celte unite presti-
gieuse etait auparavant affectee a la base de Sek Kong OU el le assurait le soutien des forces britanniques stationnees a Hong Kong . Ouand la colonie a ete retrocedee a la Chine en 1997, elle a ete dissoute et ses Wessex ont ete retires du service. Ce n'est qu'en juillet 2001 qu 'elle a ete recreee a Benson , sur Merlin.
" Nous serons declares operationnels avec une dotation partielle au debut 2003, mais ce n'est pas avant la fin 2004 que nous atteindrons notre format definitif, explique le Wing Commander David Stubbs, patron du No 28 (AC) Squadron et pilote experimente titulaire de plus de 4 000 heures de vol, dont 900 de nuit. Le cursus de conversion com-
porte 56 heures sur simulateur et 25 heures surMerlin. Tous les pilotes aujourd'hui qualifies sur la machine sont brevetes "chefs de bord". Seul /'un d'entre eux a rer;;u une for2. Precisans que taus les appareils ant defa ete livres par Westland, mais certains sant actuellement stockes alars que d'autres sant encare a Bascambe Down, le centre d'essais en val britannique.
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Ci-eontre : les ravitaillements rotors tournant furent nigulierement pratiques pendant « Eagles Lift » 2002. La eonfiguration trimoteur du Merlin HC Mk.3 augmente sa resistanee aux dommages de eombat. Par ailleurs, developpant 2240 eh ehaeune, les turbines RTM322 sont notoirement eeonomes. En bas : deux Chinook HC Mk.2 se pose nt Keevil pour reeuperer des troupes.
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mation ab initio dessus. Oeux navigateurs issus des Tornado ont aussi ete affectes au Squadron pour leur savoir-faire en matiere de systemes de guerre electronique. "
Cote formation , I'escadron beneficie de la presence a Benson d'un simulateur six axes tres performant. Grace a un systeme Harmony Graphics a tres haute resolution , les pilotes peuvent s'entra7ner dans toutes les phases de vol et dans tous les types d'environnements. " Le vol sous JVN, en particulier, est incroyablement realiste, souligne le Wing Commander Stubbs. On ne discerne absolument aucune difference entre les mondes virtuel et reel. C'est vraiment bluffant! Le niveau de fidelite est tel que deux tiers des heu res de vol necessaires a la conversion d'un pilote sont effectuees dessus. " Les createurs du simulateur ont pous-
se tres loin le concept, car tous les scenarios ou presque peuvent EHre joues, y compris des attaques par des chasseurs ennemis. " Certains pilotes issus des Chinook
ont eprouve des difficuJtes a se rehabituer a voler sur un M/icoptere classique, poursuit David Stubbs. En effet, ils avaient tendance a realiser des approches avec deceleration du type "quick stop", en levant le nez. C'est parfait sur Chinook, mais si vous faites cela avec un Merlin, vous risquez de heurter le sol avec la poutre de queue. Pour eux, c'est presque une nouvelle technique a reapprendre. "
L'exercice (( Eagles Lift )) La quasi-totalite des moyens de la 16 Air Assault Brigade (voir encadre) a ete engagee lors d'" Eagles Lift " 2002. D'une duree de trois semaines, cet exercice majeur a permis de verifier les procedures de combat et de soutien logistique de la Brigade. 11 a d'abord debute dans le sud de l'Angleterre avant de se deplacer progressivement vers le nord de l'Angleterre/sud de l'Ecosse. Comme souvent pour ce type de ma-
nmuvres, ce sont les zones d'entra7nement de Salisbury Plain et d'Otterburn qui ont ete principalement utilisees. La premiere est un vaste camp decoupe en de nombreux secteurs pouvant etre ouverts ou fermes aux helicopteres et aux avions en fonction des tirs programmes. En effet, differents utilisateurs se partagent les zones, dont les ecoles a feu de la Royal Artillery de Larkhill qui presentent un danger important pour les aeronefs. Plusieurs bases aeriennes so nt situees a proximite immediate de Salisbury Plain, dont RAF Benson, RAF Odiham et AAC Middle Wallop , et I'MC Netheravon est meme directement implantee au milieu de la zone. Lors d'" Eagles Lift " 2002, des largages massifs de personneis et de materiels ont ete effectues par les Hercules de la Royal Air Force bases a Lyneham. Toutes les charges lourdes - containers, vehicules et palettes - avaient ete preparees par le No 47 Air Despatch Squadron. Les chasseurs de la RAF ont egalement joue un role tres actif, realisant de nombreuses missions de reconnaissance et d'appui feu.
Deploiement en campagne Durant la premiere partie de I'exercice, les appareils et les personneis du No 28 (AC) Squadron ont ete projetes sur I'aerodrome de Keevil, une base aerienne desaffectee qui abritait des unites de la RAF et de I'US Army Air Force pendant la Seconde Guerre mondiale. " Nous sommes ici pour nous entralner aux deploiements en campagne, explique le Wing Commander David ~i~"i'i:'I ~ Stubbs. Nos missions couvrent tous les ] domaines traditionnels des Mlicopteres tac~ tiques : transport de troupes, emport de @ charges sous elingue et evacuations saniAIR FAN 17
taires. Pour nous, "Eagles Lift" constitue le premier exercice majeur avec des soldats de la 16 Air Assault Brigade. " Au cours du deploiement, le site du No 28 Squadron ci Keevil abritait cent quarante-six militaires, dont une antenne medicale du RAF Tactical Medical Wing et des elements du 21 Signal Regiment (Air Support), une unite de transmissions specialisee dans le soutien aux formations aeriennes deployees. Les personneis de I'escadron so nt rompus aux techniques d'operations en campagne. Au fil des ans, la RAF amis au point
un manuel de procedures tres complet permettant aux unites dispersees de se camoufler pour eviter d'etre reperees et echapper ci des attaques de commandos ou d'avions de chasse. Le terrain de Keevil etait fortement protege, avec plusieurs cercles concentriques de defense. Alors que la surveillance eloignee etait sous la responsabilite d'une compagnie d'infanterie de la British Army, la protection rapprochee etait assuree par des hommes de I'escadron. En permanence, neuf militaires (douze de nuit) surveillaient les abords du site, prets ci engager
tout agresseur. Cet effectif de gardes peut sembier insuffisant, mais Keevil accueillait aussi des elements du RAF Supply Wing et de l'Army Air Corps qui prenaient chacun en compte la defense d'une partie de I'aerodrome. Le perimetre rapproche etait, en outre, dote de trip wires, des cables d'acier relies ci des fusees eclairantes, tandis qu'une equipe de defense de douze personnes se tenait prete ci bondir en cas d'attaque. Le No 28 a ete I'un des premiers squadrons de la RAF Ei percevoir la version A2 du fusil d'assaut SA80, une version qui
corrige tous les defauts constates sur le SA80 initial, en plus d'une fiabilite amelioree. Tous les hommes de I'escadron, pilotes compris , en possMent un dont ils ne se separent jamais, meme pour aller se doucher ou se restaurer... A chaque unite d'helicopteres de la RAF est affectee une equipe de huit personnes du RAF Regiment, I'equivalent britannique des Commandos de l'Air, qui fait office de conseiller du commandant d'escadron en matiere de defense au sol. " Contrairement Ei ce qui se pratique dans certaines armees etrangeres, nous ne dormons jamais Ei bord de nos machines, nous confie un pilote. Nous savons pertinemment que, en cas d 'attaque par des forces speGiales, elles seraient les premiers objectifs vises et nous serions alors probablement tues. " Les pilotes et les officiers faisant d'excellentes cibles pour les tireurs d'elite, person ne ne porte d'insignes de grade ni d'ecussons, et la RAF a commande de nouvelles combinaisons de vol camouflees qui empecheront un observateur exterieur de reperer et d'eliminer les membres d'equipage. Le personnel navigant est dispense de tours de garde. Oe nuit, aucune lumiere blanche ne doit etre visible et cette regle s'appl ique a tous, y compris aux journalistes egares dans le camp, qui doivent eteindre leurs lampes torches ... - " The rules are the rules " , et le jeune caporal arme de son SA80A2 ne semblait pas dispose a discuter... Seu le entorse au manuel, les Merlin n'etaient pas recouverts de filets de camou flage afin d'eviter d'endommager les nombreuses antennes dont ils sont herisses. En cas de conflit reel, il en serait bien evidemment tout autrement... Dans un futur proche , chaque squadron d'helicopteres de manmuvre de la RAF pourrait se voir affecter des chiens qui completeraient admirablement les moyens de surveillance et de defense des detachements.
RAF Support Helicopter Force qui attribuait les missions aux differents escadrons de Puma, Chinook ou Merlin . Su ivant les phases de I'exercice, il en decoulait une activite aerienne tres variab le, avec de longs moments sans taskings, suivis d'intenses periodes de vol. Le Merlin peut recevoir trois palettes standard Otan , et sa soute est suffisamment grande pour accueillir des vehicules legers. Pourtant, les personneis du No 28 Squadron semblaient preferer transporter les Land Rover Oefender sous elingue, car la procedure de chargement est jugee trop longue et trop complexe . Le crochet est actuellement limite ades charges de 3 000 kg, mais sa capacite sera portee a 5 443 kg quand le domaine d'utilisation aura ete progressiveme nt ouvert par les autorites de la RAF. Oe meme, le poids maximal au decollage du Merlin HC Mk.3, actuel lement limite a 14600 kg, devrait prochainement passer a 15 600 kg apres des essais complementaires. Acette masse, avec le plein de carburant et des reservoirs supplementaires internes, I'helico pourra se projeter sans
escale du Royaume-Uni vers les Balkans (soit environ 1 704 km). On notera que, avec le Merlin, la RAF a definitivement adopte le systeme metrique, toutes les masses etant maintenant exprim ees en kilogrammes et non plus en livres.
Des qualites indeniables Ce premier exercice de grande ampleur aura confi rme la qualite de conception et de fabrication du Merlin. La machine est exceptionnellement ag ile, ce qui I'autorise a coller au relief en vol tactique a grande vitesse. Grace a son niveau de vibrations tres faible , el le s'avere tres confortable , meme a 150 nmuds (278 km/h). Elle est egalement tres economique en carburant (la capacite interne normale est de 3 276 kg), evitant de monter des reservoirs supp lementaires comme cela se fait couramment sur Puma. Les equipages apprecient particu lierement I'ensemble de commun ications digital, tres complet, qui leur permet de rester atout moment en contact avec les differents postes de commandement et de contröle.
Transport en tous genres Seuls quatre Merlin participaient a I'exercice, trois d'entre eux eta nt configures avec vingt-deux sieges en soute et le dernier etant dote de huit brancards et de onze sieges. Cette machine etait d'ai lleurs en alerte Evasan reelle , prete a reagir en cas d'accident pendant les manmuvres. En fonction de ses besoins, I'etat-major tactique de la 16 Air Assau lt Brigade envoyait ses ordres/demandes au QG deploye de la
Au dessus : gros plan sur une mitrailleuse M60D de 7,62 mm montee sur la rampe arriere d'un Chinook. Le Merlin pourrait bientöt beneficier d'une teile insta llation, mais avec une mitrailleuse GPMG de 7,62 mm. Ci-contre : un Hereules de la RAF larg uant des charges sur le terrain de Keevil. Ces largages etaient d'une precision quasi metrique. AIR FAN 19
me nt d'helicopteres pendant ces creneaux. La precision des largages etait d'ailleurs exceptionnel le : les equipages des quadrimoteurs visaient la piste principale et toutes les charges tombaient directement sur I'asphalte ou a moins de quelques metres. A notre grande surprise , les personneis charges de leur recuperation ne s'eloignaient d'ailleurs pas de plus de cent metres de I'axe, ce qui permettait aux chariots elevateurs d'etre a I'muvre des que le dernier lot avait touche le sol . En quelques minutes, la zone etait degagee et les camions Forden 8 x 4 prenaient rapidement la route pour livrer les unites de I'avant.
Cet ensemble est compose de deux radios VHF/U HF multimodes cryptees (KY100) a capacite Have Quick, d'une UHF independante, d'une HF, d'un systeme de transmission par satellite Satcom et de deux radios securisees pour les operations en Irlande du Nord. En cabine , les soldats disposent de casques individuels avec systeme actif de suppression de bruit. Le principe de fonctionnement est simple: il detecte et analyse les vibrations sonores et emet une onde en opposition de phase qui elimine le bruit. Grace a I'intercom, les trois chefs de groupe, qui peuvent prendre place a bord du Merlin quand celui-ci est equipe de vingt-six sieges , ont la possibilite de se concerter avec I'equipage ou de briefer entre eux une mission. Ce pendant, a I'usage, un inconvenient est apparu . En effet, lorsqu'elle est completement ouverte , la rampe arriere est tres pentue et des soldats lourdement charges eprouvent des difficultes a I'escalader. Une corde a donc ete installee en son milieu afin que les fantassins puissent s'aider de leurs bras. En outre , les loadmasters ne I'abaissent pas entierement pour obtenir un angle plus plat, proche de celui que I'on trouve sur Chinook. Les operations a partir de Keevil s'effectuaient sans I'intervention d'un contröleur aerien, malgre un trafic relativement intense : la partie nord de I'aerodrome abritait un plot de ravitaillement ou les Gazelle, Lynx, Puma et Chinook se succedaient pour recompleter leurs pleins. Oe tres nombreux Hereules larguaient chaque jour des dizaines de palettes d'approvisionnement, interdisant tout mouve-
Une machine fiable Bien que nous ne disposions que de quatre Merlin pour cet exercice, nous avons quand meme deploye suffisamment d'equipements et de personneis pour soutenir douze Mlicopteres, explique le Squadron Leader Andy Wallis, chef des services techniques du No 28 (AC) Squadron. Ce, afin d'entrainer /'ensemble de /'unite EI travailler en conditions operationnelles. " Tout au long de I'exercice, les Merlin ont ete soumis a un rythme d'utilisation soutenu correspondant a une activite de temps de guerre. Pourtant, aucun probleme majeur n'est survenu. « Le couple cellule/turbines se comporte remarquablement bien, poursuit Andy Wall is. La RTM322 depasse largement toutes nos attentes. En fait, elle est tellement fiable que nos specialistes moteurs s 'ennuient ferme . O'ailleurs, nous envisageons de reduire le nombre de techniciens propulsion au sein de /'unite. La decision definitive sera arretee prochainement. " La RTM322 est dotee d 'un systeme integre de detection de pannes directement relie a l'Aircraft Management Computer qui surveil le en permanence les parametres machine. Ce concept global diminue considerablement la charge de travail de I'equ ipe technique, et la maintenance journaliere des turbines se limite ades «
les unites affiliees au Joint Helicopter Command UNITES Ro al Air Force
No 7 Sguadron No 18 Sguadron No 21 Sguadron No 78 Squadron Fleet Air Arm
AERONEFS
BASE
18 Puma HC Mk.1 5 Chinook HC Mk.2 15 Chinook HC Mk.2 10 Chinook HC Mk. 1 Chinook HC Mk.2
RAF Benson RA!' Benson RAF Aldergrove (Irlande du Nord) RA!' Odiham RAF Odiham Odiha RAF Mount Pleasant (Malouines)
1. .-
. .1. . . .- -. .
RNAS Yeovilton
1 AAC Regiment 652 Squadron 661 S uad 0 3 AAC Regiment 653 Squadron 662 Squadron 663 Sguadro 4 AAC Regiment 654 Squadron 659 Squadron 669 Squadron 5 AAC Regiment 655 Squadron 665 Squadron 1 Flig 7 AAC Regiment* 658 Squadron 666 Squadron 3 Flight 6 Flight 9 AAC Regiment 656 Squadron 664 Squadron 672 Squadron
Gütersloh (Allemagne) Lynx AH.7 LI{ x AH.7 Wattisham Lynx AH.9 Lynx AH.7, Gazelle AH.1 LI{nx AH.7 Gazelle AH.1 Wattisham Lynx AH.7, Gazelle AH.l LynxAH.9 L'mx A .7 Gazelle AH.l Aldergrove Lynx AH.7, Gazelle AH.1 Gazelle AH.1 Islander AL 1 Netheravon Gazelle AH.l Gazelle AH.1 Gazelle AH.l Gazelle AH.1 Lynx AH.7, Gazelle AH.1 Lynx AH.7, Gazelle AH.l conversion s ache
• Regiment de volontaires
(detache ä RAF Leuchars) detache ä RAF Shawbu Dishforth
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verifications de filtres et ades rinc;ages de compresseurs . Par rapport au Wessex, tou s les elements importants de I'helicoptere sont fac ilement accessibles, ce qui entraine une baisse significative des temps de remise en ceuvre et de depannage. Les mecaniciens du squadron sont issus pour un tiers d'une autre unite de voilures tournantes , pour un second tiers d'escadrons de chasse, le dernier tiers provenant directement des ecoles de formation . Pendant « Eagles Lift " 2002, les techniciens travaillaient en deux equipes, une de jour et une de nuit, afin d'obtenir une disponibilite maximale. « En cas de problemes majeurs, je peux faire appel ades ren forts du Logistic Support Team, un detachement specialise de RAF Bensan actuellement en attente sur une base avancee, precise le Squadron Leader Wallis. Cependant, il n'y a vraiment que tres peu de choses qui ne peuvent etre faites au niveau de /'escadron. " Pour la gestion des pannes du Merlin, le concept dit du « cockpit noir " (black cockpit) a ete retenu par les ingenieurs d'AgustaWestland : tant que les systemes de I'appareil fonctionnent normalement, aucune indication n'apparait sur les ecrans. Si un probleme technique survient, une symbologie couleurs est alors presenMe aux pilotes. Ainsi , d'un seu l coup d'ceil, I'equipage peut connaitre I'etat de la machine sans avoir a se consacrer a la surveillance constante de parametres.
Val de nuit Comme tou s les appareils militaires modernes, le Merlin HC Mk.3 est optimise pour le vol de nuit, et les equipages du No 28 Squad ron s'entrainent regul ierement aux operations avec des jumelles de vision nocturne de type NG700. La planche de bord a six ecrans compatibles JVN est traiMe bas En haut : un equipage du No 28 Squadron s'apprete partir en vol de nuit. Le s deux pilotes portent un casque equipe de jumelles de vision nocturne.
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Ci-contre : ambiance « Apoc alypse Now » !
Ce Merlin HC Mk.3 du No 28 Squadron se pose Netheravon.
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A gauche, en haut: Air Assault! Des parachutistes de la 16 Air Assault Brigade debarquent d'un Merlin pour aller attaquer un pont. A gauche: cette vue montre un Merlin photographie travers une jumelle de vision nocturne. Les equipages de la RAF sont rompus aux techniques de val de nuit.
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niveau de lumiere et les concepteurs de l'EH101 ont adopte des boutons de formes et de couleurs differentes pour le pilote automatique digital quatre axes, ce choix s'averant precieux la nuit, car les pilotes identifient au toucher les differents commutateurs et interrupteurs sans avoir besoin de monter le niveau de lumiere. « Nous sommes actuellement encore au stade d'elaboration des doctrines d'emploi pour le val avec la tourelle Flir, reconnait le Wing Commander David Stubbs. En revanche, le val avec JVN est deja devenu une seconde nature pour les equipages. En temps de paix, nous sommes autorises a voler de jour dans des conditions meteo difficiles avec un kilometre de visibiiite seulement, a condition que nous restions hors des nuages. Oe nuit avec JVN, nous pouvons voler avec 3 km de visi et 700 pieds de plafond. " Pendant « Eagles Lift " 2002, environ un tiers des missions du squadron ont ete realises de nuit.
Avec I'arri vee du Merlin HC Mk.3, la RAF est entree dans le XXI" siecle avec une machine particulierement bien adaptee a ses besoins de transport de personneis et de materiels. Ses capacites extraordinaires offrent de nouvelles perspectives, et la participation a des operations speciales ou la recuperation d'equipages abattus en zone ennemie deviennent une realite. Diverses ameliorations sont pourtant deja prevues, et les equipages pourraient prochainement beneficier de I'adoption d'un systeme de preparation de mission avec cassette de transfert de donnees, comme sur les avions d'armes modernes. 0 Henri-Pie,-re GROUEAU The authol" would like to thank WI C David StuMs and all No 28 Squadron personnel for their kind help. Special thanks to Commander Gill Stellingworth, SO l GI (Joint Helicopter Command), Fit LI Rachel Stewart (RAF Benson's Community Relation Officer), Fit LI Amanda Martin-Smith (No 28 Sqn's PR Officer) and Captain Steve Vaid (16 Brigade 's Press Officer).
Douze ans apres la guerre du Golfe, les 8-52 ont repris le chemin de l'lrak. Si I'Histoire est un eternel recommencement, alors ce bombardier est sans nul doute un avion profondement historique ... Is ont alterri les 3 et 4 mars 2003 sur la base de Fairford, en Grande-Bretagne. " IIs " , ce so nt les quatorze B-52H du 5th Bombardment Wing de Minot AFB (Dakota du Nord). Avec Barksdale (Lou isiane), Minot est aujourd'hui I'une des deux dernieres bases americaines a accueill ir en permanence les bombardiers strategiques octoreacteurs. Et comme pour " Desert Storm " en 1991 , puis " Allied Force " huit ans plus tard, des appareils ont ete deployes au Royaume-Uni afin de se rapprocher de la zone des combats.
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Les quatorze Stratofortress so nt arrivees en Europe avec des pylönes bombes accroches sous les ailes, mais, apriori, sans armement bord. Dans les jours qui suivirent, les spolters ang lais accroches aux gril lages de la base auront eu , en revanche, tout le loisir d'observer un ballet de C-17 de I'USAF, probablement charges d'acheminer sur place les tonnages de bombes necessaires aux operations aeriennes qui allaient etre menees. Pour qui connait un peu les bases de Sa Tres Gracieuse Majeste, et en particulier leur faible niveau de protection et
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leur etroitesse laissant les appareils portee de vue du publ ic, il est facile d'imaginer les soucis de securite qui se sont poses aux autorites britanniques pour proteger les avions des manifestations antiguerre. Le deploiement des B-52 Fairford s'est donc logiquement accompagne de I'installation precipitee d'une deuxieme clöture et d'une derisoire ligne de fil de fer barbele. II n'empeche que si les Irakiens voulaient se payer une Stratofortress au cours de celte guerre, il leur serait beaucoup plus facile d'y parvenir sur le territoire anglais que dans le ciel de leur propre pays .. Terminons d'un mot celte entree en matiere par I'emploi actuel des B-52H. Selon les informations parues dans la presse , ils serviraient frapper des objectifs dans le nord de l'lrak, proximite du Kurdistan irakien. Ainsi, loin des medias , des bombardements massifs matraqueraient les troupes
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Ci-dessus: un B-52H au roulage sur les parkings de Barksdale AFB. A noter le logement du parachute-frein ouvert en arriere de la derive, ce qui indique que I'avion vient de se poser. Ci-dessus, ä droite : depart en mission pour cet appareil du 93th Bombardment Squadron. Toute I'etroitesse du fuselage de I'avion, moins large que I'empattement du train d'atterrissage, apparalt bien sous cet angle. Ci-contre : en courte finale ä bord d'un B-52H. Les deux pilotes participent activement ä la manreuvre en tenant leur volant et en manipulant les huit poignees de gaz. Au decollage comme ä I'atterrissage, le B-52 evolue avec une incidence quasi nulle.
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au sol de Saddam Hussein. Une li gne qui s'ajoute au CV dejcl. passablement bien rempli du B-52 , un bombard ier entre en service il y a cinquante ans tout juste I
Metamorphoses Au pire, le B-52 n'aurait jamais du voir le jour. Au mieux, il n'aurait du etre qu'un avion interimaire, preparant le terrain pour un futur bombardier cl. propulsion nucleaire, cl. moins que ce ne fUt pour un appareil hypersonique. On sait ce qu 'il advint de ces savants projets. Le plus fort est que cet octoreacteur
aux al lures de pterodactyle ne ferait que debuter la deuxieme moitie de sa carriere, sei on certains responsables de I'US Air Force. Le fait est que le B-52 reste irrempla<;able parce qu'il est exceptionnel en rien , mais bon en tout... Certes , on a fait mieux depuis, mais toujours au prix d'une sophisti cation souvent excessive et d'un cout prohibitif. Face cl. cela, le bombardier de Boeing oltre I'avantage d'etre depuis longtemps amorti, et surtout d'avoir ete construit assez grand et solide pour encaisser toutes les metamorphoses imagi nables.
Derniere en date, I'emploi des appareils en Afghanistan dans des missions de c/ose air support (appui feu rapproehe) , orbitant au-dessus du th8ätre d'operations terrestre et demeurant prets cl. larguer leurs bombes - cl. la demande des troupes au sol - sur des objectifs d 'opportunite. Par un etrange clin d'ceil du destin , ce role n'est pas si eloigne de celui de leurs debuts, lorsque plusieurs avions etaient maintenus en vol en permanence par le Strateg ie Air Command dans la crainte d'une attaque nucleaire su rpri se des Sovietiques sur les bases aeriennes. Croisant du cote du cercle polaire, les B-52
Ci-contre : un des anachronismes du B-52, et non des moindres, reside dans sa motorisation : huit Pratt & Whitney TF33 delivrant chacun 7 710 kg de poussee. A droite : le logement du train d'atte rrissage occupe la totalite de la largeur du fuselage de I'appareil. Le B-52 est connu pou r sa capacite orienter les roues de son train principal monotrace dans I'axe de la piste tout en gardant le fuselage legerement desaxe pour faire face un vent de travers.
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Ci-contre : B-52H I' atterrissage, a I'issue d'une serie de « touch and go » sur la piste de Barksdale AFB. La prise en main de I'octoreacteur occupe une bonne part de I'activite des equipages. Ci-dessous: visite prevol pour ce pilote du 93th Bombardment Squadron. On remarque la taille impressionnante des volets qui courent sur plus de la moitie du bord de fuite de I'aile. En revanche, le B-52 n'est pas equipe d'ailerons, les virages etant declenches par I'utilisation de spoilers sur la voilure.
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etaient prets foncer sur I'URSS pour des represailles massives. Acette epoque, on savait vivre .. Apres cette periode epique, les 8-52 furent utilises en tant que bombardiers tactiques au-dessus du Sud-Vietnam et du Laos. Les Viet-cong localises dans la cambrousse etaient ecrases sous les bombes de 250 kg larguees depuis la haute altitude. Avec bord un chargement dix fois superieur a celui des 8-17, les Stratofortress bombardaient sans etre vues ni entendues de leurs victimes au sol. Dans le meme temps, sur le theatre d'operations occidental , les appareils passaient de la haute la basse altitude afin d'echapper au x reseaux de radars et de missiles sol-air qui se densifiaient a vue d'CBil. Les equipages apprenaient alors a secouer leurs avions en evoluant pres du sol , jouant avec le relief et s'entra]nant aux manCBuvres evasives destinees semer d'eventuels intercepteurs - de jour, les 8-52 sont autorises aller chercher 60° d'incidence en virage (15° seulement de nuit) et des accelerations de 2 G. Une nouvelle revolution intervint avec la guerre du Golfe, OU les lourds bombardiers furent meles au x chasseurs tactiques dans
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A gauche, en haut: rassembier trente ou quarante 8-52 sur une base aerienne n'est pas une mince affaire ! Les immenses parkings de 8arksdale permettent aux appareils de promener leur soixantaine de metres d'envergure sans trop de peine. Le trai n orientable est aussi une aide precieuse pour les evolutions serrees sur des aires encombrees. A gauche, en bas : au sous-sol, les deux navigateurs ceuvrent dans I'obscurite et face ä un mur d'instruments, assis sur des sieges ejectables tirant vers le bas. Autant dire que leur travail demande une certaine abnegation ... Ci-dessus: le 8-52 etait initialement destine ä ihre un avion ä aile droite et cl turbopropulseurs ä helices contrarotatives. Meme avec sa configuration actuelle, il ne faut pas un trop gros effort d'imagination pour voir sa filiation avec les 8-29, 8-36 et autres 8-47. Ci-contre : mains sur le vo lant et les manettes de gaz, le commandant de bord au trava il dans son bureau. Les membres d'equipage sont equipes comme des chasseurs, sieges ejectables obligent. Les longues missions d'entrainement peuventtoutefois s'effectuer avec de simples ecouteurs audio remplagant le casque de vol. AIR FAN 27
des raids mixtes. Une fois de plus, les B-52 tinrent le devant de la scene et lächerent 25 000 tonnes de bombes en 1 624 missions (soit 38 % du total des bombes larguees par I'US Air Force durant tout le conflit) . Puis , ce fut la guerre du Kosovo, Oll ils frapperent les trois coups d'un spectacle au scenario toujours aussi louche , mais aux effets speciaux particulierement bien soignes, en decochant leurs missiles de croisiere distance de securite. Terminons ce rapide tour d'horizon travers les decennies et les longitudes avec la guerre d'Afghanistan , fin 2001. La maturation des reseaux de donnees (la fameuse maitrise de la guerre de I'information chere aux Americains) permit alors de placer les bombardiers en " stand-by " en leur demandant de larguer au coup par coup leurs projectiles sur tel ou tel objectif designe par des coordonnees. Bombes JDAM,
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planeur disperseur JSOW d'une portee de 65 km , JASSM (version motorisee du precedent avec une portee affichee de 250 km) , les B-52 sont alors capables de tirer I'ensemble de la panoplie d'armements nouveaux guidage GPS, emportee dans leur soute ou sous voilure. Cette capacite a garanti leur survie dans la doctrine americaine du XXI" siecle . Leurs coliegues, B-1 et B-2 ultra-perfectionnes, n'ont pas ce talent. On ne peut rien leur accrocher sous les ailes et leur cout prohibitif fait rechigner le Pentagone lorsqu 'il s'agit de les envoyer faire la guerre " pour de bon ".
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Camion abombes La qualification de nouvelles armes sur I'octoreacteur est une chose relativement aisee en raison de ses dimensions genereuses et de I'absence de sophistication dans sa conception (qui permet notamment de disposer de deux points d'emport sous la voilure) . Ainsi , le B-52H reste ce jour le seul appareil de I'US Air Force mettre en ceuvre le missile de croisiere AGM-86B/C ou I'engin air-sol AGM-142 Havenap. 11 sera par ailleurs le premier bombardier americain a recevoir les nouvelies munitions WCMD (Wind Corrected Munitions Dispenser). 11 est
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En haut: mise en place de bombes d'exercice Mk.82 de 250 kg, reconnaissables ä leur corps en beton peint en bleu. Une equipe entrainee de huit hommes peut en charger une quarantaine en 45 mn. Au milieu : un chargement complet de bombe s de 250 kg sature une zone d'environ 700 m au sol. Vive le bombardement de precision ! Ci-contre : la force des 8-52 reside dans I'emploi de points d'emport externes qui autorisent la mise en CEuvre d'armements hors normes, ou encore de dix-huit bombes supplementaires de 250 kg. 28 AIR FAN
Ci-contre : alignement de pterodactyles sur le parking de Barksdale, en Louisiane. Les ailes ploient sous reffet de leur propre poids. A noter, sur deux des avions, les capotages ouverts des reacteurs TF33. En dessous: verification du bon debattement des EVS (systemes de vision electrooptiquel avant un depart en mission. Montees ä I'avant du fuselage, ä I'aplomb du cockpit, les deux tourelles abritent une camera TV ä bas niveau de lumiere pour rune et un Flir pour I'a utre.
Pas moins de quarante-cinq bombes de 250 kg peuvent etre montees simultanement (vingt-sept en soute et dix-huit sous les ailes), un nombre qui peut meme passer EI cinquante et un en installant des pylönes speciaux. Des le mois de mai 2001 , la participation du Global Hawk et des B-52H du 93th Bomber Squadron EI I'exercice " Tandem Thrust ", en Australie, a permis egalement d'ouvrir un nouveau champ de potentialites, le Global Hawk servant EI determiner les coordonnees geographiques des objectifs avant de les transmettre aux B-52 orbitant EI distance de securite (en groupes de deux ou trois appareils), dans I'attente de recevoir les informations sur les cibles EI traiter.
Cockpit tres kitsch ... A la pointe de I'evolution doctrinaire, le B-52 n'en porte pas moins son age avec --=c~ -' @ ostentation, comme le revele un tour rapide de sa carcasse. Un exemple entre mille, la soute EI bombes, casee entre les deux puits qu'au dernier moment avant le tir. 11 est aussi du train d'atterrissage monotrace. L'avion possible de determiner son profil de deselan I assez bas sur pattes, il faut relever les cente dans ses derniers instants de vol, en portes de soute EI angle droit, le long du fonction de la cible cl traiter. La JOAM offre, fuselage , pour que les chariots de chargede ce point de vue, des perspectives d'emme nt puissent faire leur travail. Cette operaploi etonnantes. " tion s'effectue EI I'huile de coude, six solides Ces dernieres annees, les escadrons ont gaillards devant pousser ensemble les travaille sur un concept nouveau melant, longs panneaux metalliques pour les remonpour un meme avion, I'utilisation de missiles de croisiere conventionnels (CALCM) et de ter. Mais c'est encore le cockpit qui trahit le JDAM. " Nous voulons tirer parti de cette mieux I'age du geant. On y accede par une capacite unique que nous avons de panaetroite echelle qui debouche sous le fusecher les armements, CALCM en soute et lage, obligeant EI courber le dos, Puis, il faut JOAM sous voilure, explique un pilote. faire le singe en s'agrippant aux barreaux L'idee est de tirer les CALCM tres loin en pour finalement atteindre un palier intermeavant de /'objectif, puis de s'approcher en diaire bien sombre. C'est le domaine des restant toujours cl distance de securite et de deux navigateurs installes face EI leur mur termin er le travail avec les JOAM. Selon ce d'instrumentation. Ces braves hommes pasconcept d'emploi, un seul avion peut effecsent le temps des missions plonges dans tuer un travail tres complet. " I'obscurile, ficeles sur des sieges con<;us L'autre point fort du B-52 est sa formipour etre ejectes vers le bas. Difficile de dable capacite d'emport de bombes lisses. ~
aussi capable de tirer des armements EI guidage laser, la designation des cibles s'effectuant - pour I'heure - EI partir de F-16. A I'avenir, on pourrait le voir illuminer lui-meme ses cibles puisque I'utilisation d'un pod de designation Litening 2 (de l'lsrae lien Rafael) a ete testee avec succes. Mais, au sein des escadres de bombardement americaines, I'armement aujourd'hui de pointe, et auquel les equipages consacrent beaucoup de temps, est sans nul doute constitue par les bombes JDAM EI guidage GPS, montees exclusivement sur pylönes externes (jusqu'EI six sous chaque aile), les soutes des B-52 n'etant pas encore cablees pour les recevoir. " Nous nous entrainons aujourd'hui beaucoup cl la reprogrammation des bombes en cours de mission, souligne-t-on dans les escadrons. La JOAM est d'un usage tres soupie cl cet egard et nous permet d'entrer de nouvelles coordonnees d'objectif jus-
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faire autrement, car I'etage superieur est occupe par les deux pilotes qui, eux, ont la possibi lite de s'ejecter de fac;:on plus trad itionnelle , vers le haut. Une petite echelle de trois ou quatre barreaux per met d'acceder a cet espace ou travaillent, en fait, trois personnes: aux deux pilotes s'ajoute systematiquement un officier de guerre electronique (EWO) , assis lui aussi devant un large tableau d'instrumentation, mais dos a la marche. Sa tache est de surveiller le spectre electromagnetique afin de detecter et de brouiller toute menace antiaerienne. En regle generale, il est le dernier a monter a bord, apres avoir meticuleusement inspecte I'etat de toutes les antennes qui fleu ri ssent sur la peau du fuselage . Jusqu'a la fin des
annees 1980, I'EWO avait pour voisin immediat le gunner, en charge de I'armement defensif du 8-52. Mais cet armement a ete demonte peu avant la guerre du Golfe, I'US Air Force ayant alors estime que les Stratofortress n'avaient plus besoin de se defendre face a la chasse adverse, tout simplement parce que celle-ci devrait a I'avenir avoir ete rayee du ciel avant I'intervention des bombardiers lourds. On se souviendra simplement que, lors des bombardements sur Hanoi , en 1972, ces mitrailleurs hi-tech mettant en ceuvre un armement guide par radar furent credites de la destruction d'une poignee de MiG. Sur les versions du 8-52 utilisees acette epoque, ils travaillaient seuls au bout du fuselage , dans leur petit
logement situe sous la derive. Completement isoles du reste de I'equ ipage pendant toute la duree des missions, ils devaient, en outre, subir de longues heures durant les oscillations du fuselage provoquees par la flexibilite de la structure. Un travail de fou !.. .
Autonomie illimitee Les deux pilotes font face a une belle batterie d'i ndicateurs ou dominent huit rangees de cadrans moteurs, qui battent la mesure en cadence quand les Pratt & Whitney TF33 se reveillent. Huit reacteurs, donc huit poignees de gaz qui sont le plus souvent actionnees simultanement par les deux hommes. Deux gros volants permettent de § bien tenir la bete lors des evolutions a basse @ altitude. Pour operer en BAl les B-52 ont rec;:u un ensemble complet de vision electrooptique (EVS) monte dans deux tourelles fixees a I'avant du fuselage , a I'aplomb du cockpit, I'une contenant une camera TV a bas niveau de lumiere, I'autre abritant un Flir (Forward-Looking Infra-Red) Les images sont transmises ades ecrans monochromes installes au centre de la planche de bord. La voie TV et le Fl ir sont des moyens entierement passifs qui, en penetration a basse altitude, viennent completer I'usage du radar de suivi de terrain dans les missions ou la discretion est de mise. Aussi etonnant que cela puisse paraitre pour un appareil d'une teile complexite , le 8-52 se pilote en I'absence de mecanicien navigant. Une Ci-contre : le nez des B-52 s'est couve rt au fil des ans de divers appendices. Aux deux grosses protub erances des EVS se sont egalement ajoutes des ca renages de systemes de contre-mesures electroniques.
'§ effectue une mission encore plus ambi@ tieuse, taillee sur mesure pour demontrer I'allonge phenomenale des appareils de l'Ai r Force apres EHre partis de Californie, ils avaient mis le cap a I'ouest pour simuler une attaque au large de la Malaisie. Continuant leur route , ils avaient fait le tour du monde et etaient revenus se poser aux Etats-Unis, mais en deboulant par I'est, poursuivis par le solei!. La duree de ce vol, estimee a 45 h et 6 mn lors de sa preparation , avait ete de 45 h et... 19 mn. L'arrivee sur I'objectif, de I'autre cote de la planete, s'etant faite avec un retard de seulement soixante secondes I
Octoreacteurs septuagenaires ?
Ci-dessus : dans I'encadrement du pa re-brise se dessine la silhouette d'un KC-135. Les operations de ravitaillement en vol obligent I'equipage ä s'equiper de leur casque de vol (visiere baisseel et de leur masque ä oxygene pour faire face ä toute situation d'urgence. En bas : toute la gräce d'un planeur motorise convu pour emporter une trentaine de tonnes de bombes d'un bout ä I'autre de la planete ... Le B-52 est clairement le fruit d'une epoque ou le bombardement massif etait la seule option possible pour mettre ä genoux I'adversaire.
place reste toutefois disponible, derriere les pilotes , pour un instructeur, un examinateur ou tout autre passager occasionnel. Peu confortable, ce siege n'est pas ejectable, ce qui obligerait son occupant, en cas d'evacuation, a descendre au " sous-sol" et a se glisser dans I'ouverture laissee par I'ejection
des navigateurs. Un veritable parcours du combattant qui se ferait parachute sur le dos, et qui ne serait veritablement concevable qu 'en vol stabilise. Au-dessus de ce siege, un gros renflement trahit la presence du receptacle de ravitaillement en vol ; la perche du tanker vient s'enquiller dedans avec un fort bruit de raclement metallique. Avec le ravitaillement en vol, I'autonomie du B-52 n'est limitee - en pratique - que par la fatigue de I'equipage et les reserves d'huile des reacteurs ... La premiere guerre du Golfe vit la realisation d'une des plus longues missions de bombardement de I'histoire decollant de Barksdale , des Stratofortress s'en allerent lancer leurs missiles sur l'lrak, puis revinrent directement se poser a leur point de depart, 35 heures plus tard ! Trente-quatre ans plus tot, en 1957, trois B-52 du Strategic Air Command avaient
Pour le futur, la religion de I'US Air Force est faite : les B-52 seront uses jusqu'a la corde et resteront en service operationnel jusqu'en 2036, au bas mol. La flotte est actuellement composee de soixante-seize appareils (des modeles H construits a partir de 1960), dont environ quarante-quatre so nt reellement disponibles. Le talon d'Achille du bombardier se situe au niveau de I'extrados de sa voilure, qui ne dispose que d'un potentiel de 32 500 a 37 500 heures de vol (contre 78 000 pour I'intrados, 45000 pour le fuselage et la profondeur, et 150 000 pour la derive ... ). Mais les B-52H sont bien entretenus et volent peu , environ 400 h par an et par machine (soit ce que totalise un avion de ligne en moins d'un mois ... ). Les potentieis restants sont donc encore tres eleves. Les projections montrent que la plupart des bombardiers pourront durer au moins jusqu'en 2040. Reste a savoir si Saddam Hussein sera encore au pouvoir d'ici la ... 0 Frederic LERT
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US COAsr GUARD par Sam Pretat
Depuis mars 1999, I'US Coast Guard experimente de nouveaux materiels afin de diversifier un parc aerien qui ne repond plus a toutes les exigences operationnelles de ce corps paramilitaire, notamment en matiere de lutte antidrogue contre des trafiquants qui utilisent des moyens toujours plus performants. Ujourd'hui ' les moyens de combat des gardes-cötes americains, si I'on peut pari er ainsi de la flotte aerienne de cette administration civile en temps de paix, regroupent quatre-vingt-quatorze HH-65A/B Oolphin et quarante-deux HH-60J Jayhawk pour les missions SAR EI courte et EI moyenne distance respectivement, vingt-sept C-130H Hereules pour la Patmar et le SAR lointain, et quarante et un HU-25A/B/C Guardian pour la surveillance cötiere et la lutte co nt re les trafics par voie maritime. Bien que dotes d'equipements elabores, ces quelque deux cents aeronefs sont depourvus d'armes de bord et inca-
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pables d'intervenir efficacement co nt re des trafiquants parfois lourdement armes et utilisant des vedettes rapides .
MH-90 Enforcer Pour assurer ces missions d'un caractere plus offensif, le commandement de I'USCG s'est lance il y a quatre ans dans I'evaluation de materiels plus modernes repondant EI
des criteres operationnels differents de ceux etablis jusque-IEI, et ce dans le cadre d'un programme baptise " Airborne Use of Force " . D'ou I'arrivee , en mars 1999, de deux Boeing MH-90 Enforcer embarques sur des patrouilleurs cötiers et dotes d'une mitrailleuse M240 de 7,62 mm couplee EI un fusil de precision de cal ibre 12,7 mm EI vi see laser. La presence de ces armes devait permettre aux helicopteres de faire stopper les embarcations suspectes par : des tirs de semonC8 , voire de les immobiliser en visant les moteurs ou la coque. En usus de ces moyens letaux, I'equipage (trois personnes) disposait de grenades paralysantes et de filets destines EI EHre jetes dans
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En haut: patrouille de MH-68 Mako le long des cates de Floride. Ces appareils legers sont particulierement bien equipes au regard des missions qui leur sont confiees. Ci-contre : HH-60J sur le pont d'un aviso. Oevolu aux missions de moyenne end uran ce, le Jayhawk est date d'un equipement complet pour la recherche, la navigation et le sauvetage. On distingue le reservoi r supplementaire sur le flane gauche, qui, bien qu'optionnel, est monte en permanence sur ces machines. A droite : I'aviso de haute mer WHEC-721 Gallatin. Ce type de bätiment est equipe d'un canon de 76 mm et d'un systeme de detense rapprochee multitube CIWS Phalanx derriere la plate-forme helico. Ainsi gree, ce navire peut lutter contre toutes sortes de trafiquants.
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les hel ices ou sur les trafiquants aux comman des des bateaux interceptes. Les machines beneficiaient egalement d'une prolection contre les tirs d'armes legeres (habilacle blinde), d'un treuil de sauvetage, de divers equipements de navigation et de poursuite (camera gyrostabilisee et Flir, entre autres), d'un cockpit compatible JVN , d'un GPS et d'une suite radio HFNHF/UHF complete incluant un mode de transmission
Ci-dessus: MH-90 Enforcera I'appontage sur un aviso de haute mer croisant au large de la Floride. On apergoit les equipements ajoutes par les Coasties sur eette maehine, savoir le treuil, le radar (au-dessus de la grande antenne). le Flir sous le nez, le kit de flottabilite sur les patins et les multiples antennes radio HF/VHF/UHF.
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Ci-dessous: Dolphin en vol au-dessus de son milieu naturel. Les HH-65A subissent aetuellement une remise niveau (standard B) eomprenant, entre autres, une modernisation de I'avionique et des moteurs.
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t
nocturne de ces helicopteres, les Coasties ont enfin pu se mesurer a armes egales « avec eux. Forte de ce resultat, I'US Coast @ Guard s'est decidee a metlre en plaee une unite d'intervention armee, dotee d'helicopteres de la meme categorie que les MH-90 et d'embarcations rapides, dont la mission est de contrer les trafics massifs caribeens transitant par la Floride . Base a NAS Cecil Field , pres de Jaeksonville, I'Helicopter Tactieal Squadron 10 (HITRON-10) est desormais a la tete de I'offensive antidrogue dans cette region. ~.
Ci-contre: deux AB-139 en vol de demonstration. Commande ä trente-quatre exemplaires, cet helicoptere devra, ä terme, remplacer les HH-65B et les HH-60J. Ci-dessous: maquette du Casa C-295 appele ä succeder aux Guardian et aux Hercules, tous vieillissants et eprouves par les incessants vols maritimes. La configuration definitive des appareils n'a pas encore ete arretee. Ci-de ssous, ä droite : AB-139 dans sa version maintien de I'ordre/police proposee par Agusta-Bell. Projecteur, Flir, coupe-cäbles et equipements radio sont des options que I'on retrouve sur la version SAR.
MH-68 Mako Alors que I'evaluation avait ete menee avec des MH-90, c'est pourtant l'Agusta 109 qui a ete retenu pour mettre en ceuvre ce concept plus offensif. Huit MH-68 Mako, version de l'A-109 Power adaptee aux besoins
erypte. Enfin, ayant a operer prineipalement avec les embarcations rapides du service, au-dessus de I'eau, chaque Enforcer avait enregistrant notamment un taux de reussite regu un kit de flottabilite gonflable. exceptionnel dans le eadre de I'operation « New Frontier » lancee contre les narcotraAu bout de six mois d'essais, deux autres MH-90 eonfigures a I'identique vinrent epaufiquants utilisant des vedettes offs hore. ler les deux premiers, lesquels subirent une Grace a la manceuvrabilite et a la eapaeite petite cure de jouvence et regurent d'autres equipements pour evaluation. L'un des ~ avantages incontestables de l'Enforcer re~1JIi!I!I!l!! side dans I'absence de rotor anticouple ~ (systeme Notar, pour No tail rotor) qui reduit @ considerablement son niveau sonore , lui conferant une certaine furtivite lors des filatures et des poursuites . Oe fait, les 10 millions de dollars du programme ont largeme nt ete couverts par les importantes saisi es de drogue (I'equivalent de 120 millions de dollars) realisees grace aces quatre voilures tournantes durant I'annee fiscale 1999. Et, le 15 mars 2000, le commandant de I'USCG put an non cer le succes total de I'evaluation des MH-90 qui opererent un an durant autour de la Floride en coordination
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Ci-contre: par la porte ouverte de ce Mako, on peut distinguer le mitrailleur accoude ä sa 12,7 mm. La boule sous le nez est le Flir, et on apervoit le projecteur Nightsun sous le ventre de I'appareil ainsi que I'un des quatre flotteurs gris. 34 AIR FAN
de I'USCG , ont ainsi ete pris en loeation en attendant I'arrivee de l'AB-139, le modele definitif seleetionne en juin 2002 et commande a trente-quatre exemplaires. Aptes a etre embarques sur les quarante-deux avisos et a travai ller en parfaite eoordination
Ci-contre : triade antitrafic, composee d'un aviso de haute mer (ici le Gallatinl. d'un canot rapide semirigide et d'un helicoptere d'intervention armee. Au-dessous: HU-25A de patrouille maritime. Sur les quarante et un appareils livres par Dassault, huit ont ete transformes en HU-25B pour la lutte antipollution et neuf en HU-25C (equipes d'un radar APG-66 et d'un Flir) pour I'interception tout temps. En bas, ä gauche: tableau de bord digital ä quatre ecrans couleurs multifonctions devant equiper l'AB-139 dans ses variantes paramilitaires (SAR et police). En bas : AB-139 en configuration SAR teile que presentee ä I'USCG et ä divers organismes equivalents. On y retrouve le treuil, un projecteur, un Flir et des amenagements internes propres ä ce type de mission.
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~ tellement satisfaite des qualites du MH-68
:t @ qu'elle vient de reconduire pour cinq ans le avec des vedettes legeres, les Mako sont des helicopteres tout temps qui offrent une solution intermediaire ideale pour s'opposer efficacement aux passeurs. Ils ont rec;:u les memes equipements que les Enforcer, tant en matiere d'armement que de navigation, de communication et de sauvetage. L'integration des deux premieres machines s'etant parfaitement deroulee, les six sui- ~ vantes ont ete receptionnees avant la fin de I'annee 2001, permettant EI I'HITRON-1 0 ~ d'etre parfaitement operationnel des le ~ debut de 2002. Les premieres interventions de I'unite ont ete largement couronnees de succes avec I'interpellation systematique des passeurs cherchant EI se faufiler EI travers les mai lies du nouveau filet tendu par I'USCG. L'utilisation conjuguee des helicopteres armes et des embarcations rapides a permis de cibier et de mener les interceptions sans coup ferir, demontrant I'efficacite de I'operation " New Frontier " qui s'est notamment soldee par la saisie - en trois fois - de pres de six tonnes de drogue chargees sur six vedettes et par I'arrestation d'une vingtaine de trafiquants. Selon cette nouvelle doctrine, une fois reperes et pris en chasse, ces derniers sont sommes par haut-parleurs de stopper avant de voir leur route coupee par des tirs de semonce. L'usage de la force est donc
desormais autorise en vue d'eradiquer ces trafics EI tout prix. Pour revenir au Mako, cette variante largement modifiee de l'A-109 Power est de la meme categorie que le MH-90, lui-meme derive du Boeing MD 900 Explorer (exMcOonnell Oouglas). L'USCG s'est montree
contrat de location, le nombre de machines passant de huit EI dix.
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Deepwater " et AB-139
Oesireux de prolonger cette fructueuse collaboration, le consortium Agusta Bell Aerospace, integre EI la joint-venture
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En haut : le VUAV (Vertical Unmanned Aerial Vehicle) est I'un des deux types de drones selectionnes par les gardes-cotes americains et destines ä servir au sein d'un systeme integre de surveillance. Ci-dessus: I'autre modele de drone appele ä faire partie du programme « Deepwater» est le Global Hawk, dont I'autonomie exceptionnelle et la
capacite ä recevoir une large gamme d'equipements de surveillance ont retenu toute I'attention de I'USCG.
Lockheed Martin/Northrop Grumman, a donc propose son AB-139 en configuration SAR afin de repondre au volet VRS (pour VTOL Recovery and Surveillance aircraft) du programme" Deepwater ", lequel vise renouveler completement le parc aerien et naval de I'USCG dans les prochaines annees (notamment avec I'introduction de drones, la modernisation des Oolphin, I'acquisition d 'un nouvel appareil de patrouille maritime et I'achat d 'un helicoptere multimission destine remplacer terme les HH-65B). Planifie sur trente ans, le cout de ce programme a ete estime 17 milliards de $. Les materiels selectionnes sont les suivants: - Casa C-295 (patrouille maritime) ; - AB-139 (helicoptere leger multi mission) ; - HH-65B (helicoptere leger polyvalent) ; - Global Hawk et VUAV (avions sans pilotes). Aces moyens aeriens s'ajoutent trois nouvelles classes d'avisos capables d'embarquer les helicopteres, et un reseau de contr61e et de communication incluant des satellites de surveillance. Baptise " Integra-
a
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En haut: le contrat de location des MH-68 Mako vient d'etre reconduit pour cinq ans. 11 ne porte plus sur huit, mais sur dix machines. Au milieu: HC-130H ä I'atterrissage sur la base de Kodiak, dans les Aleoutiennes. Les venerables Hereules devraient etre remplaces par des C-295. 36 AIR FAN
ted Coast Guard Systems " , cet ensemble traduit parfaitement I'ambitieuse notion d 'interoperabilite des materiels, primordiale pour que le concept soit efficace. Evidemment, la lumiere des recents evenements auxquels ont ete confrontes les Etats-Unis, il est fort possible que ce programme soit accelere, voire developpe, dans un futur
a
proche. N'oublions pas que, avec les douanes (US Customs Service) et les gardes-frontiere (US Border Patrol), les gardes-c6tes representent la principale barriere contre les trafiquants de toutes sortes et les terroristes, tous dans le collimateur de I'actuel gouvernement americain . 0 SamPRETAT
Caracteristiques comparees ,,
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,
2 x P&W Canada Enforcer PW206E 2 x P&W Canada MH-68 Mako PW206C 2 x P&W PT6C-67C AB-139 (1 252 ch avec FADEC)
, , .
I.
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9,86 m
10,34 m
11,36 m
10,91 m
16,65 m
13,80 m
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1 474 kg ä vide 2825 kg au decollage 1 583 kg ä vide 2711 kg au decollage 6000 kg au deco. avec 2 700kg de charge utile
296 km/h
290 km
315 km/h
390 km
290 km/h
375 km
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