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N ° 297 - AOÜT 2003 - 5 ,34 €
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Sommaire Vingt- c inqui eme annee
ooOt
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Le magazine de I'aeronautique militaire internationale
2003
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Evenements par A. Grivel-Dellilaz et J. Alche Air Power 2003 : I'annee de la maturite.
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Les " Titans » de l'A1a 12 par Christian Boisselon L'Ejercito dei Aire a retire du service ses RF4C de reconnaissance tactique.
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MAhit par G. Boymans et F. Will emsen
Tonnerre sur Bergen-Hohne! par H. Mambour, V. Pirard et R. Simon La campagne de tir missiles 2003 de l'Aviation lege re beige. Revue de presse par l'equipe de la red action Les nouveautes de /'edition. Analyse des nouveautes par I'equipe de la redaction Les dernieres maquettes sorties.
Les Vautours de la Heyl Ha 'Avir.
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Rafale standard F2 par Henri-Pierre Grolleau Istres : un Centre d'essais en effervescence.
En couverture : aIstres, les pilotes et ingenieurs d'essai de Dassault Aviation procedent aI'ouverture de domaines des differents armements destines au standard F2 du Rafale. Une campagne de tests qui consiste, entre autres, aevaluer de nouvelles configuratians lourdes, comme iei avee le bi pi ace B301 equipe de six GBU-12lmontees sur les nouveaux adaptateurs tribombes Rafaut STBR 3000), de trais bidons de 2 000 I et de quatre missiles Mica
Big and Beautiful par Gert Kromhout Les Super Hornet du CVW-ll sur I'USS Nimitz.
(Photo Katsuhiko Tokunagal DACT).
Directrice commerciale : Martine CABIAC Gestion des abonnements: Publicite:
a nos bureaux
a nos bureaux (tel. : 01
Correspondant de la redaction aux Etats-Unis: Rene J. FRANCILLON
42936724)
Photogravure : PRESTIGE GRAPHIOUE Impression : LEONCE DEPREZ, zone industrielle, 62620 Ruitz Depot legal 3' trimestre 2003 All contents © AIR FAN 2003 Reproduction meme partielle interdite Commission paritaire : 0107 T 81068 Distribution par les NMPP Imprime en France/Printed in France
AIR FAN est membre de l'Office de justification de la diffusion
Redacteur en chef: Olivier CABIAC
Principaux collaborateurs Christian BOISSELON, Alain BOSSER, Jean-Loup CARDEY, Benoit COUN, Phi lippe COUN, Alain CROSNIER, Eric DESPLACES, Jean-Luc FOUOUET, Michel FOURNIER, Jean-Bernard FRAPPE, Christ GARCIA, Henri-Pierre GROLLEAU, Jean-Pierre HOEHN, Christian JACOUET, Stephane MEUNIER, Jacques MOUUN, Stephane NICOLAOU, Alain PELLETIER, Jean-Jacques PETIT, Sam PRETAT, Marc ROSTAING, Jean-Pierre TEDESCO, Bernard THOUANEL, Patrick VINOT-PREFONTAINE Collaborateurs etrangers Denis J. CALVERT, Christophe DONNET, Jim DUNN , Giuseppe FASSARI, Paul JACKSON, Theo VAN GEFFEN, Robert E. KUNG , Hans KONING, Peter B. LEWIS, Hugo MAMBOUR, Dave MENARD, Vincent PIRARD, Herman J. SiXMA, Peter STEINEMANN, Richard L. WARD
Evenements L'ACTUALITE AERO
Air Power 2003 :I'annee de la maturite ponsorise par une celebre marque de boissons energetiques et par la province de Styrie, le meeting de Zeltweg, qui s'est deroule en Autriche les 27 et 28 juin derniers, a draine plus de 250 000 visiteurs, se revelant, au fil de ses ed iti ons, comme I'un des evenements majeurs de la scene aeronautique europeenne. Tout le gratin des shows aeriens
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ne s'y etait d'ailleurs pas trompe en se donnant rendez-vous sur cette grande base centrale de I'Österreichische Luftstreitkräfte ou Red Arrows, Frecce Tricolori, Patrouille suisse, Patrulla Aguila, Patrouille de France , Turkish Stars, plus la premiere patrouille civile sur Alpha Jet (ex-Luftwaffe), ainsi que pilotes presentateurs venus de dix-neuf pays se succederent au cours d'un programme de pres de dix heures ! Bien rode, eclectique, ce dernier permit notamment EI I'armee de
Ci-dessus: depuis vingt ans, les jeunes pilotes militaires autrichiens sontJormes sur Pilatus PC-7. La Fliegerschule de Zeltweg avait tenu amarquer cet anniversaire important par une decoration speciale. A gauche: le JaboG 31 « Boelcke» participait au meeting avec ce Tornado IDS magnifiquement decore pour fiter les 45 ans d' existence de l'unite. En bas : cote voilures tDurnantes, I'Österreichische Luftstreitkräft dispose, entre autres, de quelques S-70 Black Hawk. I'air autri ch ienne de demontrer son savoir-faire et de se tourner vers I'avenir. Magnifiquement decore et rebaptise « Viper " pour I'occasion, un PC-7 (445/3H FG) rappelait EI tous que I'avion suisse forme depuis tout juste vingt ans, au sein de la Fliegerschule, des pilotes au temperament « mordant ". Cote savoir-faire, chacun aura pu apprecier la demonstration d'aeromobilite realisee par une vingta in e d'helicopteres representant toute la panoplie aut ri chienne en la matiere OH-58A , AB 206A, AB 212 et S-70 Black Hawk. Mais, la grand e vedette de ce meeting fut sans conteste l'Euro-
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Eminements L'ACTUALITE AERO
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machines peu connues teiles que I'Hercules d'accompagnement des Turkish Stars aux couleurs de la patrouille, un Viggen suedois de la Flygflottilj F16 specialement decore pour marquer la dissolution de I'unite (officiellement prononcee la semaine suivante), ou d'autres, plus insolites, comme
un Ecureuil du ministere de l'lnterieur pa re de superbes marquages haute visibilite ou encore un Kiowa equipe d'une camera de television Wescam. En conclusion , un superbe show a recommander aux plus exigeants. ~ A. Grivel-Dellilaz et J. Alche
Ci-eontre et ci-dessous: la Flygj7.ottilj F16 a jait sa derniere apparition en publie aZeltweg puisqu'elle Jut dissoute en Suede une semaine plus tard. Elle avait neanmoins revetu l'un de ses Viggen d'une livree partieuliere.
fighter Typhoon , att iran t tous les regards et suscitant tous les superlatifs, surtout de la part des aviateurs autrichiens bien conscients de la vetuste de leurs Oraken et de I'urgence qu'il y a a les remplacer. La visite du ministre de la Oefense Günther Platter, venu saluer I'equipe de
presentation italienne du chasseur europeen , ne fut d'ailleurs pas anodine puisque le gouvernement autrichien signait quelques jours plus tard un contrat pour I'achat de dix-huit Typhoon, livrables a partir de 2006. En outre, pour nous Franyais, il etait possible de decouvrir des
45 ans de SAR pour le MFG 5 reee officiellement le 1" janvier 1958 a Kiel -Holtenau sur helicopteres Sycamore, la Marineseenotstaffel (escadrille navale de sauvetage) reyut pour tache principale d'assurer les missions SAR le long des cates allemandes de la Baltique. En
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1959, sa dotation fut renforcee par des Grumman Albatross, de sorte qu 'elle put maintenir deux detachements permanents, I'un a Husum (en mer du Nord), I'autre a Westerland. Le 25 octobre 1963, I'unite fut rebaptisee Marinefliegergesch-
wader 5 et sa flotte completee par des 00 27 et des Pembroke, avant d'abandonner les Sycamore au profit de H-34 plus puissants. Dans la premiere moitie des annees 1970, son parc aerien fut entierement renouvele, laissant place ades 00 28 ainsi qu'a vingt-d eux helicopteres Sea King Mk.41 , dont un sera perdu a la suite d'un accident. -; @ Aujourd'hui, toutes ces voi lures tournantes continuent a assurer la surveillance et le sauvetage le long et au large du littoral allemand , attendant patiemment la releve qui devrait se concretiser par I'arrivee de la version navale du NH90, mais a une date qui n'a pas ete encore determinee. Pour marquer les 45 ans de I'activite SAR dans le land du Schleswig-Hoistein , le MFG 5 a laisse ses artistes s'exprimer sur le Sea King code 89+57. ~ 1. Schymura
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L'Ejercifo deI Aire a refire du service ses RF-4C de
• reconna,ssance facfique
oint faible de l'Ejercito dei Aire jusqu'a la fin des annees soixantedix, epoque ou elle etait essentiellement assuree par les quelques RF-5A mis en oeuvre par l'Ala 21 de Mor6n (sud-est de Seville) et l'Ala 46 basee aux Canaries, la reconnai ssance tactique espagnole fit un bond en avant grace a I'arrivee en 1978 de quatre McDonnel1 Douglas RF-4C sur la grande base madrilene de Torrej6n , deja equipee de F-4C depuis 1971 . Verses a l'Escuadrilia de Reconocimiento, une escadrille dependant directement de l'Ala 12, ces avions de seconde main provenaient du 363rd TRW de Shaw AFB (Carol ine du Sud). Une dizaine d'annees plus tard , alors qu 'il devenait urgent de les remplacer, l'EdA, confronte au retard accumule par le projet de pod reco Atars destine a ses EF-18 (dont les premiers exemplaires commenc;:aient a entrer en service) , decida d'acquerir huit autres RF-4C d'occasion qui lui furent livres rapidement, les 11 et 12 janvier 1989. Ces Phantom, issus de la garde nationale du Kentucky, et plus precisement du 123rd TRW/165nd TRS base a Louisville Airport, vinrent equiper l'Escuadr6n de Reconocimiento Fotografico 123 specialement cree pour la circons-
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1. Que/ques RF-5A disposant encore d'un reste de potentie/ lurent taute lais rfiaffectes p rovisoirement /'A/a 23 de Ta/avera pour servir de remorqueurs de cib/es, en comp/fiment des F-5B.
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tance quelques semaines plus tard , auquel fut attribue I'indicatif radio " Titan " .
Vieux, mais bien entretenus Plus anciens que les premiers, ces RF-4C etaient malgre tout en bien meilleur etat, les unites de I'ANG eta nt reputees pour le soin apporte a I'entretien de leur materiel. Ils etaient dotes, entre autres , de reacteurs J79-GE-15E fumant - un peu - moins, d'un systeme de navigation VOR-I LS, d'une radio Have Quick a agilite de frequence plus performante et d'un senseur infrarouge AN/AAD5 plus re cent. L'equipement en cameras etait identique, a I'exception de la KS-91 verticale remplacee par une KS-87 utilisee egalement en positions laterale et frontale. Outre ces huit avions, l'E6n 123 mit aussi en oeuvre, pendant quelques mois seulement, I'un des quatre premiers RF-4C (CR .1 2-42), lequel termina sa carriere au musee de l'Air de Cuatro-Vientos, ainsi qu'une poignee d'anciens F-4C qui furent retires en 1990. Pour les " Titans " , les debuts furent difficiles, la priorite etant donnee a la transformation simultanee des deux autres escuadrones de l'Ala 12 sur F-18. Heureusement, I'annee 1992 fut decisive pour eux, I'etatmajor ayant decide de reporter le programme de developpement du pod reco Atars et de mettre a la retraite les derniers RF-5A' encore en service a l'Ala 21 de
Mor6n. Dans ce contexte, l'E6n 123 recupera I'exclusivite de la mission reco et beneficia meme de credits pour moderniser ses RF-4C. Ce chantier de remise a niveau consista tout d'abord a installer des kits israeliens de ravitaillement en vol , dont I'element le plus visible est la perche fixe montee a droite du cockpit. Ainsi equipes, les Phantom obtinrent la capacite de se ravitailler aupres des tankers espagnols (KC-130H et B 707) , mais aussi de l'Otan. Le radar AN/APQ-99 fut remplace par un AN/APQ-1 72 plus recent, et I'on integra, entre autres , un nouveau systeme de navigation a inertie couple avec le NWDS (Navigation Weapon Delivery System) ainsi qu'un radioaltimetre digital.
Renforeement du pare Six avions supplementaires furent achetes et livres en octobre et novembre 1995, portant a quatorze le nombre de RF-4C en ligne a l'Escuadr6n 123. Provenant de la garde nationale du Nevada (152nd TRW/
Ci-dessus : le RF-4C code 12-54 saisi en vol a basse altitude quelque part dans le sud-ouest de la France. Ci-contre : les RF-4C etaient mis en ceuvre par l'E6n 123 dont le parking etait situe a I'est de la base de Torrej6n, tout au fond des gigantesques aires de stationnement de la plate-forme. A noter les perches de ravitaillement en vol (systeme israelien). Page de gauche, en haut: la releve est la ! Se presentant au ravitaillement derriere un Boeing 707 du Grupo 45, un venerable RF-4C et un EF-18A+. Les Harnet espagnols assurent desormais les missions reco gräce aux pods Litening 11 (Flir) et Reccelite (reconnaissance aerienne).
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Ci-contre : les equipages de l'Escuadr6n 123 entretenaient des relations amicales avec certains de leurs collegues de l'Otan ayant la meme specialite, temoin ce vol en patrouille avec un Mirage IVP de I'armee de l'Air realise lors d'un echange d'escadron avec I'ERS 1/91 de Mont-deMarsan. Ci-dessous : prevu au cours de I'annee 2003, le retrait des Phantom reco espagnols est finalement intervenu en octobre 2002, 11 la suite de problemes de corrosion rencontres dans le systeme de secours de sortie du train. En bas : au roulage 11 Torrej6n en 1999. Apres avoir assure la mission de reconnaissance tactique pendant vingt ans, sans aucune perte, le Phantom 11 tire sa reverence.
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192nd TRS base Reno Airport), ces bireacteurs disposaient d'une avionique identique celle des autres Phantom espagnols, mais etaient aussi aptes I'emport de missiles infrarouges AIM-9L Sidewinder, de contre-mesures radar, et de lance-Ieurres electromagnetiques et thermiques, Ainsi ' arme et fort de ses quatorze equipages, I'escadron offrait une capacite d'intervention de jour comme de nuit parfaitement credible. Par la suite, a partir de 1997, I'ensemble du parc fut homogeneise 2 . Ce pendant, compte tenu des difficultes assurer la maintenance de ces avions de concepti on ancienne (quoique equipes d'une avionique recente) et de I'arrivee prochaine d'un nouveau pod de reconnaissance destine aux F-18 , l'Ejercito dei Aire dut se resoudre programmer le retrait des RF-4C pour I'annee 2003, Une decision qui se material isa des 1999 par une reduction progressive du parc et la transformation de certains pilotes sur Harnet. Le dernier vol eut toutefois lieu plus tOt que prevu . En effet, le 4 fevrier 2002, une patrouille de deux avions (CR.12-47 et CR.12-49) revint se poser la suite de problemes de circuits hydrauliques. On decela un debut de corrosion dans le systeme de secours de sortie du train d'atterrissage. Le coOt des reparations entreprendre sur tous les Phantom restant en service fut juge pro-
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2. Installation des kits de ravitaillement en val pour les six avions re9us en 1995, integration de la capacite d'emport de missiles AIM-9L, d'un systeme de contremesures ALE-40 et de lance-Ieurres infra rouges pour les autres avions,
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hibitif et sonna leur glas. Le verdict fut sans appel. Le retrait officiel et anticipe fut marq ue par une ceremonie qui se deroula cl. Torrej6n le 18 octobre 2002. Apres vingt-quatre ans de bons et loyaux services, sans aucune perte cl. deplorer, le RF-4C tirait sa reverence cl. I'issue d'une allocution prononcee par le Comandante Carlos Vara de Rey, qui eut I'honneur d'etre le dernier patron des" Titans" de l'Escuadr6n 123. Aujourd 'hui , la mission de reconnaissance tactique (optique et infrarouge) est toujours assuree par l'Ala 12. Elle est devenue la mission principale de l'E6n 121 dont
les EF-1 8A+ ont ete equipes du systeme Flir Litening de troisieme generation , developpe par I'industriel israel ien Rafael et construit en Espagne par Tecnobit, mais aussi de nouveaux pods de reco aerienne baptises
Reccelite, ces derniers faisant toutefois encore I'objet d'une evaluation operationnelle au CLAEX, le Centre d'essais en vol de l'Ejercito dei Aire. 0 Christian BOISSELON
En haut : les RF-4C espagnols acquis ä partir de 1989 arboraient divers camoullages, dont le « Hili One » en deux tons de gris. Ci-contre : avec le retrait des RF-4C Phantom, I'Ala 12 ne compte plus dans son parc que des EF-18A et B Hornet
Les yeux du RF..4C Au dire des equipages, le RF-4C etait une exeellente plate-forme de reco, capable d'effectuer ses missions et de rapporter des images quelles que soient I'altitude et les eonditions d'e clairage. La disposition des cameras (toutes d'origine amerieaine) dans le eompartiment photo dependait naturellement des objeetils 8 traiter : - basse et moyenne altitudes : eamera KS-87 (Ioeale variant de 3 8 12 pouees) montee en position soit Irontale (vertieale ou oblique) soit laterale (8 droite ou 8 gauche) ; - moyenne et haute altitudes : eamera KS-87 (foeale de 12 ou 18 pouees) installee en position verti eale ; - basse altitude (minimum 300 pieds) : eamera panoramique KA-56 (Ioeale de 3 pouees) montee en position vertieale, permettant une eouverture eomplete entre les deux horizons ; - basse altitude de nuit : senseur infra rouge AN/AAD-5. AIR FAN 11
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les Vaulours de la par Gerard Boymans et Fred Willemsen
Chez Dassault, Ei Istres, les essais en vol du Rafale se poursuivent Ei un rythme soutenu. Air Fan leve le voile sur les derniers temps forts du programme de developpement du chasseur frangais le plus moderne. a mode des reservo irs plaques CFT (Conformal Fuel Tanks) fut lancee par McDonnell Douglas (aujou rd'hui Boeing) qui les avait con<;:us pou r les F-1 5C/D de defense aerienne, puis les F- 15E d'attaque au sol . Depuis, d'autres constructeurs les ont adoptes, dont Lockheed Martin pour le F-16 et Dassault qui les propose sur le
L Rafale.
D'une contenance de 1 150 litres chacun, portant la capacite extern e maximale en carburant a 10 800 litres (2 x 1 150 I plus 3 x 2 000 I et 2 x 1 250 I sous voilure), les CFT detachables developpes par les ingenieurs de Saint-Cloud sont installes sur le dos du fuselage du bireacteur, generant ainsi moins de trainee que des bidons traditionnels et li berant des pyl6nes pour de I'armement. Ils peuvent etre montes ou demontes en moins de deux heu res et s'adaptent sur toutes les versions du Rafale, sans modification lourde. Le premier vol du prototype B01 equipe de ces reservoirs a eu lieu en avril 2001 , a Istres. Lors des essais, le domaine a ete ouvert jusqu'a Mach 0,9/ 580 nCBuds indiques avec des charges externes sous voilure et la vitesse de Mach 1,2 a ete atteinte en configuration lisse.
Bien que n'ayant pas ete retenus par la DGA (Delegation generale pour I'armement) pour I'armee de l'Air ou I'aviation navale, les CFT ont ete proposes a I'export. En fait, c'est pour repond re aux besoins specifiques de la Coree que Dassault avait lance leur developpement. Le choi x du F-1 5K par la RoKAF acependant mis un terme provisoire aux essais, mais ces derniers pourraient reprendre rapidement si un cl ient en faisait la demande.
Le Rafale e101 Avec la livraison du C1 01, le premier monopiace Air de seri e, le programme a franchi un cap important. En effet, apres le Rafale B et le Rafale M, il ne reste plus aujourd 'hui au constructeur qu'a remettre une ultime version aux Forces armees fran<;:aises, le biplace naval Rafale N. C'est le 16 avri l 2003, a Merignac, que le C101 a pris I'air pour la premiere fois aux mains de Frede ri c Lascourreges , pilote d'essai maison . Lors de ce vol de reception d'une duree de 1 h 15 mn , le chasseur a atteint les vitesses de Mach 1,4/450 nCBuds ind iques et I'altitude de 50 000 pieds . Des manCBuvres a 8 G ont egalement ete realiCi-d essu s: les ess ais des reservoirs CFT sont temporairement interrompu s, mais ils pourrai ent reprendre tres rapidement si un client se montrait interesse. Ci-contre : la livrai son du C101 , premier monopiace Air de serie, marque un tournant du programme Rafale. En effet, seull e Rafale N Oe bipla ce naval) n'a pa s encore effectue son premier vol.
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A droite : avec quatre Mica et deu x bidons de 2000 litres, le Rafale en configurati on nounou dispose d'excellentes cap ac ites d'autodetense. 11 est ainsi tout ä fait cap able d'accompagner un raid derriere les lignes ennemi es.
Ci- eontre : le Rafale B301 passant deva nt la tribun e Dassa ult lors du Salon du Bourget en juin 2003. Cet app areil partieipe aetivement aux essais en vol et aux demonstrations au profit des elients potentiei s. En dessous: les pil otes d'essa i de Dassa ult sont tres oeeupes pa r le programm e Rafale. lei, « Nino » Ferrer s'apprete apa rtir en vo l. En dessous, a droite : I'O SF (Optro niq ue seeteur fronta l) est ie i montee sur le C101, premier monoplaee Air de serie.
sees . " Le C101 est instrumente pour les ouvertures de domaine specifiques Ei la version monopiace destinee Ei /'armee de l'Air et pour des essais de systemes, explique Pierre-Cyril Delanglade , chef de programme. Au meme titre que les deux premiers avions Air de serie, les biplaces 8301 et 8302, il participera au developpement du standard omnir61e F2. En revanche, contrairement Ei ces derniers, qui sont detacMs Ei Istres pour une duree indeterminee, le C101 rejoindra un jour /'armee de /'Air. " On remarquera que le M01, premier prototype de la version Marine, a aujourd'hui ete retire du service alors que le celebre C01 noir n'est plus guere uti lise que pour des taches particulieres comme des essais de moteurs au profit de la Snecma.
EMT/, liaison de donm§es et OSF Ce sont les essais du standard F2 qui mobilisent actuellement I'essentiel des efforts des person neis de I'avionneur a Istres. Par rapport au F1 , ce standard integre l'Ensemble modulaire de traitement de I'information (EMTI) qui remplace plusieurs equipements, dont le calculateur de mission, les generateurs de sym boles, la memoire de masse et le calculateur d'elaboration de trajectoire. Compose de cartes electroniques, sa puissance de calcul est considerablement accrue , ce qui fac ilite la fusion des donnees recueillies par les differents capteurs , a savoir le radar RBE2, l'Optronique secteur frontal (OSF) et le systeme de guerre electronique Spectra. En outre , I'EMTI favorise la maintenance en ligne, les techniciens pouvant directement remplacer les cartes electron iques defaillantes au lieu de changer I'equipement complet. Les essais sont particulierement importants et comportent quatre volets : 20 AI RFAN
- fonctionnement de base (cond itionnement et electricite) ; - vulnerabilite (resistance a la foudre et aux agressions electromagnetiques) ; - environnement marine (resistance aux chocs du catapultage et de I'appontage) ; - essais systeme des fonctions. L'EMTI a ete integ re lors de chantiers de modificati ons sur les M02 et B302 et a ete directement monte sur la cha7ne d'assemblage pour le C101. En 2004 , il sera installe en rattrapage sur le B301 et pourrait I'etre a terme sur le M1 en vue des essais du standard F3. Appele a revolutionner le combat aerien , le systeme de transmission de donnees du type Liaison 16 MIDS-LVT (Multifunction
Information Distribution System-Low Volume Terminal) constitue I'une des ameliorations les plus significatives du F2, et les specialistes de Dassault consacrent une partie importante de leurs efforts a son experimentation. Les essais du MIDS se sont concretises par des vols avec des E-3F Awacs de I'armee de l'Air et des E-2C Hawkeye de la flottille 4F de I'Mronautique navale. Ces premiers tests ont porte sur des dialogues de sous-ensembles de la messagerie et les resultats sont tangibles . IIs se poursuivent aujourd 'hui sur le standard E21 qui prefigu re l'E22, c'est-a-dire I'etat log iciel defin itif correspondant au F2 tel qu'il sera livre a I'armee de l'Air. D'ici la fin de I'annee , toutes les fonctions de l'E21 /F2 auront ete vues en
vol par les pilotes d'essai de Dassault, ouvrant ainsi la voie Ei la livraison du Rafale 8303 au CEAM en 2004. L'Optronique secteur frontal, veritable petit radar passif monte sur le nez du chasseur, est un systeme des plus innovants. Elle est composee de deux elements , un module infrarouge pour la detection et la poursuite de sources de chaleur (aeronefs), et un module TV/laser pour I'identification des cibles et la telemetrie . Actuellement, seul ce dernier a ete teste, la voie IR etant toujours en experimentation sur avion banc d'essai. Au meme titre que le MIDS, I'OSF n'est pas installee Ei demeure, mais avionnee au coup par coup pour des tests specifiques.
La commande vocale Afin de satisfaire les exigences du combat aerien moderne , I'ergonomie du Rafale a ete particulierement soignee et le pilote dispose d'une interface homme/systemes
remarquable. Pourtant, les ingenieurs de Dassault et de Thales travaillent egalement sur un equipement revolutionnaire : la commande vocale ou DVI (Direct Voice Input). " La commande vocale a ete developpee puis integree au Rafale afin de soulager I'equipage dans certaines phases du vol, expose Gerard Dailloux, directeur de la securite des vols de Dassault Aviation. En combat, elle presente un gros avantage tactique, car elle permet au pilote de gagner du temps en gardant les mains sur le manche et la manette des gaz. Pendant des evolutions plus delicates, par mauvais temps ou en formation serree, elle lui evite d 'avoir regarder dans le cockpit pour executer manuellement certaines taches. Ainsi, elle s'avere particulierement precieuse pour des actions dites triviales en le dispensant d 'appeler des pages specifiques sur les ecrans multifonctions : changement de frequences radio et de codes IFF, selection de modes de navigation, modification d 'echelles des
a
ecrans.. Pour /'instant, il n'a pas ete juge souhaitable que certaines actions critiques comme des tirs d 'armements se dec!enchent a la voix. En revanche, certains points ne sont pas encore tranches. Par exemple, en situation d 'urgence, le pilote pourrait larguer ses charges externes au moyen du OVI et se concentrer sur la trajectoire de I'avion et le traitement de la panne. Une teile option presenterait des avantages considerables pour la securite des vols. » Au cours du developpement, le choix de la langue s'est rapidement pose et, apres concertation avec les pilotes d'essai, les ingenieurs, et surtout les futurs utilisateurs, il a ete rapidement decide de retenir I'anglais, pour I'instant " Sur le principe, n'importe quelle langue peut §tre envisagee, mais toutes les procedures internationales type Otan s'effectuent maintenant en anglais et les pilotes de I'armee de l'Air ou de /'Aeronautique navale ne semblent pas avoir de difficultes d'adaptation, poursuit Gerard Dailloux. La selection du vocabulaire est un probleme autrement plus complexe. En effet, la mise au point du systeme de reconnaissance des mots est delicate et ses performances sont affectees par I'environnement du cockpit. C'est pourquoi il est imperatif d'employer des termes de langage pilote precis et concis, du type ordres militaires, surtout si une enumeration de chiffres suit derriere. Par ailleurs, certains mots presentent des consonances tres proches qui peuvent donner lieu ades erreurs. La programmation du vocabulaire s'avere donc essentielle afin de limiter les risques de confusion entre deux ordres. A chaque mot prononce par le pilote, le systeme doit effectuer une recherche dans sa memoire pour retrouver le terme correspondant. Plus le nombre de mots programmes est important, ou plus la phrase compte de termes, plus
a
Au-dessus: Istres, les ingenieurs disposent de plusieurs banes d'integration pour tester de nouveaux equipements. Ci-eontre : le Rafale M1 quitte les parkings Dassault d'lstres dans une eonfiguration lourde avee trois bidons de 1 250 litres.
. AIR FAN 21
cette recherche sera longue. La commande vocale doit iHre capable d 'executer un ordre en moins d 'une demi-seconde, sinon le delai deviendra perceptible, voire inacceptable pour le pilote. Le cerveau humain se rend parfaitement compte du moindre retard : quand vous regardez la television, meme le plus petit decalage entre le son et /'image devient genant. Je prends aussi souvent pour exemple le freinage sur une voiture. Quand vous pressez la pedale de freins dans une situation d'urgence, vous voulez que le vehicule reagisse immediatement, pas une seconde plus tard. Pour un pilote en combat aerien, c 'est exactement la meme chose. Chez Oassault, nous considerons que le temps de reaction optimal est de 200 ms. C'est pourquoi il est imperatif de limiter le volume du vocabulaire utilise. Actuellement, on estime que celui-ci comportera un maximum de 250 300 mots. Cela peut sembier peu, mais c'est suffisant pour couvrir la totalite des cas d'utilisation envisages. » Actuell ement, le Rafale vole avec, au choix, environ 130 ou 250 termes stockes dans la memoire du DIV. Les clients peuvent choisir diverses options en fonction de leurs besoins et des missions prevues. Le developpement de cette commande vocale de technologie tres avancee a connu
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Ci-contre : entre deux phases d'essais, les avions passent en chantier de modifications, comme c'est ici le cas pour le 8301 debut 2001. Ci-dessous, cl droite : cl Istres, chaque vol d'e ssai est suivi depuis I'une des salles d'ecoute par une equipe d'ingenieurs. Ci-dessous : pour des essais ponctu els, des bancs d'integration limites sont disponibles.
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des aleas techniques : " Au debut du programme, le taux de reconnaissance des mots etait loin d 'etre suffisant et les ingenieurs ont du travailler pendant de longues annees avant que la reconnaissance spectrale soit capable de differencier toutes les syllabes, explique Philippe Rebourg, chef pilote d'essai pour les avions militaires de Dassault Aviation. Le bruit de fond, qui peut atteindre 90 decibels dans le cockpit, les modifications de la voix dues au stress et aux facteurs de charge affectent les performances du systeme. Heureusement, nous atteignons aujourd'hui des taux d'identification de mots de /'ordre de 95 %, ce qui est tres satisfaisant. » Pour le developpement du DVI , les ingenieurs et les pilotes d 'essai disposent de toute une gamme d'outil s, parmi lesquels l'Oasis (Outil d 'aide la specification de I'interface systeme) qui occupe une place de premier ordre en permettant de simuler de nombreuses situations. Les premiers tests
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en vol ont d'abord ete effectues en mots isoles sur Mirage 111 , puis sur le demonstrateur Rafale A, avant d'etre realises en mots enchaines sur Alpha Jet. Les Rafale biplaces 830 1 et 8302 se sont partage la campagne d'essais de la commande vocale. " Pour activer ce OVI, le pilote dispose d 'une commande sur /'avant de la manette des gaz, precise Philippe Rebourg . Sur biplace, pour une utilisation decouplee du systeme d'armes ou de navigation, les deux membres d'equipage peuvent le mettre en CEuvre independamment. Avant la premiere utilisation de la commande vocale, chacun devra parametrer le systeme. Heureusement, le temps d 'apprentissage reste relativement court, au minimum quinze minutes pour 130 mots et au maximum une heure pour 250 mots. On a eu quelques soucis de calibration au depart, car les pilotes s'appliquaient enormement alors que, en vol, leur intonation et leur articulation etaient differentes, si bien que le OIV ne reconnaissait
comportera une camera bispectrale d'une focale de 1 100 mm. A terme , il sera monte sous Mirage 2000N et Rafale F3 en vue de remplacer les Mirage F1 CR de Reims et les Super Etendard modernises dotes du CRM280. Au total , vingt-trois nacelles ont eM commandees, dont huit pour l'Aeronautique navale, ainsi que six stations sol, dont deux pour la Marine. Lors des ouvertures de domaine, le Pod Reco NG a ete pousse a Mach 0,9/580 noeuds indiques, ce dans une configuration complete avec deux bidons de 2 000 I et missiles air-air, et a Mach 1,4 avec des missiles en bouts d'aile uniquement. Les tests de fonctionnement de cette nouvelle nacelle debuteront fin 2005, en meme temps que le programme d'essais complet du standard F3 . pas les mots prononces. Le secret est de rester aussi naturel que possible pendant toute cette phase d'apprentissage au sol. Plusieurs possibilites sont actuellement prevues pour programmer ces parametres sur Rafale . stockage remanent, ou utilisation d'une cassette de memoire de masse. " Des dizaines de sorties d'evaluation ont deja ete realisees par des pilotes etrangers, et les differences d'accent ou de prononciati on entre des equipages franyais , hollandais, coreens ou australiens n'ont eu aucun impact negatif sur les performances de la commande de vol.
Ouvertures de domaine " Une part importante des essais du standard F2 a porte sur I'integration aeromecanique des principaux emports, explique Pierre-Cyril Delanglade. Nous avons ouvert les domaines des configurations principales, meme ades masses elevees avec, par exemple, trois bidons de 2 000 litres, deux missiles de croisiere Scalp et quatre missiles air-air Mica. " Le Rafale BOi a participe a une campagne specifique destinee a tester en vol les bidons subsoniques de 2 000 litres dans des regimes transsoniques et supersoniques. Ainsi, la vitesse de Mach 1,6 a ete
atteinte avec deux reservoirs sous voilure. Une extension de domaine operationnel qui ouvre de nouvelles perspectives, car, dans cette configuration, on peut maintenant imaginer que, apres le tir de ses munitions airsol, un pilote puisse accelerer en supersonique soit pour echapper a une menace soit, au contraire, pour executer une interception avec ses Mica. Cette performance est d'autant plus significative qu'elle a eM realisee avec des reacteurs M88-2 de 7,5 t de poussee, lesquels sont pourtant critiques par certains pour leur pretendu manque de puissance. En fai!, les enseignements de ces essais semblent confirmer le bien-fonde de la vision de I'armee de l'Air, I'appareil n'ayant eu aucune difficulte a accelerer en haut supersonique malgre la presence de ses deux reservoirs pendulaires de 2 000 I qui generaient pourtant enormement de trainee. On remarquera que les resultats de ces tests sont directement transposables sur les avions de production bien qu'ils aient ete menes avec le prototype BOi. Certains emports du standard F3 ont aussi ete mis en vol pour des premiers essais sur Rafale. C'est le cas du Pod Reco NG (pod de reconnaissance de nouvelle generation conyu par Thales Optronics) qui se distingue des systemes plus anciens par le choix de la technologie numerique. II
Ravitaillement en vol Pour les Rafale M au standard F2, la Marine nationale a stipule I'adoption d'une nacelle de ravitaillement en vol. Deux modeles - respectivement produits par Intertechnique et Douglas - vont etre qual ifies et permettront de remplacer avantageuseme nt le Super Etendard dans le r61e de " nounou ", car, avec deux bidons externes de 2 000 I, le bireacteur disposera d'un volume de carburant transferable tres superieur a celui d'un SEM. Pour une force aerienne, le pod Intertechnique, maintenant offert a I'export, pourrait augmenter la flexi-
En haut: le Ml est utilise pour toute une gamme d'essais lies au standard F2 et ä la version marine du bireacteur. Ci-dessous, ä gauche: la nacelle de ravitaillement en vollntertechnique a fait I'objet d'essais pousses. Elle sera utilisee par des Rafale marine configures en « nounous ». Ci-dessous: missile air-air multicible Mica ä guidage infrarouge en bout d'aile d'un Rafale. Les premiers tirs guides avec des missiles instrumentes (dotes d'equipements de telemesure, mais depourvus de charge militaire) sont prevus pour la fi n 2003/ debut 2004.
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En haut: ouverte par Dassault, cette configuration lourde avec trois bidons de 2000 I et six GBU-12 (trois sous chaque ejecteur) sera probablement utilisee par I'armee de I'Air. II ne manque plus que le pod de designation laser Damocles de Thales. Ci-dessus: cette maquette d'ASMP-A etait exposee sur le statique du Salon du Bourget, en juin dernier.
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Ci-dessus, droite : trois AASM montes sur I'ejecteur tri bombe Rafaut STBR 3000.
bilite de ses Rafale en leur donnant une bonne capacite de ravitaillement a un cout largement inferieur a cel ui d'un tanker derive d'un appareil de transport. Disposant d'une excellente puissance de feu, un Rafale " nounou " serait, en outre, parfaitement a meme de se defendre s'il etait intercepte ou d'accompagner un raid dans les lignes ennemies. Pendant les essais , qui se sont deroules a partir d'lstres , le M1 a ravitaille a plusieurs reprises un autre Rafale et un Super Etendard modernise. Le pod Intertechniqu e est globalement le meme que celu i dispo24AIR FAN
nible sur les Mirage 2000, mais il a ete modifie afin de pouvoir operer ades pressions superieures. Son domaine de vol a ete ouvert jusqu'a Mach 0,9/580 nc:euds indiques et les ravitaillements ont ete realises entre 280 et 350 nc:euds jusqu'a 20 000 pieds (une altitude de 30 000 ft ne poserait pas de difficultes particulieres), avec un debit de 530 litres a la minute (contre 375 pour un Super Etendard) grace a la pression accrue. Ces essais avaient pour but de s'assurer de I'absence de problemes lies a la securite, en particulier d'a-coups violents dans le circuit de carburant, intolerables pour I'avion, en debut ou en fin de transfert. Ces phenomenes tran sitoires, similaires aux coups de belier dans la plomberie d'une maison, peuvent etre provoques quand des vannes ou des clapets s'ouvrent ou se ferment. Par ailleurs, les pilotes et les ingenieurs d'essai devaient contröler la pilotabilite du panier de ravitaillement en verifiant que son comporteme nt n'etait pas altere par le flux aerodynamique genere par le chasseur. Cette evaluation ayant ete effectuee par le M1, un appareil au standard F1, on pourrait donc
parfaitement envisager que tous les Rafale de la flottille 12F soient un jour equipes d'un pod de ravitaillement, une adaptation qui ne necessiterait que quelques modifications mineures de cablage. Actuellement, les essais de la nacelle Intertechnique sont acheves, mais il reste a realiser ceux du systeme Douglas en service dans l'Aeronautique navale.
Nouveaux armements Le standard F2 aura la capacite de delivrer de nouveaux armements dont le missile air-air multicible MBDA Mica IR a guidage infrarouge. Se basant sur ce qui avait deja ete fait avec les Mica EM a autodirecteur radar actif, des essais de separation de charges (avec des eng ins propulses mais non guides) ont deja ete effectues en subsonique comme en supersonique (jusqu'a Mach 1,3/750 nc:euds indiques), et les premiers tirs guides avec des Mica IR instrumentes (charge militaire remplacee par des equipements de telemesure) so nt prevus pour la fin 2003/debut 2004.
Ci-contre : la reception en vol, c'est-a-dire la verification de la conformite du produit avec les parametres techniques detinis par le constructeur et les termes du contrat, reste un des aspects importants des essais en vol. Ici, le Rafale M9 photographie au large des cötes de la Gironde. Mais, c'est I'integration des armements air-sol qui a le plus progresse avec la validation de toute une serie de nouvelles configurations. Par exemple, un nouveau type d'adaptateur tri bombe STBR (Smart Tripie Bomb Rack) pour pylönes d'ailes a ete teste, offrant une capacite combinee de six munitions en configuration normale avec trois bidons. « Nous avons choisi d'utiliser ~ d'abord des bombes guidees laser GBU-12 ~ Paveway pour dedouaner une grande serie ~ d'emports similaires, precise Pierre-Cyril ~ Delanglade. Pour nous, la GBU-12 presentait /'avantage d'etre disponible rapidement bas coOt guidees par GPS/INS/correlation et d'etre en service au sein d'un grand d'image. Pour I'instant, c'est la version de nombre de forces aeriennes. » L'adaptateur 300 kg (corps de bombe de 250 kg et kit de Rafaut STBR 3000 possMe une forme parguidage de 50 kg) qui a fait I'objet des preticuliere, optimisee pour reduire sa trainee , miers tests d'emport avec six munitions et la bombe inferieure a une position tres sous les nouveaux adaptateurs Rafaut. avancee par rapport aux deux autres. L'AASM peut etre tire sur des objectifs en Avec I'arrivee de I'AASM (Arme me nt airplein travers , meme en basse altitude, ce sol modulaire) de la Sagem, Dassault va qui ne manquera pas de creer des cas de tir entrer dans I'ere des essais de munitions a interessants pour les specialistes des essais ~
Ci-contre : le Scalp EG sera I'armement alongue portee du Rafale. Ce missile de croisie re prestrategique furtif a ete utilise, dans sa version Storm Shadow, par la Royal Air Force lors du dernier conflit en Irak .. Ci-dessous: avec I'arrivee du standard F3, de nouvelies configurations devront etre teste es. Cette maquette exposee sur le stand Dassault lors du Salon du Bourget 2003 montre un Rafale M arme d'un Exoceten ventral.
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en vol. Cette capacite confere a I'avion un excellent niveau de discretion pendant I'attaque, diminuant ainsi considerablement sa vulnerabilite aux menaces sol-air modernes. Autre armement air-sol important du F2, le missile de croisiere prestrategique furtif Scalp EG (Emploi general) de MBDA. « Nous avons effectue a Cazaux des tirs de bOches, c'est-a-dire des essais de separation de missiles ni guides ni propulses a partir des points 2 de voilure, commente PierreCyril Delanglade. Dans ces conditions, les champs aerodynamiques sont plus compliques que lors des largages sous fuselage, et nous voulions nous assurer de /'absence de problemes. » Bien que Dassault reste tres discret sur le sujet, I'ASMP-A (air-sol moyenne porteeameliore), qui assurera la releve de I'ASMP actuellement mis en ceuvre par les 2000N, a aussi fait I'objet d'essais d'ouverture de domaines. Ainsi, le Rafale M1 a vole avec un engin en ventral, deux bidons de 2 000 I sous les ailes et six Mica EM et IR . La loi de programmation militaire 2003-2008 prevoit une mise en service du missile hypersonique nucleaire en 2007 sur Mirage 2000N au standard K3, puis sur Rafale au standard F3 I'annee suivante. Ces derniers mois, les essais du Rafale se so nt donc acceleres afin de qualifier le standard F2, et pas moins de 550 heures de vol en 450 sorties devraient etre effectuees en 2003. L'annee 2004 sera particulierement riche en evenements, avec la livraison du B303 au CEAM, les premiers tirs globaux de missiles Mica IR et Scalp, dont un prevu a partir du PAN Charles-de-Gaulle. 0 Henri-Pierre GROUEAU L'auteur tient d exprimer ses plus uifs remerciements d tous les personneis de Dassauft Aviation d [stres, et plus particulierement d Jean-Louis Montel (directeur des essais en uol), Pierre-eyril Delanglade (chef du departement Rafale), Philippe Rebourg (chef pilote d'essai) et Gerard Dailloux (directeur de la securire des uols), ainsi qu 'd Yues Robins, Nicolas Renard et Daniele Viaud de la Direction generale internationale.
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Embarque sur I'USS Nimitz (CVN 68) position ne dans le golfe Persique, le Carrier Air Wing 11 est arrive juste a temps pour participer aux dernieres missions offensives de la recente campagne aerienne contre l'lrak. Une croisiere marquee, entre autres, par la presence a bord du batiment de deux flottilles de Super Hornet, dont des F/A-18F biplaces qui ont effectue leurs premieres sorti es operationnelles, et par I'absence totale de F-14 Tomcat...
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e Super Harnet s'est tres vite impose comme le meilleur appareil de toute I'armada americaine deployee en Mediterranee orientale et dans le golfe Persique Pourtant, vu de loin, Ei I'approehe dans le c ircuit d'appontage , rien ou presque ne le differencie de son aine desormais qualifie de « Vieu x Hornet " ou de « Bebe Hornet ". Destine a remplacer tous les Tamcat ainsi que les modeles de Harnet les plus anciens, le F/A-1 8E/F a re9u I'indicatif radio « Rhino Ball " , car « il est gros et gris, et c 'est un 30 AIR FAN
tueur! " vante le lieutenant Ken Szitta, officier de pont d'envol. On se souvient que les F/A-18E monopiaces ont effectue , sous les couleurs de la VFA-115 « Eagles " et au sein du CVW-14, leurs premieres missions operationnelles bord de I'USS Abraham Lincaln , engages aux cates des Tamcat de la VF-31 pour ce qui pourrait bien rester la seule et unique croisiere conjointe de ces deux types de chasseurs sur un meme porte-avions (voir Air Fan n° 290). Sur le Nimitz, avec les VFA-14 « Tophatters " et VFA-41
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Page de gauche: F/A-18 postcombustion allumee, en pleine phase de catapultage sur I'USS Nimitz. Le chasseurbombardier appartient a la VFA-14, I'une des deux flottilles embarquees sur le porteavions a mettre en ceuvre des Super Harnet. Ci-contre : les F/A-18E/F sont reconnaissables, entre autres, aleurs importantes entrees d'air de section rectangulaire. Mais, de loin, difficile de les differencier de leurs alnes qualifies de « Bebes Hornet » par les pilotes. Ci-dessous: la mise en ceuvre de deux flottilles de Super Harnet a necessite une reorganisation sur le pont d'envol, notamment lors de I'avita illement. Une operation qui prend 20 mn pour un appareil equipe de trois bidons, et 30 mn pour un avion dote de quatre reservoirs et de la nacelle nounou.
« Black Aces", toutes deux precedemment sur F-14, le CVW-1 1 est aujourd'hui le second groupe aerien de I'US Navy mettre en ceuvre le Super Harnet.
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Premieres constatations A bord, le Captain Charles « Snapper " Wright, commandant le CVW-1 1, ne nous a pas semble tres affecte par la disparition du Tamcat dont certains exemplaires , les plus anciens, necessitaient un entretien sans cesse plus important. L'avionique dernier cri du « Rhino " a ete conc;:ue pour reduire au minimum les interventions des services de maintenance, lesquels ne sont d'ai lleurs pas encore tout a fait familiarises avec la bete.
« Certes, les nouveaux systemes generent leur lot de problemes, commente le LCdr Alan Armstrong de la VFA-41 , mais, par rapport a ceux du Hornet, ils demandent deja beaucoup moins d 'attention et sont sans commune mesure avec ceux du Tomcat. " Plus performants , les F/A-18E/F beneficient aussi d'une autonomie accrue grace a leur plus grande capacite d'emport de carburant. Avec un ravitaillement en vol apres le catapultage, trois bidons pendulaires et I'armement externe, celle-ci passe a deux heures, soit le double de cel le d'un « Bebe Hornet " dans la me me configuration. Les pilotes peuvent egalement compter sur une charge maxi autorisee a I'appontage de 4 100 kg (contre 2 500 kg) , de quoi leur assurer une bonne marge de securite en termes de petrole restant.
Ci-contre : la capacite destructrice du Super Harnete st largement superieure acelle du « Bebe Hornet » et du F-14 Tamcat. Dans un avenir proche, I'appareil recevra le ra dar APG -79, dote d'une antenne active a balayage electronique, qui aug mentera enc ore les performances du systeme d'armes.
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Premieres experiences
Un systeme d'acquisition precis
Lors de ce premier tour operationnel, les pilotes du CVW-1 1 ont dO apprendre a se familiariser avec leur nouvel le monture. Une adaptation toujours en cours aujourd'hui et qui s'effectue par etapes , I'experience acquise avec les Tomcat, voire me me avec les Hornet, n'ayant pu Ellre reutilisee. Le « Rhino " monopiace a herite des missions de son frere aine , tandis que le biplace s'est vu confier cel les du F-14, mais aussi d'autres plus delicates comme la suppression des defenses ennemies (SEAO) ou le contröle aerien avance (FAC-A). « Les missions SEAO et FAC sont tres lourdes gerer, en particulier dans les zones ou les defenses sont tres denses, precise le
A bord du Nimitz, les Super Hornet mettaient en ceuvre la nacelle tactique infrarouge Raytheon ASQ-228 ATFl ir (Advanced Tactical Flir). Cependant, la production ayant du mal suivre, seuls les F/A-1 8F biplaces de la VFA-4 1 en etaient dotes". L'ATFlir est un systeme de troisieme generation bien superieur au pod Lockheed Martin AAQ-14 Lantirn des F-14. « II est meme meilleur que le Lantirn+ et permet d 'identifier des objectifs encore plus rapidement et avec davantage de certitude ", confie le LCdr Armstrong. En fait, son efficacite est tei le que les contröleurs tactiques au sol demandaient systemati quement I'engagement de F/A-18F apres les premieres
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Ci-dessus : le patron du Carrier Air Wing 11 , Charles « Snapper » Wright. Pour ce deploiement dans le golfe Persique, le groupe aerien embarque mettait en muvre plusieurs modeles de Harnet : F/A-18A (VFA-97l, F/A-18C (VFA-941, F/A-18E (VFA-14) et F/A-18F (VFA-41). La VFA-97 et ses Harnetde premiere generation seront debarques ala fin de la croisiere, cedant la place a un squadron de I'US Marine Corps.
Captain Wright. Les autres etant moins eprouvantes, elles peuvent etre menees par un pilote seul bord. II n'est donc pas necessaire de disposer d 'un parc trop important de biplaces, au demeurant plus couteux I'achat et i'entretien. " Oeclare operationnel avec les JOAM' la fin 2002, le Super Hornet est apte I'emport de nombreux armements, dont les JSOW', SLAM 3 et autres Maverick, sans oubl ier une grande variete de BGL et de bombes non guidees. Si, pour certains , le retrait de l'AIM-54 Phcenix, missile tres longue portee conc;:u I'epoque de la guerre froide afin de contrer les bombardiers sovietiques, est une grosse erreur, ce n'est pas I'avis du CAG qui estime que les regles actuel les d'engagement ne permettent tout simplement plus de tirer d'aussi loin.
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Ci-contre : la croisiere 2003 de
russ Nimitz marque I'ultime
deploiement des F/A-18A sur porte-avions. La VFA-97 « Warhawks » est la derniere des flottilles d'attaque de rus Navy ä aligner encore des vieux modeles de Harnet, dont cet exemplaire ayant ete utilise par le Naval Air Strike Warfare Center et revetu d'un camouflage particulier. En bas : le changement d'un reacteur de Super Harnet ne prend que huit heures maximum et ne necessite pas de test en vol apres installation. Le bon fonctionnement du nouveau moteur est simplement contröle sur ordinateur par un programme specifique. Sur Harnet, I'operation demande plus de huit heures et est obligatoirement validee par un vol d'essai en regle .
frappes sur l'lrak. Cet equipement comprend un designateur laser, un Flir integre et une camera electro-optique. II peut etre utilise pour la poursuite des cibles aeriennes , le calibrage des armes guidees par GPS et la visee laser longue distance. Les " Rhinos " des VFA-14 et VFA-41 disposent, en outre, du systeme multifonction de distribution des informations tactiques (MIDS) et de la liaison 16. Le premier localise avec precision les elements aeriens et terrestres, amis et ennemis, tandis que la seconde permet de les relier les uns aux autres , concretisant eventuellement les lignes de front. Le systeme, outil indispensable dans I'environnement actuel des operations combinees , affiche immediatement la situation tactique globale et offre aussi la possibilite de transmission en mode crypte. " On peut voir ce qui se passe Ei Bagdad des le catapultage ", precise le Cdr Cleary.
informations du HUD viennent s'afficher sur la visiere , ce quelle que soit I'orientation du casque, sauf vers l'avant5 . Actuellement, seuls les pilotes du CVW-11 ont re<;;u cet equipement. " Grace au JHMCS, nous pouvons nous distribuer les cibles via le MIOS sans communiquer par radio, explique le Cdr Ross. Chacun choisit la sienne en la regardant. Nous savons donc ou vont tous les missiles et limitons ainsi les dommages collateraux. " Pour les missions FAC-A, attribuees uniquement aux F/A-18F, le pilote est le seul
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disposer du viseur de casque qui lui permet de recuperer les informations obtenues , via l'ATFlir, par I'officier systeme d'armes (WSO) . 11 peut alors " traiter " les cibles en braquant simplement son regard dans leur direction. A I'inverse, il peut aussi les selecI'intention du WSO et les lui tionner envoyer sur I'ecran ATFlir. Dans les deux cas , les coordonnees precises sont transmises quasi instantanement aux bombes JDAM. " L'integration du JHMCS dans le poste arriere est encore jugee trop coOteuse, et c'est bien dommage, confie
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Le viseur de casque Le casque de visee JHMCS de Boeing est I'un des systemes les plus revolutionnaires du Super Hornet. En effet, toutes les
1. Joint Oirect Attack Munitions (bombes GBU-3 1, 32, 35 et 3B guidees par GPS).
2. Joint Stand-Off Weapon (bombe planante AGM-154). 3. Stand-off Land Attack Missile (missile air-sol AGM-B4E Harpoon). 4. Sur le Lincol n, la VFA-115 en alignait trais, aux cotes des AAS-3B, mais celles-ci etaient de premiere generation et se revelerent peu fiables en operations. 5. Lorsque le pilote regarde vers /'avant, il dispose a nouveau de la visu t{ile haute du tableau de bord.
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Ci-c ontre : jambe de tra in avant accrochee sur le sabot de la catapulte, amortisseur comprime, ce Super Harnet biplace est pret ä etre lance. Le pilote est equipe du nouveau casque JHMCS avec viseur incorpore concu par Boeing. Ci-dessous : la croisiere 2003 du Nimitz marque aussi le dernier embarquement des Viking de la VS-29 qui sera dissoute en avril 2004. En effet, les S-3 seront progressivement remplaces dans leur mission de ravitaillement en vol pa r des Super Harnet equipes d'une nacelle nounou.
le Cdr Cleary. Gar, avec deux paires d'yeux equipees de la sorte, /'avion pourrait etre utilise au maximum de ses capacites en configuration air-sol. "
Le ravitaillement au combat Le 30 mars 2003, sept jours avant I'arri vee du Nimitz dans le golfe Persique, quatre Super Hornet (deux monopiaces de la VFA-14 et deux biplaces de la VFA-41) equipes d'une nacelle buddy-buddy ont quitte le bord en direction de I'USS Abraham Lincoln deja present sur zone, accomplissant un vol de 7 400 km afin de venir epauler les F/A-18E (VFA-115) et les S-38 (VS-35) du CVW-14 qui, manquant de ravitailleurs, ne pouvait fonctionner a plein regime. Ainsi configures et capables d'assurer leur autoprotection, les « Rhinos " furent investis d'une nouvelle tache, le ravitaillement au combat, accompagnant les raids aeriens 34AIR FAN
jusqu'a 300 km a I'interieur de l'lrak, alors que les Viking ne franchissent generalement jamais la ligne de cote. Au cours de ces missions particulieres, ils etaient meme parfois armes de charges offensives et se payerent le luxe de realiser aussi de I'attaque au sol, demontrant ainsi leur grande polyvalence. Ces quatre F/A-18E/F rejoignirent leur porte-avions le 6 avri l suivant. Le deploiement du Nimitz annonc;;ait egalement la fin du S-3 pour tous les groupes aeriens embarques alignant deux unites de « Rhinos " . Au sein du CVW-11 , la VS-29 « Screaming Dragonfires " sera donc dissoute en avril 2004. Conc;;u pour la lutte antisous-marine, le Viking ne sert quasiment plus qu'au ravitaillement en vol. « Nous avons garde les S-3 le temps de nous faire la main avec les Super Hornet ravitailleurs et d'etre fixes sur leur capacite a accomplir cette tache, explique le Captain Wright. Testes en operations dans cette configura-
tion, ces derniers se sont, pour I'instant, tres bien comportes. " Cela dit, le Viking presente quand meme un gros avantage, celui de ne brOler que 1 130 kg de kerosene a I'heure a altitude moyenne, soit moitie moins que le « Rhino " . Ce dernier, lors des ravitaillements intervenant en fin de cycle6 , c'est-a-dire a basse altitude et peu avant I'appontage, se revele meme extremement gourmand avec plus de 3 500 kg/h. Evidemment, cette consommation elevee, qui n'est pas sans consequence sur le volume de carburant transferable, ne fera jamais du Super Hornet un equivalent du S-3, lequel peut rester en I'air trois heures, soit la duree de deux cycles. En revanche, il se montre plus a I'aise en haute altitude, pouvant ravitailler jusqu'a 30 000 pieds et 280 nCBuds, contre seuleme nt 18 000 pieds maxi et 250 nCBuds pour le Viking. Certes, le « Rhino " est tres eher, mais il
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Ci-c ontre : gräce sa capacite interne en carburant ses quatre reservoirs externe~ et I'emport en ventral d'une nacelle buddy-buddy, le Super Harnet est en train de se tailler une solide reputation de ravitailleur en vol. 11 peut meme accompagner les raids au-dessus des zones de combat, tout en effectuant des missions d'attaque au sol. En dessous: retour de mission pour ce F/A-18E de la VFA-14, avec deux bombes guidees laser de 250 kg non utilisees sous les ailes. La charge maxi autorisee du « Rhino » I'appontage est de 4100 kg, contre 2 500 kg pour le Harnet.
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Ci-dessous, gauche : precedemment affecte au NASWC, ce HH-60H appartient aujourd'hui au HS-6 « Indians» . Configures pour le SAR de combat, les Rescue Hawk de cette unite etaient maintenus en alerte lors des operations aeriennes en Irak, au cas oU ... Ci-dessous: en finale sur le pont de I'USS Nimitz, un E-2C Hawkeye de la VAW-117 « Wallbangers ».
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off re une souplesse d 'emploi cent lieues de celle du S-3 dont le maintien en ligne se revele chaque jour plus onereux. Sa mise EI la retraite permettra de liberer de I'espace sur le po nt et dans le hangar. Par ai lleurs, deux flottilles de F/A-18E/F EI bord representent un potentiel de vingt-quatre ravitailleurs (contre seulement huit avec les Viking). Chaque unite en maintiendra en permanence au moins deux disponibles sur le pont d'envol , plus un en reserve dans le hangar.
L'reil per~ant de la reco Peu de temps avant d'embarquer, le CVW-11 avait re9u un exemplaire de la nacelle SHARP, une seconde lui etant livree en cours de croisiere. Con9u par Raytheon autour d'une camera Recon Opti cal Inc. CA279 et optimise pour la reconnaissance EI
moyenne altitude , ce nouveau pod photo d'une portee de 28 km opere en modes electro-optique ou infrarouge , selon les besoins. Initi alement destine au x seu ls F/A-18F, il peut EHre installe sur toutes les versions du Hornet. Bien qu'il n'ait pas ete totalement teste avant sa mise en service, il semble avoir parfaitement rem pli son office. La VFA-41 en est tres sati sfaite et I'a trouve plus simple EI utiliser que les nacelles TARPS7 du Tomcat. Un foncti onnement facilite, il est vrai, par les systemes ultramodernes du " Rhino ", le GPS integre et la cartographie defilante haute definition. Fin avril , apres la fuite de Saddam Hussein , pas moins de 20 % des missions de reconnaissance8 sur l'lrak etaient toujours realisees au moyen du SHARP, EI raison de deux sorti es par jour, I'une diurne, I'autre nocturne. Aerodynamique, le pod ne perturbe pas le comportement de I'avion
lors de I'appontage. liest aussi tres fac ile EI monter et EI manipuler, car tous les senseurs se trouvent EI I'interi eur. D'ici peu, il devrait recevoir une camera haute altitude et une liaison de donnees permettant a I'equipage de transmettre en temps quasi ree l.
Premiers combats Des I'arrivee sur zone du Nimitz, le CVW-11 et ses Super Hornet ont aussitöt partic ipe a la campagne aerienne . Le LI Bodine se souvient : " Un jour, au nord de
6. Un cycle comprend une session de catapultages et une session d'appantages. 11 dure environ 1 h 30 mn. 7. Tactical Air Recannaissance Pad System, pad ventral emporte par des Tomcat specialement canfigures. 8. Pour certaines de ces missions, les " Rhinas » de la VFA-41 etaient armes de bombes, iIIustrant une fais encare la remarquable flexibilite de /'appareil.
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Ci-contre : sur le Nimitz, la VFA-41 disposait de deux nacelies de reconnaissance SHARP qui, par manque de temps, n'avaient ete que sommairement evaluees avant leur mise en service. Malgre cela, cet equipement recent, realise dans un bidon externe modifie et emporte en point ventral, se revela tres efficace. Au-dessou s: appravisionnement des avions du graupe aerien en missiles divers et bombes en tou s genres. Personnei s du pont d'envol et armuriers sont 11 la täche ... En bas : F/A-18E de la VFA-14 sur run e des quatre catapultes de russ Nimitz. A elies deux, les deux flottilles de Super Hornetdu CVW-ll alignaient vingt-quatre appareils, soit une force de frappe considerable.
Bagdad, alors que nous volions en forma tion avec un Tomcat, nous avons Me pris partie par vingt SAM-2, 3 et 6, dont huit directement tires contre nous. En /'absence de Prowler pour nous aider, nous avons dO campter sur nos seuls brouilleurs ALE-50 et ALQ-165, une combinaison qui s 'est revelee tres efficace puisque aucun des missiles n'est parvenu se verrouiller sur nous. » Le LCdr POliquin , de la VFA-14 , relate a son tour I'une de ses missions sur la capitale irakienne : « Nous Mions en contact avec un FAC aerien, lui-meme en relation avec un contraleur au sol. La cible etait un sniper irakien qui s'etait retranchB dans un immeuble de douze etages. Le contraleur a alors "eclaire" le b8.timent sur lequel nous avons tire des L-MAV' en plusieurs endroits. Les ra vages ont ete considerables, car les missiles tires par nos "Rhinos ", quatre F et deux E, etaient munis de retardateurs. » Engages au depart dans des missions d'interdiction a longue distance, notamment dans la region de Tikrit, les Super Hornet se sont peu a peu vu confier un role d'attaque sur des objectifs d'opportunite. « C'etait assez interessant, note le Cdr Ross, car vous ne savez jamais sur quoi vous allez un secteur et on tomber. On est affecte attend. Un jour, nous sommes intervenus audessus d 'un depat de munitions tomM aux mains des pillards. Apres un passage BA grande vitesse, tout le monde s 'est eparpille dans la nature, de peur d 'etre attaque. Ce type de mission, appele "dispersion de foule ", suffisait generalement briser la resistance irakienne. » A les entendre , les pilotes de I'US Navy
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9. AGM-65 Maverick air-sol guides par laser
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semblent pleinement satisfaits de leur nouvelle monture qui, bien que recemment entree en service, place deja la barre tres . haut en matiere d'efficacite, de fl exibilite , de performances et de maintenance. « Lors de cette campagne aerienne, /'appareil s 'est superbement comporte », affirme sans ambages le Cdr Ross qui sait de quoi il parle
puisqu'il totalise 3 000 h de vol sur F-1 4, trois cents sur F- 16, et un bon millier sur trois autres types de chasseurs. Et de conclure : « On ne peut pas etre sOr de ne jamais se faire descendre, mais je dispose desormais du meilleur outil pour eviter 9a ! » 0 Gert KROMHOUT
Traduit par Sam Pretat
ans un nuage de poussiere, I' Hirundo s'immobilisa sur la plate-forme, rotor tournant. Aussitöt, les armuriers s'en approcherent par le travers arriere gauche en evitant la zone balayee par les pales. L'un d 'entre eux ouvrit le support missile tandis que ses col legues amenaient le tube contenant le BGM-71E , alias TOW 2A' , qu'ils installerent dans son berceau . Puis, d'un geste precis, les systemes de fixation furent verrouilles et le deflecteur destine canali ser les gaz lars de la mise a feu fut remis en place. Oe la cabine, les capitaines aviateurs Hardenne (a la fois commandant de bord , copilote et tireur) et Ooffagne (pilote) ainsi que I'officier evaluateur surveillaient les operations d'armement tout en verifiant les ins-
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truments. Le tireur profita du rep it qui lui etait donne pour localiser son objectif I'aide du vi seur de toit Saab Helios, element essentiel du systeme HeliTOW ne au debut des annees 1980. Pour reperer et pointer une cible, ce dernier off re - dans sa version beige deux modes de fonctionnement distincts et complementaires : I'un optique, I'autre infrarouge , reposant sur I'utilisation respective d'une lunette de grossissement gyrostabilisee et d'une camera thermique . Indispensable en cas d'operations nocturnes, le mode IR peut aussi servir de jour, de maniere graduelle , en trame sur I'image fournie
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1. Comme san acronyme /'indique, le missile antichar Hughes Aircraft TOW (Tube-Iaunched, Opticallytracked, Wired-guided) est tire d 'un tube lanceur qui sert aussi de conteneur de stockage et de transport.
En titre : I'instant crucial ! Le tireur vient juste de declencher le tir du missile TDW, qui n'a pas encore completement quitte son tube. Dans environ 20 s, la cible mobile aura vecu ! En haut: les armuriers attendent le retour de I'helicoptere pour proceder son rearmement. Le TDW est conditionne dans un conteneur, et c'est I'ensemble qui est charge dans l'affOt de tir de l'Agusta A 109. Lorsque I'engin esttire, son caisson reste dans le tube lance-missiles. Ci-dessus : un TDW 2A a ete charge et I'Hirundo, ici face au champ de tir, n'attend plus que son equipage pour decoller pour un nouveau vol aussi bref qu'intense. Ci-contre : les missiles sont introduits par I'arriere de l'affOt dont I'extremite, faisant office de detlecteur pivote vers I'exterieur afin de permettre le chargement. '
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Ci-dessus : vol de convoyage d'un A 109BA du 18 Bn MRH de Bierset ä Bergen via I'ancienne base de Gütersloh (RAF Germany) - aujourd'hui en partie occupee par des Lynx AH.7 de l'Army Air CorpsOll les helicopteres se ravitaillerent en carb urant.
qu'il repera au pied d'une petite col line. Montee sur rail , elle faisait des va-et-vient entre deux balises orange. D'un leger mouvement du manche de commande , installe sous sa main droite, il I'amena au centre du viseur Oll il la stabilisa, puis poussa la lunette a son grossissement maximal. 11 proceda ensuite avec le pilote a une repetition complete de la sequence de tir, avant d'annon cer a la radio: - " Hotel 35.. 14 mai, 10 h 45 .. Hardenne/Ooffagne ... tube 1... en effet de sol. .. cible a 3 500 m. Pret pour le tir !
par le systeme optique afin d'eliminer les effets d'un contre-jour ou de percer une nappe de brouillard ou de poussiere, voire un rideau de fumee. A bord de I'Hirundo, apres la mise sous tension du systeme d'armes, le tireur effectua sa check-list. La mission pouvait debuter.
- Tirez quand vous voulez. - Feux anticollision allumes. ,, 2
- " Securite, H35 demande autorisation de decoller pour rejoindre la position de tir "
Tout en maintenant la cible bien au centre de la mire, le tireur rebascula sa lunette en champ etroit. Un point lumineux vint se positionner sur I'objectif tandis que s'affichait sur le viseur le message " Attack ". Dans le meme temps , un signal apparut sur I'indicateur de vi see du pilote lui signifiant qu'il devait stabiliser sa machine afin que son assiette de vol coIncide avec la ligne de visee - un trait virtuel allant de I'helicoptere au but. Seule une assiette correcte permet au systeme de " capturer " le missi le au sortir de son tube pour le guider. Le calculateur de trajectoire considera I'enveloppe de
Oe son vehicule de contr61e et de commandement, le directeur d'exercice donna I'autorisation de decoller a I'A 109, immatricule H35. Le capitaine Doffagne augmenta le regime des turbines et, dans une legere vibration, arracha doucement I'helicoptere du sol , puis se dirigea en ligne droite et a vitesse reduite vers la zone de tir, survolant des carcasses rouillees de blindes de construction sovietique et autres epaves criblees d'impacts. Apres une progression d'environ 800 m, le pilote mit sa machine en vol stationnaire a 15 m du sol. A trois kilometres et dem i devant lui , au cceur de la lande sablonneuse du champ de manceuvre de Bergen-Hohne (voir encadre) , un carre de toile noire de 3 m x 3 m focalisait toute I'attention de I'equipage.
Ci-dessus : le capitaine Hardenne, commandant le 18 Bn MRH, prend la pose du tireur.
Sequence de tir Les yeux colles a son periscope , le capitaine Hardenne chercha lentement sa cible ~ ~
2. L'allumage des feux anticollision est une procedure
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de securite destinee prevenir de I'imminence du tir qui survient generalement au cours des 30 a 50 s suivantes.
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Ci-contre : vue de !'interieur du camio n faisant office de PC de tir. Le capita ine Venet, directeur de tir pour le 18 Bn MRH, observe I'A 109 en vo l au-dessus du range, tandis que I'image que voit le tireur au travers de son periscope apparaTt en temps reel sur le moniteur de contröle.
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Les fils de guidage furent automatiquement sectionnes , rendant Ei I'helicoptere toute sa liberte de manoeuvre. Le bruit de la detonation ne parvint Ei I'equipage qu'une quinzaine de secondes plus tard , distance obl ige3 . Mission accomplie ! Ces exercices de tir marquaient I'aboutissement d'un entrainement long et complexe. Certes spectaculaires, ils ont neanmoins ete conduits dans un cadre tres strict et leur dimension operationnelle a ete volontairement reduite pour ne pas risquer de " gacher " des missiles TOW 2A (dont le prix unitaire avoisine les 12 000 €), et surtout pour repondre Ei des imperatifs de securite assez evidents - le tir d'une arme antichar Ei
tir comme bonne. Un voyant lumineux vert s'alluma sur la barre d'attaque confirmant que tout etait pret et, de son index gauche, le tireur appuya sur le declencheur de la poignee de tir.
Coup au but! Dans un eclair et un bruit sourd , SUIVIS d'une breve secousse, le TOW fut ejecte de son conteneur par une charge pyrotechnique. La plume de feu de son systeme de propulsion Ei poudre brilla pendant 1,7 s, le temps de lui donner I'impulsion initiale suffisante pour planer jusqu'Ei sa cible. Maintenant, seul le petit point lumineux genere par les traceurs (au xenon et thermique IR) installes Ei I'arriere permettait de suivre sa trajectoire dans I'azur. Autres indices du tir en cours , les deux fils de guidage reliant le projectile Ei son tube vide oLes yeux toujours visses Ei sa lunette de visee, le tireur s'em-
ployait desormais Ei maintenir le reticule lumineux sur I'objectif jusqu'Ei I'impact. Le systeme HeliTOW gere, en effet, la progression du missile de maniere totalement automatique durant toute la duree de son vol grace Ei un localisateur, couple au viseur gyrostabilise, qui repere le rayonnement des traceurs et mesure en temps reel I'ecart angulaire entre le missile et la ligne de visee. En fonction des ecarts enregistres, le calculateur de tir corrige la trajectoire par I'intermediaire des deux fils de telecommande qui se devident derriere le TOW. Lorsque, pour une raison ou pour une autre, I'acquisition de la cible devient difficile, le systeme opere par comparaison des donnees et procede au choix du mode de guidage le plus approprie , soit optique soit IR. Apres un vol d'une petite vingtaine de secondes, le missile transperya la cible en toile avant d'exploser en touchant le sol, soulevant une gerbe de terre et de fumee.
En haut: le poste de pilotage de la version antichar HATk. Le tireur/commandant de bord, assis en place gauche, dispose de deux manches lateraux supplementaires. Celui de gauche declenche le tir des missiles TOW, tandis que celui situe a main droite commande la tourelle du systeme de vi sion jourinuit. Au milieu : voici a quoi ressemble un TOW 2A sans son conteneur de stockage et de lancement. lei, le missile est passablement endommage. Ci-contre : aBergen, deux A 109 se pose nt sur la plate- -: forme du stand de tir 1A, seul ~
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end~~i~~~~o~~: ~~~:~~t~~:~: juste avant la mission.
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- --- I~ ~ Ci-contre : trois A 109 se :r regroupent peu apres leur ~~D~~
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decollage de Bierset a destination de l'Aliemagne. Les tourelles de toit sont en position re pos, orientees vers la gauche. En dessous, agauche : pour les tirs d'entrainement, un officier d'evaluation prend place dans la soute de I'A 109, ou est monte ce chassis supportant deux moniteurs, run affichant rimagerie optique, I'autre I'imagerie IR le cas echeant. Ci-dessous: ravitaillement en carburant d'un HATk sur raire de remise en Illuvre du stand de tir lA. En bas : en route vers la cib le. Un missile est visible dans le tube externe de l'affOt.
longue portee presente, en effet, un certain danger, et ce, me me dans un espace contr6le. Mais ils apprennent aux equipages a travailler sous fort taux d'adrenaline, lequel n'apparait qu'avec I'utilisation de munitions bonnes de guerre.
Six simulateurs embarques Une dimension psychologique que la simulation, quel que soit son degre de sophistication , ne pourra probablement jamais atteindre, meme si elle joue aujourd'hui un r61e de premier plan dans I'entrainement des equipages d'A 109BA A Bierset, le Groupement d'aviation legere (Gpt LI Avn)
3. Le san se propageant a environ 340 m!s, il faut dane quelque quinze seeandes avant que le bruit de /'explasian ne parvienne aux areif/es de /'equipage ... et plus eneare paur un abservateur installe en retrait.
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dispose de six simulateurs de tir embarques BT 49H acquis aupres de Saab Instruments. Leur fonctionnement repose sur I'emission, via le viseur de toit, d'un fai sceau laser de faible puissance simulant la visee et le ti r d'un TOW tandi s qu'un calculateur, un boitier de commande et d'affichage ain si qu'une imprimante permettent I'enregistreme nt et I'exploitation des resultats. Ce systeme offre aux equipages la possibilite de s'entrainer de far;:on tres realiste, sans les contraintes ni les interferences qui caracterisent generalement les equipements de simulation. Ils tirent donc simplement au laser sur des cibles reelles munies du reflecteur idoine. Le BT 49H intervient a tous les stades de la formation des tireurs , de I'en-
Ci-contre : le premier lieutenant Hardenne (aujourd'hui capitaine) equipe de jumelles de vision nocturne utilisees pour le tir de nuit. Ci-dessous : comme en temoigne la fumee encore presente devant et derriere I'helicoptere, cette photo a ete prise une fraction de seconde apres le tir. Bien visibles la sortie de l'affOt, les cäbles de guidage sont non tendus, mais le missile est toujours en vol.
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trainement de base et la coord ination tireur/pilote jusqu'aux exercices tactiques les plus complexes. Pour en revenir aux campagnes de tirs reels, precisons a I'intention des esprits chagrins, obsedes par le prix exorbitant des munitions utilisees, que les missiles sacrifies so nt tous atteints par la limite d'age. Non sans humour, les pilotes belges n'hesitent d'ailleurs pas ales qualifier de yaourts depasses, mais pas encore perimes .. CoOt et rarete obligent, meme si leur " fraicheur " est douteuse, leur usage reste tres parcimonieux. Qu'on en juge. Lors de cette campagne de mai 2003, qui s'est deroulee sur deux jours (dont une nuit), suivis d'une journee de demonstration au profit des autorites, les equipages des deux compagnies antichars des 17' et 18' bataillons d'helicopteres multiröles (Bn MRH) ont tire un total de dix-sept TOW a Bergen-Hohne. .. 0 H. MAMBOUR, V. PlRARD et R. SIMON
Remerciements au major Voets et au capitaine dei Tedesco (COMOP5IANlJ.IRP), au capitaine Joseph (EM Gpt LI Avn), au commandant Camberlin (/6' Bn HLn) ainsi qu'aux capitaines Hardenne et Venet (IIJ' Bn MRH), sans oublier les personnels navigants et non navigants des 17' et 18' Bn MRH et de la 255 Cie Maint LI Avn.
Ci-dessus : insigne du 18 Bn HATk, aujourd'hui redesigne 18 Bn MRH.
Ci-dessus : insigne du 17 Bn MRH, lorsque I'unite etait basee en Allemagne.
Ci-contre : tir d'un TOW de nuit. Oe droite gauche: le flash de depart (entoure des eclats des feux anticollision de I'helicoptere), la phase propulsee (1,7 s) en blanc et une partie de la phase en vol plane en jaune (couleur donnee par la lampe au xenon montee dans le culot du missile).
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© H. Mambour/AviaScribe
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