AirFan 2012-03 (400)

LE MAGAZINE DE L'AERONAUTIQUE MILITAIRE INTERNATIONALE Trente-quatrieme annee

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MARS 2012 Avertissement au lecteur: Ies textes relatifs I' Aeronautique navale et I'Aiat dans l'operation " Harmatta n » ont ete soumis relecture aup res des armees concernees . Certaines informations ont pu etre retirees cette occasion.

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Sommaire

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Actualites

par Philippe Notre Des news et des breves.

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A400M

par Pierre Sparaco Tout l'avenir devant lui.

Operation « Harmattan

10 Retex annee de I'Air

»

par Henri-Pierre Grolleau

Les enseignements de Ia campagne libyenne.

24 Retex Aeronautique navale par Frederic Lert

Les marins sortent le grand jeu !

36 Retex Alat

par Frederic Lert Sabre au clair !

46 Le CEAM dans Ia guerre par Frederic Lert

Des experts et des guerriers !

52 Bases et unites de l'annee de I'Air (1 " partie)

par Alain Crosnier 1978-2012 : avant et apres le plan " Arme es 2000 ».

60 First Flight !

par Rene J. Francillon Mon premier reportage pour Air Fan ...

Couverture: Ratale en config uration d'armement lourde avec six bombes guidees Iaser GBU-12 et quatre missiles air-air Mica, plus trois reservoirs pendulaires de 2 000 litres I© Dassault Aviation/K. Tokunaga).

FANAVIA Reproduction möme partielle inlerdile. Commission paritaire: 0112 T 81068. Distribution : Presstalis. Distribution Belgique : AMP

Plus nos rubriques habituelles : revue de presse et analyse des nouveautes.

Air Fan , 48, boulevarddes Batignolles, 75017 Paris, France. TEil. : 01 42 93 67 24 ; Fax : 01 42 94 25 40. Numero special ooite par Ia Societe il responsabilite IimitEie Edimat au capital de 67 500 € ; RC Paris B 314-056-243 ; n• Sire! 314 056 243 00012 ; ISSN 0223-0038 ; CCP Paris 21 167 56 C 020. Geranie et directrice de Ia publication : Martine Cabiac ; rooacteur en ehe! : Olivier Cabiac. Impression : Leonce Deprez, Zone industrielle, 62620 Ruitz. Depöt legalt • trimestre 2012. All contents © AIR FAN 2012.

AIR FAN est membre de I'Office de justification de Ia diffusion PRESSE PAYANTE

__ ..__ 2010 lmprime en France!Printed in France

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Actualites par Philippe Nötre

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France

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radar antenne active balayage electronique AN/APG-79, le RACR est specialement conc;:u pour le retrofit des Fighting Falcon et des Harnet. Gräce a lui, les pilotes de Ia RoKAF pourront beneticier d'une nette amelioration en matiere de detection et de suivi des cibles, d'une meilleure resolution en modes air-air et air-sol ainsi que d'une protection renforcee contre les brouilleurs de guerre electronique.

Etats-Unis

• Le premier helicoptere AS 555 Fennec renove par Thales a ete receptionne le 5 janvier dernier sur Ia BA 107. Au total, quarante et une machines de l'armee de I' Air, en ligne ausein de trois unites stationnees Villacoublay et Orange, et dix-huit de I'Aiat profiteront de cette remise a niveau basee sur l'integration d'une visualisation electronique dans Ia planehe de bord, d'un poste radio numerique, d'un enregistreur de vol et de nouveaux equipements d'aide a Ia navigation (deux GPS Garmin 430 couples au pilote automatique, un transpondeur mode S et un Tacan air-air). Ce programme s'etendra jusqu'en 2016.

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• L'lnde a finalement selectionne le Rafale a l'issue d'une competition opposant le chasseur franc;:ais au Typhoon du consortium Eurofighter. Une source diplomatique a confirme que Dassault Aviation etait le mieux place en termes de prix et que le cout de maintenance reduit de son appareil avait ete determinant. Ce contrat mirifique de 12 milliards de dollars repond a l'appel d'offres lance par l'lnde en 2007 pour Ia fourniture de 126 avions de combat, dont 108 seraient construits localement. Si les negocations aboutissent, il constituera le premier succes l'export du Rafale.

• Le 25 janvier dernier, Ia marine americaine a annonce Ia realisation d'un vol historique, celui d'un E-2C aux mains d'un equipage entierement feminin mene par le Lcdr Tara Refo, commandant de bord. Affectees Ia VAW-125 deployee sur I'USS Carl Vinson (V' flotte US), les cinq jeunes femmes ont effectue une mission de surveillance en mer d'Oman. D'apres les chiffres officiels de I'US Navy, il y a moins de 5 % de femmes pilotes dans les douze unites de Hawkeye embarquees.

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Egypte

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Coree du Sud • Cent trente-quatre F-16C sud-coreens vont etre reequipes du radar RACR (Raytheon Advanced Combat Radar). Derive du

• L'armee de l'air egyptienne a choisi d'equiper ses F-16C/D du pod de designation Sniper. Cette commande s'inscrit dans le cadre du programme « Peace Vector » ayant permis aI'Egypte d'acquerir des Fighting Falcon avec l'aide financiere des EtatsUnis. Produit a pres de 700 exemplaires par Lockheed Martin Orlando, I'AN/AA0-33 Sniper, adopte aujourd'hui partreize forces aeriennes dans le monde, est dote d'un capteur infrarouge de troisieme generation, d'une camera jour a bas niveau de lumiere et d'un designateur Iaser pour le guidage des bombes de type GBU.

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lrlande • Le premier S-92 destine aux gardes-cötes irlandais est sorti de chaine pour entamer une campagne d'essais en vol sur le terrain de Coatesville, en Pennsylvanie. IJrlande recevra cinq machines de ce type, dont quatre d'occasion, pour remplacer les S-61 en service depuis vingt ans. Le S-92 SAR est dote d'une avionique de pointe comprenant un systeme de recherche preprogramme et un pilote automatique quatre axes, sans oublier un radar meteorologique Iangue portee et unetoureile Flir. Ace jour, Sikorsky en a Iivre cent cinquante et un exemplaires dans le monde.

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a subi une Iangue phase d'essais pendant quatre ans. II est aujourd'hui en service dans les forces aeriennes russe et algerienne. Fort de cesdifferentes configurations d'emport d'armement (bombes lisses et lance-roquettes), il va certainement pouvoir renforcer Ia flotte syrienne d'avions de combat.

:> Depuis le 26 janvier, Ia France rapatrie d'Afghanistan son materief /ourd a bord d'An-124 laues a Ia compagnie ukrainienne Antonov Airlines. Une quarantaine de vols sont prevus pour ramener trois cents vehicules et conteneurs. :> Les deux Harfang de I'ED 1/33 "Be/fort" dep/oyes depuis fevrier 2009 en Afghanistan ont retrouve leur base de Cognac. 1/s ont effectue plus de 5 000 h de vol au cours de 660 sorties.

:> Les parlementaires suisses enqueteront sur /es conditions du choix du Gripen. //s doivent verifier /es accusations de truquage de /'evaluation qui a permis l'avion /e moins bien note de finalement l'emporter.

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:> Afin de reconstituer ses stocks de munitions, Ia RAF va commander un demi-millier de bombes Paveway IV a Raytheon. Elfe devrait egalement acheter deux cents missiles Brimstone MBDA.

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:> L'USAF va encore subir des coupes budgetaires. D'ici cinq

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ans, six escadrons de chasse seront appetes disparaltre et cent trente-trois avions de transport seront retormes. • Le 29 janvier dernier, l'armee de l'air israelienne (Heyl Ha'Avir) a perdu un drone Eitan au cours d'essais en vol menes conjointement avec Israel Aircraft lndustries. D'apres les medias locaux, l'engin a perdu une aile qui n'aurait pas supporte l'emport d'un nouvel equipement installe sur pylöne. D'autres sources rapportent que l'accident serait dG a une erreur de pilotage d'un operateur au sol. I.:Eitan, designe egalement Heran TP, est mis en oouvre depuis Ia base de Tel Nof. Affichant une masse au decollage de pres de cinq tonnes, il peut voler jusqu'a 40 000 pieds pendant trente-six heures. Ce nouveau drone a ete propose a Ia France pour remplacer les quatre Harfang en service dans l'armee de I' Air.

Syrie • Selon l'agence russe d'exportation d'armements Rosoboronexport, Moscou a vendu a Damas trente-six Yak-130, un cantrat de 550 millians de dollars, maintenant ainsi sa cooperation militaire avec le regime de Bachar ai-Asad malgre Ia guerre civile en Syrie. Appareil subsonique d'entrainement avance developpe initialement avec l'italien Aermacchi, le Yak-130

:> Elbit USA a rer;u un cantrat de 39 millians de dollars pour moderniser /e viseur tete haute de type WAC (Wide Angle Conventional) de tous /es F-16 Block 30 et Block 50 de I'US Air Force. :> L'US Navy remplacera, a /'horizon 2020, ses EP-3E Aries II de renseignement e/ectronique par des drones. A ce jour, seize avions sont en service au sein des V0-1 et V0-2.

:> Le su/tanat d'Oman etudie Ia proposition de BAE Systems portant sur Ia vente de douze Eurofighter Typhoon au standard de Ia tranehe 3. La Force aerienne omanaise vole aujourd'hui sur F-16 Block 50. :> Apres 1'/nde, Ia vente de soixante Ratale aux EAU est anouveau evoquee chez Dassauft Aviation. La fourniture de missiles air-air Meteor a Iangue portee serait aussi envisagee.

:> D'ici /es prochaines semaines, /e drone Chung Shyang entrera en service dans l'armee tai'wanaise. Trente-deux engins ont ete initialement commandes. :> Raytheon propose son missile air-air Stinger pour equiper /es helicopteres Iegers d'attaque Dhruv de l'armee indienne.

:> La Hongrie a decide de prolanger de dix ans son cantrat avec Saab pour /e Ieasing de ses quatorze Gripen, cantrat qui devait se terminer en 2016.

:> La Russie a annonce Ia modernisation de son appareil d'a/erte avancee II-76/A-50U Mainstay. Ce programme permettra d'accroftre /es performancesduradar Shmel et du systeme de mission. :> Le Japan a indique que /es interceptions d'aeronefs non identifies avaient triple en 2011 par rapport a 2010. II s'agit generalement d'avions russes, chinois ou tai'wanais. :> Israel a l'intention de commander trente Alenia Aermacchi M-346 d'entrafnement avance pour un milliard d'euros. Les premieres livraisons pourraient intervenir des 2014. )

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Sans plus attendre, alors que les premiers exemplaires n'entreront en service qu'en 2013, I'A400M est d'ores et deja assure d'occuper une place particuliere dans l'histoire de l'industrie aeronautique contemporaine. Non pas que sa genese ait ete exceptionnellement longue et difficile, mais en raison des fortes turbulences budgetaires qu'il a traversees et qui , au pire de Ia crise, l'ont conduit au bord du precipice. Les coOts de production se sont en effet envoles, par rapport a des previsions qui manquaient de toute evidence de realisme, 180 exemplaires qu'il aurait fallu livrer pour un montant forfaitaire de 20 milliards d'euros, c'est-a-dire 111 millians d'euros piece. Cela pour un quadriturbopropulseur d'une masse maximale au decollage de 141 tonnes, dote de moteurs entierement nouveaux de 11 000 eh equivalents et synthese de l'etat de l'art. Par exemple un cockpit directement inspire de celui de I'A380. ance su r des bases contractuelles similaires celles appliquees aux programmes ci vils, d'entree , I'A400M ne laissait guere de marge de manceuvre au maltre d'ceuvre , Airbus Military, et Europrop International, consortium charge du moteur TP400. S'il fallait ehereher des responsables aux erreurs in itiales , il faudrait re-

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monter Ia periode qui a precede Ia signature, en 2003 , du cantrat liant l'industriel I'OCCAR. Mais, bien sur, le resultat n'aurait pas varie pour autant. Des negociations d'une difficulte peu commune ont ete menees bien , avec des moments de grande tension et, au pire des discussions, Ia vague de pessimisme qui s'etait abattue sur EADS, maison mere

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Ci-dessus : un decollage met en valeur Ia silhouette impressionnante de I'A400M. Ci-contre : deux des quatre appareils qui participent aux essais en vol en vue de Ia certification civile EASA taut d'abord, l'homologation militaire ensuite. Les vols d'essai sont repartis entre Seville et Toulouse. A gauehe : a Seville, ce Grizzli qui se prepare a decoller fait chauffer ses moteurs.

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d'Airbus Military. Dans l'hypothese ou le cantrat amende, tel qu'il etait initialement prevu, ne permettrait en aucun cas d'atteindre le seuil de rentabilite du programme, rien n'interdisait au maltre d'ceuvre d'envisager le renoncement pur et simple. Un scenario catastrophe evoque le plus serieusement du monde sans apparaltre pour autant comme une gesticulation strategique. Finalement, le dossier a ete sorti de l'orniere, de justesse, au forceps . Un accord de principe signe le 5 mars 2010, et formalise le 4 avril 2011, a permis d'augmenter de 2 milliards d'euros le montan! forfaitaire du contrat, EADS a pris son campte 4,2 milliards de surcoOts tandis que les Etats clients acceptaient d'apporter un milliard et demi d'euros de plus saus forme d'avances rembourser au fil des livraisons d'avions achetes par des clients exterieurs. Un pari sur l'avenir en meme temps qu'une preuve de confiance de l'interet souleve par l'appa-

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En haut: deux A400M survolent Ia piste de l'aeroport de Seville, avant de s'y poser. Ci-dessus : grosplan sur un TP400 d'Europrop International, dote d'une helice en materiau composite Ratier-Figeac. C'est le turbopropulse ur le plus puissant developpe hors ex-URSS, 11 000 eh equivalents. Ci-contre : des essais ont ete menes avec succes sur pistes sommaires et en herbe.

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Ci-dessus: I'A400M pourra etre ravitailh1 en vol et, ä !'inverse, jouer le röle de ravitailleur comme illustre ici par ce photomantage le montrant en train de livrer du carburant ä deux EC725 Caraca/. Des essais ont ete menes ä bien sans difficultes particulieres liees aux turbulences de sillage. Ci-contre : Ia preuve par l'image de Ia realite d'essais par temps froid, l'occasion d'une rencontre anachronique de I'A400M avec des chiens et leur tralneau.

reil (les previsions de marche d'Airbus Military font etat de Ia possibilite de vendre de trois cents a quatre Cents A400M a l'export au cours des vingt prochaines annees). Bien entendu, le calendrier a du E'llre revu : le premier avion de serie sera Iivre tout a Ia fin de l'annee ou dans les premieres semaines de 2013, et en tout cas avant Ia fin mars. Last but not least, certains des Etats clients, s'ils ont resiste a Ia tentation du renoncement pur et simple , ont taut fait pour reduire le montan! de Ia facture qui leur sera presentee. La remarque concerne principalement I'AIIemagne, tres en pointe taut au long de Ia genese de I'A400M , client no 1 avec un engagement initial de soixante-dix avions, une maniere " d'acheter " d'importantes parts de travail. Apres une commande initiale de soixante exemplaires en 2003, eile a ensuite revu ses ambitions a Ia baisse , se limitant a cinquante-trois dont !reize pouvant E'llre revendus a des parlies tierces. La France, pour sa part, n'a pas modifie ses intentions d'un iota et en est restee a son engagement portant sur cinquante appareils. Ouoi qu'il en soit, a ce jour, Airbus Military a un carnet de commandes de cent soixante-quatorze A400M, hors celles a l'exportation. La montee en cadence, tres lente, prevoit d'atteindre dix exemplaires par an en 2015 et, au-dela, plus de vingt. A ce rythme-18., les livraisons au " club des Huit " (les sept pays clients de lancement plus Ia Malaisie) se prolongeront jusqu'en 2024. Mais taut porte a croire que I'A400M connaltra une carriere sensiblement plus Iangue, en l'absence de

concurrent direct : il se situe bien au-dessus des capacites operationnelles des C-130J et C-130JX, mais tres en dessaus de celles du gras C-17 a present en fin de carriere . Par ailleurs , les Embraer KC-390 et Alenia Aermacchi C-27 J ne jouent pas dans Ia meme categorie.

Un avion bien ne La saga A400M , decidement tres compliquee, est dominee par des considerations paradoxales. En effet, ses heurs et malheurs ont occulte le fait qu'il s'agit incontestablement d'un avion bien ne , au plan technique s'entend. Comme l'a prouve le deroulement des essais en vol qui visent une homologation civile bien avant Ia mi-2012, et Ia certification militaire avant Ia fin de l'annee. Au debut du mois de mars, quatre avions totalisaient pres d'un millier de sorties et pres de 2 900 heures de vol , aux mains d'une soixantaine de pilotes . L'enveloppe de vol a ete exploree dans sa totalite, les essais temps chaud et temps froid ont donne taute satisfaction, taut comme les decollages et atterrissages sur piste detrempee (aucune ingestion d'eau) ou encore dans des conditions de forts vents de travers (jusqu'a 37 nceuds).

Le moteur TP400 donne lui aussi satisfaction , apres 11 600 heures de fonctionnement et quelques reglages et retouches concernant notamment le compresseur haute pression. Les premiers largages de parachutistes se sont bien deroules, Thomas Enders, president executif d'Airbus (et futur patron d'EADS), ayant lui aussi effectue un saut. Aux cantins de programmes civils et mi litaires, I'A400M s'est mis en conformite avec une exigence propre a Ia certification civile EASA : il a du prauver Ia possibilite d'evacuer cent quinze parachutistes et les membres d'equipage en moins de quatrevingt-d ix secondes, dans l'obscurite et en ne pouvant utiliser que Ia moitie des sorties de secours. Une etape reussie , ensuite repetee avec autant de succes avec cent dix passagers civils. D'autres etapes des essais ont ete franchies sans difficulte particuliere, notamment l'utilisation de pistes sommaires ou en herbe, Ia Simulation de ravitaillements en vol assuree par un VC.1 0 de Ia Royal Air Force ou encore le chargement et dechargement d'une panoplie d'equipements militaires. Voici l'aboutissement en vue, un demi-siecle apres l'apparition du Transall C 160... o Pierre SPARACO

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Paur l'armee de I'Air, l'engagement massif en Libye a canstitue un test aperatiannel camplet qui a permis de canfirmer Ia validite des chaix techniques et arganisatiannels effectues taut au lang des vingt dernieres annees. Le general Jean-Paul Palameros, chef d'etat-majar de l'armee de I'Air, Iivre ici une premiere analyse de Ia campagne libyenne. u cours d"'Harmattan", l'armee de /'Air a prouve son efficacite grace une preparation operationnelle pertinente, explique le general Palomeros. Exprimant taute Ia reactivite, Ia mobilite, Ia polyvalence et Ia precision de /'arme aerienne, nos equipages et /'ensemble des personnals impliques dans cette operation ont fait preuve d 'une remarquable capacite d'adaptation et d 'une tres stricte discipline dans l'application des regles d'engagement fixees. L'armee de /'Air a tout d'abord montre qu'elle etait l'une des rares forces aeriennes au monde posseder Ia faculte d 'entrer en premier sur un theatre grace ses capacites autonomes d 'appreciation de Ia situation. Elle a demontre taute Ia pertinence de sa chalne de conduite et de contr6/e des operations aeriennes. El/e a enfin, tout au long du conflit, su mettre en muvre une /arge pa-

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Iette demodes d'action efficaces et adaptes

a/'evolution de Ia Situation.

" Dans ce contexte, Ia reactivite et Ia credibilite conterees par l'armee de !'Air au decideur politique doivent etre soulignees : /e 19 mars 20 11, moins de trente-six heures apres le vote de Ia resolution 1973 de I'Onu et moins de deux heures seulement apres Ia fin de Ia conference de Paris, nos equipages effectuaient /es premieres frappes de precision en protection de Benghazi apres avoir decolle de nos bases aeriennes metropolitaines. L'aptitude de l'armee de /'Air basculer instantanement du temps de paix au temps de crise a ainsi ete confirmee. Un tel resultat a ete rendu possible par le maintien d'une posture permanente sur nos bases aeriennes. L'armee de /'Air s'est ensuite inscrite dans Ia duree puisqu'el/e a ete en mesure de repondre aux sollicitations durant /es 226 jours de l'operation, 24 heures

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Ci-dessus : le binöme Ratale/Mirage 20000 s' est distingue pendant l'operation « Harmattan ». A droite : Mirage F1CR ä l'atterrissage ä Solenzara, arme d'un missile Magie 2 bon de guerre et equipe d'une nacelle de reconnaissance Presto.

Ci-contre : les Mirage 2000-5F ont aide ä acquerir Ia supe riorite aerienne totale.

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sur 24, sans aucune interruption, sans aucun jour de repos. Pour ce/a, l'ensemble de nos moyens a ete employe, des Rafale aux Mirage 2000 en passant par nos Mirage F1 . Les equipages et /es aeronefs - Rafale et Mirage 2000N- en charge de notre composante aeroportee nucleaire ont egalement ete utilises dans !e cadre de missions conventionnelles au cours desquelles ils ont montre taute /eur polyvalence. Cette aptitude a durer a, en outre, ete le fruit du travail exemplaire de l'ensemble de Ia chalne de soutien technico-operationnelle qui nous a permis d'atteindre une disponibilite superieure, en moyenne, a 90 % pour l'ensemble de nos aeronefs deployes. "

Effets doses Du premier au dernier jour de l'operation " Harmattan "• l'armee de I'Air s'est employee repond re aux objectifs politiques. " Notre maltrise de Ia puissance aerienne a permis un emploi precis, retenu et dose de Ia force au travers d'une !arge pa!ette d'effets al/ant du tir d'opportunite a Ia trappe conventionnelle de missiles de croish9re. Tres loin des bombardements massifs d'antan, toutes /es frappes ont ete effectuees avec precision, dans un strict respect des regles d'engagement et avec le souci constant d'epargner Ia population. Nous avons montre par Ia nos capacites a utiliser pour Ia premiere fois certains types d'armements comme le missile de croisiere Scalp ou /'armement air-so! modulaire (AASM) qui ont eu des effets redoutab/es sur !es forces ennemies. II taut par ailleurs souligner que cet engagement intense a ete realise avec une empreinte humaine au so! limitee quelles que soient !es bases de deploiement, avec moins d'une vingtaine de personnes par chasseur. L'emploi de !'arme aerienne a ainsi permis de repondre a des objectifs politiques ambitieux, a coOt financier et humain

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maltrise. A titre d'exemple, au plus fort de Ia crise, seulement 3 10 aviateurs ont ete deployes en Crete pour seize avions de chasse. " Les operations modernes ne se congoivent plus sans une cooperation interalliee

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forte, et Ia Libye n'a pas fait exception Ia reg le. " L'armee de !'Air a su non seulement s'inserer sans difficulte ausein d'une coalition internationale, mais egalement soutenir l'armee de l'air qatarie dans sa remarquable integration a Ia coalition conduite par /'Otan. L'interoperabilite de nos systemes d'armes nous a permis d'agir dans un univers coalise partageant des standards communs. "Harmattan " a egalement demontre l'efficacite du commandement europeen du transport aerien (EATC), cree il y a taut juste un an. Enfin, /es relations que l'armee de !'Air avait baties depuis de nombreuses annees avec /es Emirats arabes unis ainsi qu'avec le Oatar se sont averees determinantes. Au-

En haut : sans l'expertise technique des mecaniciens et des armuriers, aucune operation de combat ne pourrait ihre co nduite. Au milieu : derniers contröles avant Ia mi se en raute. Iei, deux GBU-12 saus le pointventral d'un 20000. Ci -contre : une noria logistiq ue a ete insta uree entre Ia metrapole et les bases ava nc ees en Corse, en ltalie et en Grece. 12AIR FAN

de/8. de Ia mise en muvre de materiels proches, voire communs, c'est bien Ia confiance construite tous /es niveaux, au travers des reflexions et des exercices communs, qui a rendu possible cette reussite. "

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Rafale en premiere /igne Pour Ia premiere tois , le Rafale, dans ses versions air et marine, a ete engage dans un contlit de haute intensite et de Iangue duree. Au dire de tous, le chasseur omniröle de Dassault s'est camporte de ta9on remarquable en prouvant au quotidien Ia pertinence de Ia notion de polyvalence totale souhaitee au debut des annees 1990 par les decideurs de l'armee de I'Air et de Ia Marine nationale. " "Harmattan" a montre combien Ia polyvalence des apparei/s etait precieuse et nous a confortes dans notre volonte de disposer, aux c6tes de nos Ratale, de Mirage 2000 renoves et polyvalents qui nous permettront, aux environs de 2020, d'avoir une flotte d 'avions de combat coherente qualitativement et quantitativement pour respecter nos contrats operationnels. Au cours de /'operation, /es Ratale engages ont demontre une tres grande polyvalence, operant sur taut /e spectre d 'actions de l'aviation de combat moderne : frappes de precision, missions de defense aerienne, tirs de mis-

En haut: Scalp bon de guerre devant son conteneur de stockage, ä Solenzara. Ce missile a ete utilise pour Ia premiere fois au combat en Libye par les Rataleair et marine et par les Mirage 20000. Ci-contre: preparation d'un AASM (armement air-sol modulaire) avant une nouvelle mission sur Ia Libye. Ci-dessous: Ratale C en configuration de reconnaissance, avec quatre missiles Mica IR et EM, deux bidons de 2 000 litres et un pod reco NG.

si/es de croisiere, missions de reconnaissance .. . Servis par des equipages bien entralnes et capables d'une grande adaptation un contexte particu/ier et nouveau pour eux, /es appareils de l'armee de /'Air et de I'Aeronautique navale ont apere de maniere conjointe et ont permis de faire varier tres rapidement /es modes d'action ou le point

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d'application de Ia force, optimisant ainsi leur emploi sur un vaste theatre. Plus de 1 600 sorties ont ete effectuees par /es Ratale, representant pres de 7 000 heures de vol, et cesans qu'aucune mission n'ait ete annulee en vol pour des raisons techniques. La disponibilite s'est maintenue environ 95 %, un chiffre remarquable qui traduit un

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Ci-contre : les versionsmono et biplace du Ratale ont ete utilisees en Libye, chacune faisant preuve d'un niveau tres eleve de polyvalence. Au-dessous: un technicien aide un pilote de Ratale ä se breler sur le siege ejectable Martin-Baker Mk.16F. En bas : Ia participation des E-3F d'Avord a ete capitale dans le succes d'« Harmattan >>.

engagement exemplaire de nos aviateurs en charge de Ia maintenance de nos appareils, mais qui illustre egalement une maturite operationnelle de l'avion et un concept de maintenance particulii!Jrement efficace. "Au-de/8. de ce constat, c'est Ia pertinence meme du choix du Ratale comme outil de combat qui a ainsi ete demontree taut au lang de Ia campagne. Ce systeme d 'armes a exprime taut son patentief des /es premieres heures de /'engagement, quand sa polyvalence s'est affirmee etre un atout decisif de Ia manceuvre aerienne. II fallait, en effet, Ia fois imposer une interdiction de survo/ de Ia Libye, intervenir au so/ contre /es forces de Kadhafi qui se trouvaient aux portes de Benghazi et obtenir des renseignements sur le dispositif militaire ennemi. Le 19 mars 2011 , des Ia premiere patrouille, ces trois objectifs etaient atteints. Outre l'imposition de Ia no-tly zone, nous avons tire de l'armement de precision et alimente nos banques de donnees pour !es missions suivantes. Grace ses systemes de detection et de protection so!-air, le Ratale a pu intervenir sans avoir detruire au prealable toutes /es installations antiaeriennes Ii-

A droite, en haut: deux Ratale lourdement armes au roulage ä Saint-Dizier. A droite, au milieu : Ia puissance de feu du Ratale a largement contribue ä Ia chute du dictateur Iibyen.

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A droite, en bas: impressionnant alignement de Ratale monoplaces et biplaces sur le parking de Solenzara .

byennes, notamment /es rampes de missiles sol-air qui, pour nous, constituaient Ia menace Ia plus inquietante. Autant d'objectifs et de situations differentes qui ont demande une action adaptee. Le Ratale apermis cette adaptation permanente et a incon-

testablement favorise f'economie de moyens. L'appareil a pu tirer un nombre extremement varie de munitions allant de I'AASM aux bombes guidees Iaser en passant par !es missi/es de croisiere Scalp, utilises pour Ia premiere fois en operations. II a, par ailleurs, montre toutes /es qualites du systeme de reconnaissance nouvelle generation (reco NG). " "Harmattan " a clairement demontre que /es choix que nous avions effectues il y a p/usieurs annees etaient pertinents et qu'avec le Ratale nous disposans d'un des mei!leurs avions de combat au monde. Mais Ia polyvalence de Ia machine n'est rien sans celle des hommes qui Ia servent et notre entralnement sur un !arge spectre s'est avere primordial pour faire peser une pression constante sur /es forces pro-Kadhafi, jour et nuit, pendant sept mois. "

Excel/ents Mirage 2000 Les Mirage 2000-5F de Dijon et les Mirage 20000 de Nancy ont ete au cceur de Ia melee et, selon l'armee de I'Air, ils ont donne 14 AIR FAN

pleinement satisfaction , plus de deux mil le sorties (9 500 heures de vol) etant ainsi realisees sans incident notable. " Le Mirage 20000 a mis en reuvre avec un grand profit sa taute nouvelle capacite Liaison 16, /ui permettant des communications discretes et totalement securisees avec le centre de commandement via !es Awacs, precise le general Guy Girier, sous-chef plans-programmes de l'etat-major de l'armee de I'Air. Cooperant avec l'ensemble des autres capteurs et effecteurs deployes sur le theatre, le 20000 a fortement contribue Ia reussite de l'intervention fran9aise, permettant /e succes des actions menees sur Brega. Au cours de ces sept mois, nombre d'equipages ont participe tour tour, et sans difficulte majeure, aux engagements en Libye et en Afghanistan, preuve de Ia solidite du socle operationnel acquis depuis plusieurs annees par /es unites et de Ia maturite des jeunes equipages. Le Mirage 2000-5 a ete employe des /es premiers instants de Ia mise en reuvre de Ia zone d 'exclusion aerienne. II a servi de support l'accompagnement des forces aeriennes emirienne et qatarie afin de faciliter leur integration dans l'operation. " Le confl it en Li bye a confirme toute l'importance du Mirage 20000 au sein de l'armee de I'Air. C'est dans ce cadre que s'inscrit Ia modernisation de ces fideles appareils. " La renovation mi-vie de Ia flotte de 20000 trouve son origine dans une reflexion globale visant construire par etapes coherentes, des coOts maltrises et selon une

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Ci-contre : decollage pleine charge postcombustion pour ce Mirage 2000-5F du 1/2. Au milieu : le Mirage 20000 s'est affirme comme incontournable ausein de l'armee de I' Air. En bas : patrouillemixte France/Oatar au roulage. La cooperation entre Ies deux pays a ete exemplaire.

logique de resultats, un outil de combat plus efficient grace a une interoperabilite et une polyvalence accrues, explique le colonel

Fabrice Dougnac, chet de Ia division programmation du bureau plans de l'armee de I'Air. La mise en ceuvre de ce plan pour /es avions de combat repose sur deux pi/iers : Ia mise en service du Ratale et Ia renovation du Mirage 20000, ces deux appareils constituant /es seules flottes perennes au-dela de 2020. Entre 20 16 et 2020, l'armee de /'Air disposera d'une soixantaine de 20000 en ligne, soit le quart de l'ensemble des avions de combat de Ia Oefense, Marine comprise. La renovation a mi-vie du 20000 est donc un enjeu capital afin de garantir Ia capacite de l'armee de /'Air a assurer ses contrats operationnels. Elle permettra d'eviter une

degradation de ses capacites operationnelles en traitant /es obso/escences, dont certaines sont majeures, et en maintenant un niveau d 'autoprotection credible, notamment en remplar;ant le missile Magie II qui sera retire du service en 2018. Elle le dotera d'une capacite air-air pour participer aux missions de Posture permanente de sOrete et liberera ainsi le Ratale pour des missions

plus exigeantes de dissuasion et d'intervention."

Les Mirage F1CR Meme si de nombreux observateurs semblent l'oublier, le Mirage F1CR a egalement pris part avec succes a" Harmattan ", l'appareil etant employe dans un large spectre comprenant a Ia tois des missions de renseignement d'origine image (ROIM) et electromagnetique (ROEM) et des missions d'attaque au sol. II a execute 400 sorties representant plus de 1 700 h de vol. " L'ER 2/33 "Savoie ", desormais seul escadron equipe de F1CR, a ete engage en Libye alors qu 'il participait dans le meme temps aux operations en Afghanistan et qu'il quittait Ia base de Reims pour s'implanter definitivement a Mont-de-Marsan, souligne le general Girier. Oepourvus de moyens de designation Iaser, /es monoreacteurs ont travaille en patrouilles mixtes avec des 20000 /ors des missions d 'attaque au so/. Les equipages maitrisant parfaitement cette technique employee en Afghanistan depuis de nombreuses annees, le tandem s'est montre pleinement efficace. "

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Ci-contre : Mirage F1 CR lourdement arme, avec quatre bombes guidees Iaser et deux missiles air-air Magie 2. Ci-dessous : Ia qualite de Ia formation des equipages de l'armee de I' Air a ete soulignee par tous les observateurs, fran~ais comme etrangers. En bas : le Mirage 2000 a largement demontre ses qualites operationnelles au cours d'" Harmattan ».

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Malgre les succes enregistres en Libye et en Afghanistan, l'heure de Ia retraite approche pour le F1CR. " Unegestionfine du parc residuel d 'avions est mise en place pour absorber Ia surconsommation de potential generee par ces engagements, revele le Colonel Laurent Thiebaut, adjoint au chef de Ia division programmation du bureau plans de l'armee de I'Air. Le but est de permettre le maintien jusqu'en 20 14 de cette flotte pourvoyeuse de capacites indispensables nacelle d'ecoute electronique ASTAC, pod de reconnaissance Presto et canon air-so/. Une diversite qui explique le retour au Tchad, fin decembre, des F1CR dans /e dispositif "Epervier", en remplacementdes Mirage 2000C. "

Les ravitailleurs en vol Pour l'armee de I'Air comme pour l'ensemble de ses allies engages en Libye , le nombre de ravitailleurs en vol a souvent

constitue un facteur critique et determinant pour le succes d'" Unified Proteetor ". " Les operations ont montre que, dans certains domaines, il nous fallait poursuivre Ia modernisation de l'armee de /'Air, admet le general Palomeros. Je pense en particulier au ravitaillement en vol qui est plus que jamais Ia pierre angulaire d'une campagne aerienne. Malgre l'engagement de nos venerables C-135FR, le soutien americain fut plus qu'appreciable pour tenir le rythme dans Ia duree puisque, sur l'ensemble de l'operation, 80 % des ravitaillements assures pour Ia coalition le furent par/es avions ravitailleurs US. Nous avons donc un besoin imperatif de nous doter tres rapidement d 'une flotte moderne et plus efficace pour repondre aux defis du monde actuel. " Les reflexions sur le remplacement des C-135FR/KC-135R sont aujourd'hui largement engagees. " "Harmattan" n'a fait que confirmer /e besoin de renouveler nos ravitailleurs, nous dit le general Girier. Le projet

MRTT devrait deboucher sur une notification de marche en 2013, avec des livraisons s'etalant de 2017 2024. Les armees ont un besoin de quatorze apparei/s pour assurer non seu/ement /e cantrat de mise en ceuvre

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Ci-contre: les pylönes d'armement vides de ce Ratale trahissent un retour vers Ia base apn'!s une mission agitee ... Au-dessous : « Harmattan » aura montre, ä nouveau, l'importance des ravitailleurs en vollors des operations de combat moderne. En bas : pendant l'operation, l'armee de I' Air a demontre sa totale maitrise des modes d'action avances dans un environnement tactique complexe.

de Ia composante aeroportee de dissuasion, mais aussi ceux de projection de puissance et de forces. Afin de maintenir /es capacites de ravitaillement jusqu 'a Ia mise en service des MRTT, il est prevu une modernisation d'une partie des quaforze K/C-135; une premiere phase est d'ores et deja en cours."

A droite, en haut: paradoxalement, les succes du Mirage 20000 en Libye n'auront que confirme Ia necessite de conduire un chantier de re novation de l'appareil.

Le renseignement Plus que jamais, l'obtention d'informations ~ precises sur l'ordre de bataille de l'adver- ~ saire et sur ses intentions demeure capitale. ·§ " Ourant l'operation, Ia recherche du rensei- @.....________________________. gnement s'est averee decisive puisqu'elle a permis de discriminer /es combattants sur /e terrain en /'absence de troupes amies au so/, souligne le general Palomeros. Cette operation a confirme qu'il nous fallait accentuer nos efforts d'equipement en matiere de drones." Le theatre Iibyen a demontre taute l'importance du partage du renseignement entre tous les acteurs de Ia coalition, en temps differe, mais aussi en temps reel, c'est-a-dire en vol, quand Ia situation l'exige. " Les drones, par leur aptitude a maintenir en permanence une capacite d'analyse sur une zone geographique donnee, se sont averas etre de precieux outils d'aide a Ia discrimination dans un environnement complexe ou /es forces impliquees sont extremement imbriquees et tres proches des populations civiles, explique le general Girier. La grande qualite de /'imagerie recueil/ie par le pod reco NG a ete cantarme aux attentes. Elle a donne entiere satisfaction lors de l'operation. Les efforts continuent de porter sur l'amelioration de l'age du renseignement. Ainsi, des etudes sont conduites sur Ia meilleure far;on d'exploiter /es capacites de transmission en temps reel de ce capteur La mise disposition de /'imagerie satellitaire au plus pres des operateurs grace

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Pharos (Portail h6te d'acces au renseignement de l'observation spatiale) constitue egalement une avancee notable qui permettra une utilisation optimale des moyens venir, comme /es satellites Pleiades ou Musis."

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A droite, en bas : en Libye, le Ratale a incontestablement gagne ses lettres de noblesse en remplissant avec aisance des missions complexes.

La m1ss1on de renseignement d'origine electromagnetique strategique, autrefois confiee au DC-8 Sarigue, est aujourd'hui du ressort du Transall Gabriel. " Le C 160 Gabrie! est d'un emploi tactique plut6t que strategique, car son autonomie est largement

"Harmattan" Activite armee de I'Air (en heures de vol) Mirage 20000 5 202 (1 062 sorties) Mirage 2000N 3 129 (625 sorties) Mirage F1CR/CT 1 729 (399 sorties) Ratale C/8 4 539 (1 039 sorties) C-135FR 3 152 (415 sorties) E-3F 2 405 1222 sorties) C 160G 253 (36 sorties) Harfang 243 (19 sortiesl Puma 205 Caracal 343 Munitions consommees : 388 GBU-12, 155 DBU-22/GBU-22, 77 GBU-49, 44 GBU-24, 139 AASM, 11 Scalp-EG.

plus modeste que ce/Je du DC-8, bien qu 'il soit ravitail/able en vol, poursuit le general Girier. Les satellites permetfront egalement, dans Je domaine e/ectromagnetique, d 'aller a J'avenir au-de/a du domaine de Vision d'un avion du type Sarigue. Dans Je domaine ELINT (E/ectronic lntelligence), Je recueil de renseignements assure par Je Transall Gabrie! est complete par Je couple F1CR/pod ASTAC qui apporte une capacite reactive d 'eva/uation de Ja Situation e/ectromagnetique d'un theatre. II permet de caracteriser /es rayonnements rencontres afin de programmer /es systemes d 'autoprotection electromagnetique de /'ensemble des moyens de combat franc;ais (avions, navires, vehicu/es terrestres desormais,

drones demain .. .). Les F1CR arrivant en fin de vie, Je transfert de ce pod sur 20000 est d'une importance capitale pour /es armees. " Pour Je moyen terme, /es premieres etudes de definition et d'integration d 'une charge utile e/ectromagnetique pour A400M ou MRTT, voire drones MALE, sont /ancees. A cette echeance, /es satellites Geres auront ete orbites et completeront Je recueil de renseignements ELINT aerobie, notamment pour /es radars de veille. Le volet COMINT (Communications lntelligence) est aussi apparu comme majeur au cours d"'Harmattan". Ce volet permet, au-dela de son interet pour Je renseignement, de valider des dossiers d 'objectifs par une mei/leure comprehension de J'environnement d 'un objectif,

voire d'orienter /es capteurs et systemes d'armes pour traiter des cibles fugaces, caracterisees opportunement par leur rayonnement electromagnetique. » Pendant de nombreux mois encore, les specialistes de l'armee de I'Air s'attacheront a analyser les details de Ia campagne libyenne pour en tirer tous Ies enseignements qui permettront d'ameliorer encore l'efficacite de l'arme aerienne. C'est ce prix que l'armee de I'Air pourra peaufiner ses doctrines operationnelles et affiner les choix techniques pour les programmes futurs. o

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Henri-Pierre GROLLEAU

Remerciements aux generaux Palomeros et Girier, aux colonels Dougnac et Thiebaut ainsi qu'au lieutenant-colonel Thomas et au commandant Trihoreau.

Face a Ia Libye, au plus pres de ses objectifs, le Groupe aerien embarque (GAE) a montre une fois de plus son efficacite exceptionnelle. epuis dix ans, le Graupe aerien embarque etait abonne a l'ocean Indien et au theatre afghan. Un paradoxe pour les marins engages au-dessus d'un pays totalement enclave, sans aucun debouche maritime. L'affaire libyenne apermis de remettre en place une certaine logique en offrant au GAE une zone d'operations parfaite pour lui : des objectifs majoritairement situes sur une etroite bande cötiere, face a une Mediterranee bien connue et sans difficulte logistique particuliere, TauIon n'etant qu 'a deux jours de mer des cötes de Ia Libye. Le porte-avions n'avait plus qu'a se deplacer sur son terrain de jeu avec une liberte et une efficacite comparables a celles d'une reine sur un echiquier... Le Charles-de-Gaulle vient tout juste de rentrer de quatre mois de mission " Agapanthe " en ocean Indien lorsque son enga-

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gement est decide dans le cadre de l'operation " Harmattan "· Les permissionnaires sont rappeles d'urgence - pas un seul ne manquera a l'appel , note Ia Marine avec fierte - et le navire appareille le 20 mars apres seulement soixante heures de preparation , alors que les bombardements de l'armee de I'Air ont commence seulement Ia veille. II est rejoint en mer par son escorte de surface et sous-marine qui compose avec lui Ia Task Force 473. Le GAE vient se poser a bord aussitöt Ia rade de Toulon quittee. La premiere mission de guerre est lancee le lendemain, 22 mars.

La der des ders ?

vete-

Les SEM de Ia flottille 17F sont les rans du bord. Trente ans qu 'ils bourlinguent, mais aussi trente ans qu'ils mQrissent et se sophistiquent. Les avions embarques sont

En haut, ä gauehe : un SEM au catapultage, avec au premierplan Ia GBU d'un autre appareil saisine sur le pont du Charles-de-Gaul/e. On reconnait ä l'arrirne-plan le train massif d'un Ratale M. En haut: un intrus dans le circuit! Le porte-avions s'inscrit dans le pare-brise de ce Lynx de Ia flottille 34F, habituellement base sur une fregate. Ci-contre : arme de quatre GBU de 250 kg, ce Ratale s'apprete ä etre catapulte. Le chasseur-bombardier de Dassault a fait un parcours sans faute au cours d'« Harmattan ». . AIR FAN 25

Ci-dessus : E-2C de Ia 4F au catapultage. L'avion va eire Iire jusqu'en baut de pont par Ia tow bar accrochee au train avant. Ci-contre : changement de muscle dans le hangar sous le pont d'envol. Le Hawkeye est surmotorise, un seul de ses deux turbopropulseurs Allison T56 lui permettant de quitter le pont en cas de panne moteur au catapultage.

Les Hawkeye de Ia 4F LA FLOTTILLE 4F a engage dans l'operation deux E-2C et trois equipages (soit 100% de ses navigants!) composes chacun de deux pilotes et trois operateurs. « Pendant cinq mois, nous nous sommes totalement consacres Ia mission en suspendant Ia formation, note le capitaine de corvette W ..., pacha de l'unite. Les deux stagiaires que nous avions sont alors restes terre. Mais nous avons depuis remonte Ia pente et repris un rythme normal. >> Pendant « Harmattan », Ia 4F a realise 550 heures de vol (les deux tiers de nuit), au rythme d' une a deux sorties par 24 heures. « II s'agissait uniquement de missions planifiees >>, precise notre interlocuteur. Les Hawkeye ont effectue des vols « classiques » de contröle de zone en orbitant au-dessus de Ia Mediterranee, remplacant

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meme l'occasion des E-3F Awacs. Plus etonnant encore, ils s'aventureront l'interieur des terres afin d'appuyer les raids en profondeur des chasseurs et leur servir de relaisradio et L16. lls ont egalement ete utilises pour surveiller le sol, par exemple pour prevenir des decollages d'avions ou d'helicopteres. lncidemment, et l'absence de relief aidant, ils ont pu detecter plusieurs reprises des mouvements de vehicules pro-Kadhafi sur les routes et les pistes. « L'operation "Harmattan" a ete exceptionnelle pour nous, resume le commandant de Ia 4F. Nous avons tauche a tous /es types de missions, dans l'offensif, Je defensif, Ia gestion des ravitailleurs, Ia coordination avec /es bateaux, Ia surveillance du golfe de Syrte, Je guidage de patrouilles SUCAP. .. Le Hawkeye a montre un tres grand FL niveau de polyvalence ! » .:.

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Ci-contre : avec le plein de leurres en point 0 et une nacelle de designation Iaser en point ventral, ce SEM va etre catapulte dans quelques secondes. En arriere-plan, le deuxieme avion de Ia patrouille est mis en place avec un peu d'huile de coude ... Au-dessous : une image qui aurait pu etre prise quinze ans plustöten mer Adriatique ... Le personnel de pont apporte l'elingue qui sera utilisee pour le catapultage de ce SEM arme d'un missile AS 30L. En bas : le vieux guerrier ä son apogee ! Avec quatre GBU-49 sous sa voilure, le SEM fait aussi bien sinon mieux que bien des appareils plus n!cents. A condition toutefois que les objectifs ne soient pas trop eloignes ...

tous au standard 5, permettant une integration complete dans Ia campagne aerienne, avec une panoplie d'armements tres large. " Le Super Etendard a parfaitement tenu le coup, resume-t-on a Landivisiau. Nous avons eu un seul deroutement pendant taute Ia duree des operations : un SEM nounou a dO aller se poser Malte parce que /es conditions s'etaient trop degradees sur le pont pour tenter un appontage. II nous a rejoints /e lendemain matin. " Toute Ia 17F a embarque, y compris les jeunes pilotes equipiers a l'entralnement. Ces derniers seront toutefois renvoyes a terre quand le tempo des operations ne leur permettra plus d'occuper utilement leur temps a bord . " "Harmattan " a ete l'occa-

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sion de faire va/er tous /es pi!otes operationnels de Ia 17F, souligne Axel, l'un d'entre eux. Des col!egues de Ia 11 F [encore dotee de SEM cette epoque , nda] ont ega!ement ete affectes pour emploi chez nous afin de leur donner Ia possibilite de prendre part aux missions. " A noter qu'un pilote americain se trouvait en echange au sein de Ia 17F au momentdes operations. II a dO toutefois se contenter d'une participation des missions de soutien ou de SUCAP (Surface Combat Air Patrol) pour ne pas deborder du cadre d'engagement de son propre pays. Pour les SUCAP, les SEM volaient en pa-

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Ci-contre : calibre 12... Le Ratale no 12 de Ia 12F charge de GBU-12. Les performances des munitions ä guidage Iaser ont ete conformes aux attentes ... Ci-dessous : pleine PC, elevons braques ä cabrer, quatre AASM sous Ia voilure et une nacelle Damoch'!s sous l'entree d'air droite, ce Ratale quitte le pont du Charles-deGaulle pour une autre mission de bombardement.

trouille avec un des deux avions equ1pe d'une nacelle de designation Iaser. lls se sont contentes de surveiller l'environnement de Ia Task Force et de detecter les menaces eventuelles (une attaque simultanee et saturante de plusieurs vedettes rapides etait le scenario le plus craint).

lncertitudes

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Les Operations offensives, quant elles, etaient de deux types, I'AI (Air lnterdiction) et le SCAR (Strike Coordination And Reconnaissance). On parle egalement de Delibe-

rate Targeting et de Dynamic Targeting. II s'agissait, dans le premier cas, d'attaques planifiees contre des objectifs connus, et, dans le second , d'attaques contre des objectifs d'opportunite. " L'avantage du porteavions etait d'etre non loin des c6tes, toujours idealement positionne par rapport aux zones d'action, avec donc des phases de transit tres limitees, explique Axel. Cela nous laissait un playtime important sur zone, un facteur essentief de reussite quand an travail!e en Dynamic : il taut trauver !es cibles et !es identifier correctement, ce qui peut demander beaucoup de temps. " Si

les SEM ont egalement realise des missions

d'Air lnterdiction, ils ont en revanche laisse !'initiative aux Ratale (mieux equipes, avec une plus grande autonomie) pour tous les objectifs eloignes des c6tes.

Cette Operation n 'a jamais ete une promenade de sante, poursuit Axel. II y avait une menace sol-air averee et une intervention toujours possible de Ia chasse libyenne dans /es premiers jours. En fait, nous ne savions pas trop a quelle reaction nous attendre et nous etions assez tendus. Une autre difference essentielle avec /'Afghanistan etait que nous n'avions personne au so/ pour nous renseigner. II etait tres complique de determiner /es positions des uns et des autres et de differencier /es amis des ennemis. Les Situations etaient parfois tres complexes gerer." " Pour le Deliberate Targeting, les SEM ont «

portait un reservoir ventral de 800 litres, deux bidons de 600 litres en points 1 et une bombe saus chaque aile en point externe (l'emport de deux GBU-58 sur l'adaptateur double, Ia maniere des GBU-12 ou des GBU-49, n'est pas ouvert). L'autre appareil etait configure avec deux reservoirs de 1 100 litres et Ia nacelle de designation Iaser. La capacite de destruction se resumait donc deux bombes pour deux avions.

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" C'est peu, reconnalt Axel , mais /es cibles n'etaient pas toujours au rendez-vous. " Nouveau theatre d'operations, nouvelles configurations , mais aussi revolution culturelle pour les pilotes qui ont ete massivement engages de nuit. " Oualifies l'ap-

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pontage de nuit, /es pilotes hiboux ont rea/ise environ !es deux tiers de leurs missions apres Je coucher du so/eil, precise Axel, hibou lui-meme. Nous laissions /es places sur

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inaugure en Libye une nouvelle configuration avec un bidon ventral de 600 litres, un lance-leurres en point 0 et deux GBU-49 guidage GPS/Iaser saus chaque aile, ces dernieres etant preferees aux GBU-12 et tres souvent utilisees avec un simple guidage GPS. Une patrouille de deux SEM pouvait ainsi tirer huit bombestauten faisant l'economie de l'emport du pod (sauf vouloir filmer les tirs pour une meilleure estimation des degats). Les appareils se ravitaillaient une premiere fois sur Ia nounou apres le catapultage et revenaient apponter l'issue d'une mission d'environ 90 minutes. Autre armement employe par les SEM dans les missions Al, et autre premiere pour le Char/es-de-Gaulle, I'AS 30 Iaser. Ce missile affiche une portee tres limitee (environ 10 kilometres}, mais il reste un bon choix pour " taper " des cibles durcies. Sa tres grande vitesse l'impact decuple l'effet de sa charge militaire relativement reduite (240 kg). Une poignee d'AS 30L ont ete tires au cours d'" Harmattan ". Pour les missions SCAR, c'est Ia GBU-58 de 125 kg guidage Iaser qui etait privilegiee. Le premier avion de Ia patrouille em-

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En haut : chargement d'un Mica saus un Rafale. Les chasseurs embarques ont aussi ete utilises pour proteger Ies Hawkeye engages dans Ies missions de surveillance et de communication. Ci-dessus : heure de pointe et croisement de M88 dans le hangar du Charles-de-Gaul/e. La relative facilite avec laquelle se fait un changement moteur sur le Rafale participe ä Ia banne disponibilite operationnelle de l'avion. Ci-contre : un Rafale de Ia 12F pret ä etre catapulte pour une mission de reconnaissance avec Ia nacelle reco NG. La presence d'une station de reception des images ä bord du PAN permettait d'accelerer l'exploitation du renseignement. . AIR FAN 29

(Eil de Lynx LA 34F a engage ses Lynx des le debut de l'operation. Les helicopteres, au Standard Mk.IV, disposent des equipements leur permettant de tenir leur place dans les missions de surveillance et le renseignement : radar ORB-31 , console Titus (pour Ia tenue de situation de surface), Flir, JVN pour les pilotes et eventuellement appareil photo avec teleobjectif puissant. Une mitrailleuse ANF-1 pouvait aussi etre embarquee pour l'autoprotection . Un Lynx etait en permanence deploye sur les fregates se relayant au sein de Ia Task Force 473 franyaise, equipe pratiquement a demeure de Ia boule optronique Chlio tandis que Ia console Titus etait installee ou demontee suivant Ia configuration souhaitee du compartiment cargo. Devant Ia tres faible menace posee par Ia marine libyenne, Ia mission anti-sous-marine (habituellement röle principal du Lynx) est Ci-contre : quarante ans apres son premier vol, le Lynx reste une machine remarquablement adaptee aux operations embarquees. Ci-dessous : le montage d'une boule optronique sur le cöte gauehe a offert a l'appareil une capaeile nocturne bienvenue.

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restee tres secondaire. L'helicoptere present sur le theätre servait essentiellement surveiller le trafic maritime cötier et participait egalement Ia Iutte anti-mine devant Misrata, en Iiaison d'ailleurs avec un Pantherde Ia flottille 36F. La recherchedes mines flottantes est un travail encore tres empirique qui se fait vue et requiert toute l'attention de l'equipage. En preambule aux raids de I'Aiat, le Lynx etait utilise en reconnaissance sur le dispositif ennemi le long des cötes, mais aussi pour s'assurer qu'aucune embarcation libyenne n'etait positionnee pour servir de « sannette » et prevenir de l'arrivee des helicopteres franyais. Les deux Lynxengages ont realise une moyenne de 40 et 50 heures de vol par mois, en affichant une tres bonne disponibilite. La chal ne logistique mise en place permettait des depannages tres rapides, l'operation « Harmattan » etant de toute evidence prioritaire FL sur toutes les autres activites de Ia flottille. ·:·

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A gauehe : les operations ä partir du porte-avions ont globalement beneficie d'une meteo clemente. Les pilotes ont toutefois ete confrontes ä des tempetes de sable au sol qui ont pu parfois Ies gener dans les operations de reconnaissance ou de bombardement.

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Ci-contre : Rafale au catapultage, equipe d'un Damocles. La mise en a!Uvre de ce pod par Ia 12F a ete acceleree apres le retour du porteavions de l'ocean Indien. En bas : catapultage de nuit avec une belle configuration pour ce Rafale. Les missions nocturnes etaient bien entendu l'apanage des hiboux, chaque pilote realisant environ un vol tous les deux jours.

!es missions de jour en priorite aux pilotes non hiboux. Cette predominance des sorties de nuit, qui plus est sans terrain de degagement, nous a fait franchir une nouvel/e etape 8 l'occasion de ce conflit. " Durant l'operation , notre interlocuteur a effectue une trentaine de missions de guerre, soit une tous les deux ou trois jours. Son exemple est assez representatif de l'experience operationnelle accumulee par les marins. Entre deux missions offensives , il

pouvait etre " taske " pour des vols nounous ou SUCAP.

AASM au combat La revolution des missions de nuit a egalement souffle sur Ia communaute Rafale, ou l'on souligne un deploiement tout entier tourne vers le combat. " Nous avons effectue que/ques vols d 'entralnement, mais ce/a est reste tres anecdotique, note Helmut, pilote

de Ia 12F. Nous avons par ailleurs fonctionne avec une equipe de jour et une equipe de nuit, cette derniere regroupant tous nos hiboux. Chaque pilote accomp/issait au moins un vol tous !es deux jours. " Face un tel tempo d'operations et avec un parc aussi reduit, dix Ratale presents sur le bateau , Ia disponibilite des avions devait etre impeccable. Et eile le fut. .. " Pas une seule panne nous a cloues sur le pont, souligne Helmut. Taut l'entretien courant etait bien entendu

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Ci-contre: avec une tonne de bombes (quatre AASM) sous les ailes, on ne peut qu'imaginer l'impact de l'appontage sur Ia structure de l'avion, et en particulier de Ia voilure ... A droite: raid Scalp pour Ia 12F. La pnlparation de Ia mission s'est faite en concertation avec Ies equipages de l'armee de I' Air engages simultanement avec Ies Mirage 20000 et Ies Rafale air. A droite, en bas: Rafale au catapultage avec une nacelle reco NG, deux reservoirs de 2 000 litres, deux Mica IR et deux Mica EM. Encore une belle configuration !

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realise bord et quand un appareil avait epuise son potentiel, an faisait une rotation avec Landivisiau. " A Ia date des operations, Ia 12F est Ia seule flottille equipee de Ratale M. Eile est toutefois occupee former Ies futurs equipages de Ia 11 F, prets basculer sur leur nouvelle monture. Cette

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bascule, prevue en juin, devra finalement attendre septembre et Ia fin des operations pour le GAE. A l'instar des SEM, les Ratale ont rempli des missions de SCAR et d'AI , mais avec quelques particularites. " Pour nous, "Harmattan" a ete l'occasion de tirer I'AASM au

ATL2 : Ia tete et les jambes LES ATLANTIQUE de Ia Marine sont engages dans un premier temps depuis Ia base de Sigonella, dans l'est de Ia Sicile. II s'agit alors de proteger les forces navales de Ia coalition contre Ia menace navale libyenne et de s'assurer que le blocus maritime decrete par I'Onu est effectif. Les ATL2 emportent couramment un missile AM 39 en saute, parfois meme deux. Une fois Ia menace effacee, les Exocet sont Iaisses Ia maison et les appareils se consacrent entierement leurs missions de surveillance, enchainant les longues patrouilles le long des cötes. Pour les sorties de nuit, ils disposent d'un Flir tandis qu'un observateur equipe de JVN prend place dans le nez vitre. Le 27 juillet 201 1, le detachement de deux avions quitte Sigonella pour Souda, en Crete, dans le cadre du redeploiement du dispositif franliais.

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combat pour Ia premiere fois , rappeile Helmut. Nous avions vo/e avec cette munition au-dessus de !'Afghanistan fin 2010, sans avoir /'occasion de l'utiliser. L'AASM nous a donne une tres grande flexibilite en Libye puisque nous pouvions tirer indifferemment ses deux versions (guidage inertiel et GPS ou bien guidage inertiel, GPS et infrarouge), en fonction de Ia meteo et du profil de mission. Nous partions souvent avec huit bombes par patrouil/e, AASM ou

Les marins sont de plus en plus impliques dans les missions contre des objectifs cötiers. Gräce aux capteurs de I'Atlantique (avec aussi l'utilisation d'un teleobjectif puissant par l'observateur installe dans le nez), ils apportent une plus-value Ia connaissance de Ia situation tactique au sol et participent meme au guidage des tirs des navires franliais evoluant proximite des cötes. Environ trois mille obus de 76 mm et 100 mm seront utilises par les fregates contre des cibles terrestres, les tirs etant recadres en temps reel par l'avion. La presence bord d'un contröleur aerien avance permet egalement d'effectuer du guidage air-sol au profitdes appareils de combat de I'Otan. Les avions de patrouille maritime, en outre, seront systematiquement employes pour couvrir et renseigner les raids nocturnes de I'Aiat. Uneaction jugee tres efficace par les equipages des Tigre et FL des Gazelle... •:•

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Ci-contre : Ia participation des Atlantique pendant « Harmattan .. a rappele que l'utilite d'un bon avion de patrouille maritime debordait largement du seul cadre de Ia guerre navale ... 32AIR FAN

GBU-12. Nous pouvions panacher/es munitions au sein de Ia patrouille, mais pas sur un meme avion qui pouvait toutefois emporter differents types d'AASM " Si l'operation a permis aux marins de verifier le bon fonctionnement de I'AASM et son niveau de precision , eile a aussi aceeiere Ia mise en oeuvre de Ia nacelle Damocles qui avait commence au retour de !'Afghanistan, debut 2011. Un seul pod par patrouille suffisait : pendant qu'un pilote scrutait le sol, son equipier pouvait surveiller les departs missiles et le ciel. Un large usage a egalement ete fait de I'OSF (Optronique secteur frontal)

pour completer le pod et obtenir des images supplementaires du sol. " Quand an entrait /es coordonnees geographiques d'un objectif, an ouvrait systematiquement /'OSF sur le point designe pour confirmer qu'il s'agissait bien de celui vise par Ia patrouille ", complete notre interlocuteur.

Missions Scalp L'autre grande premiere d'" Harmattan " concerne l'emploi des missiles de croisiere depuis le porte-avions. Dans Ia nuit du 19 au 20 mars, quelques heures apres Ia premiere

intervention fran<;aise, les Tornado GR.4 de Ia Royal Air Force tirent huit Storm Shadow (equivalent du Scalp-EG fran<;ais) sur des cibles strategiques autour de Tripoli. Les tirs fran<;ais, engageant simultanement armee de I'Air et Marine nationale, ont lieu quatre jours apres ceux des Britanniques, dans Ia nuit du 23 au 24 mars. lls sont diriges contre Ia base aerienne d'aiJoufra, a environ 250 kilometres a l'interieur des terres. Deux Rafale M sont catapultes, chacun avec un missile sous le fuselage l'emport SOUS les ailes, Ia maniere des Rafale air, est exclu : l'appontage avec un

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missile non tire ne pourrait se faire en raison de Ia dissymetrie de masse. Les avions de Ia 12F retrouvent deux Mirage 20000 et deux Ratale B, sept Scalp-EG etant lances cette nuit-la. Un nouveau raid conjoint est organise quatre jours plus tard, en campagnie cette fois de seulement deux Ratale B du 1/91. La Marine tire alors deux missiles supplementaires, portant a quatre le nombre de Scalp-EG lances par ses Rata/e. Aucun autre raid de ce type ne sera effectue pendant le conflit. Deux autres röles endosses par les Ratale doivent etre evoques avant de clore cet article. La reconnaissance, taut d'abord. Les SEM ont embarque sur le Charles-de-Gaul/e sans leur chässis CRM 280, Ia mission ayant ete entierement confiee aux bireacteurs dotes de Ia nacelle reco NG, dont deux exemplaires etaient presents a bord . Les (peu nombreux) pilotes qualifies sur cet equipement realisaient chaque jour deux vols de reconnaissance. " Le porte-avions n'etant jamais tres /oin des zones de travail, /es images pouvaient f"Hre tres rapidement

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envoyees vers Je bateau grace une portee d'emission suffisante de Ia nacelle, explique Helmut. Nous recuperions aussi /es images obtenues par /es Ratale de /'armee de /'Air qui n'avaient donc pas attendre /eur retour en Corse pour /es decharger. C'etait deux heures de gagnees! " Sur le PAN, l'equipe " rens " etait renforcee par des interpretateurs de l'armee de I'Air. Les images etaient rapidement " travaillees " avant d'etre transmises a I'Otan et plaeees a Ia disposition de Ia eoalition. A l'instar des SEM , les Ratale M ont ete egalement utilises pour le ravitaillement en vol (2 x 2 000 litres livrables), avee deux seenarios differents : Ia " nounou 1Texaeo " etait ehargee d'appuyer une pontee revenant au porte-avions avee les reservoirs

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vides ; a !'inverse, Ia " nounou mission " aceompagnait les appareils au debut de leur raid, en leur permettant de se ravitailler sans devier de leur raute pour aller ehereher un Boeing ... La eonfiguration " super nounou ", avee 8 000 litres de earburant transferables (quatre bidons de 2 000 1), n'a pas ete rendue necessaire en raison de Ia proximite des zones d'aetion. Le desengagement du Char/es-de-Gaulle est annonee le 4 aout 2011 et le bateau quittera effeetivement le theatre d 'operations le 10. Quarante-huit heures plus tard , il entre dans Ia rade de Tauion apres avoir passe 138 jours en mer (dont 120 d'aetivite aeronautique, avee 3 600 heures de vol aeeumulees) et pareouru 70 000 kilometres. o Frederic LERT

"Hannattan" Activite Aeronautique navale (en heures de vol} Ratale M 2 364 (616 sortiesl SEM 1 416 (341 sortiesl E-2C 556 (110 sortiesl AR 2 1 426 (341 sortiesl Munitions consommees: 134 GBU-12, 82 GBU-49, 90 GBU-58, 80 AASM, 4 Scalp-EG, 4 AS 30L.

Ci-dessus et ci-contre : deux vues d'un Rafale « nounou » au catapultage. t:avion emporte deux niservoirs de 2 000 litres et Ia nacelle de ravitaillement en vol sous le fuselage. II n'a en revanche re~u aucun armement d'autoprotection. La configuration « super nounou », avec 8 000 litres livrables (quatre bidons sous voilurel n'a en revanche pas ete utilisee au combat

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Face aux forces pro-Kadhafi, I'Aiat est allee au combat en prenant des risques. Le pari etait ose, mais il a ete remporte haut Ia main. Retour sur une operation menee a Ia hussarde et qui fera date ... u debut du mois de mai 2011, Ia Campagne aerienne de l'operation " Unified Proteetor " pietine. L'aviation a traite les objectifs strategiques majeurs et les forces kadhafistes se sont adaptees aux bombardements : utilisation de vehicules Iegers " civils " , dispersion dans des zones periurbaines ou de facto placees hors de portee par les regles d 'engagement des chasseurs-bombardiers. Face ce qui appara1t certains comme une impasse, l'intervention des helicopteres proposee conjointement par Ia France et Ia Grande-Bretagne est vue comme un moyen de faire sauter un verrau et faire basculer Ia campagne du bon c6te. Mais I'Otan demande etre convaincue : pour l'etat-major d' " Unified Proteetor "• l'helicoptere de combat pose plus de questions qu'il n'offre de re-

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ponses. Quelle plus-value va-t-il reellement apporter sur le terrain ? Le risque de perdre une machine ou , pire, d 'avoir un equipage capture ne depasse-t-il pas de tres loin les avantages tactiques attendus ? Au sein de Ia coalition, beaucoup craignent egalement de ne pas avoir de contr61e direct sur ces appareils menes par des cow-boys qui viendraient pietiner les plates-bandes d'une belle Operation aerienne ...

" Cockpit de/egation " II est vrai que le scenario presente par I'Aiat ne manque pas d'audace : interventions par les nuits sans lune, evolutions tactiques tres pres du sol pour garantir au maximum Ia protection des equipages, imbrication tres grande dans le dispositif ennemi, tirs au canon, Ia roquette et au mis-

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Ci-dessus : avec Ia Voie lactee pour toile de fond, un Tigre s'apprete ä decoller du BPC (bätiment de projection et de commandement) pour une mission de nuit. Ci-contre : vaillante trentenaire ! La Gazelle Viviane au mieux de sa forme, avec detlecteur de jet, equipements de leurrage et missiles HOT prets ä l'emploi.

A gauehe : vu depuis l'arriere, le compartiment cargo d'un Puma avec Ies deux mitrailleuses MAG 58 en sabord et une chalne SAR au centre. .AIR FAN 37

sile, en allant ehereher les cibles une par une, ou qu'elles se trouvent. II s'agit clairement d'un combat de melee conduit a quelques metres du sol. Pour des planificateurs ayant jusque-18. eu affaire des avions evoluant au-dessus d'un planeher de securite de plusieurs milliers de pieds, le choc doctrinal est rude . D'autant que les Britanniques vont opter, avec leurs Apache, pour un mode operatoire beaucoup plus conservateur : leurs helicopteres de combat seront utilises pratiquement comme des avions, avec une altitude planeher de plusieurs centaines de metres. L'Aiat se lance donc dans un travail didactique aupres des centres de commandement de I'Otan . Des instances ou eile est tres mal connue, mais qu'elle connalt mal egalement. Un Colonel fait le tour des popotes Naples et Poggio Renatico afin d'expliquer les capacites de I'Helicopter Strike Group fran9ais (HSG , alias GAM ou Graupe aeromobile) qui vient d'etre mis en place . La position de I'Aiat est d'autant plus difficile vendre que Ia France a exige une " cockpit delegation " pour permettre aux equipages de mener les duels auxquels ils seront confrontes. En clair, les equipages se voient assigner des cadres generaux pour les missions, ils sont bien inseres dans Ia guerre menee par I'Otan dans Ia troisieme dimension , mais, une fois entres dans Ia zone des combats, ils sont pleinement autonomes dans le choix des objectifs et leur traitement. Les lieutenants et capitaines chefs de bord des Tigre et Gazelle peuvent analyser le terrain, le fouiller, trauver les cibles et les detruire de leur propre initiative comme ils le feraient s'ils etaient au sol.

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En haut: les BPC ont fait Ia preuve de leur remarquable polyvalence pendant l'operation « Harmattan ». On voit ici que le hangar helicos est dimensionne pour les interventions les plus lourdes sur les helicopteres de manceuvre. Ci-contre : on distingue bien sur cette vue Ies trois etages du BPC. En bas, le radier pour les engins de debarquement; au milieu, le hangar helicos avec l'ascenseur conduisant vers le troisieme niveau ; et le pont d'envol.

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L'Otan rechigne, maisfinit par ceder a Ia demande frangaise. " Si nous n'avions pas eu cette "cockpit delegation", nous ne serions pas alles au combat, nous serions rentres Ia maison, glisse un Colonel qui a participe de pres a Ia Campagne . II est evident que lorsque vous etes pris partie par des tirs venus du so!, vous ne pouvez pas attendre /'autorisation pour risposter. " Le fait que le general canadien Charles Bouchard, nomme a Ia tele des Operations de I'Otan, ait ete un pilote

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d'helicoptere de combat a sans doute aide Ia France a decrocher cette Option. Les premiers raids, prevus pour le 27 mai , sont finalement recules d'une semaine : les Britanniques ne sont pas encore prets et, pour l'affichage politique, il est important que les deux HSG interviennent simultanement, meme s'ils agissent en totale independance l'un par rapport a l'autre. La premiere mission a finalement lieu dans Ia nuit du 3 au 4 juin. II va sans dire qu'elle est observee tres attentivement du debut jusqu 'a

Ia fin par tous les acteurs d'" Unified Protector " · II y a fort a parier que si un premier helicoptere avait ete abattu cette nuit-18., Ia suite des operations aurait ete fort differente ...

Heure de pointe sur le BPC Le GAM est base sur le BPC (bätiment de projection et de commandement) Tonnarre evoluant a quelques dizaines de kilometres des cötes libyennes. Juste assez loin en fait En haut: l'autonomie importante du Tigre, environ trois heures de vol, a permis son engagement loin l'interieur des terres, dans des zones hors de portee de Ia Gazelle.

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Ci-contre: chargement des roquettes de 68 mm sur un Tigre. Posee parterre, Ia plaque qui fermera le panier une fois les munitions installees.

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pour iHre au-dela de Ia ligne d'horizon et ne pas etre visible depuis le rivage. Le pont du navire ne comportant que six plots de depart, les helicopteres decollent en deux vagues. Les premiers a s'envoler sont ceux disposant de Ia meilleure autonomie, a savoir les deux Tigre, mais aussi le Puma HMPC et le Puma lmex (Immediate Extraction). Le premier est le PC volant qui emporte I'Air Mission Commander, un colonel gardant en permanence une vue d'ensemble sur le raid en cours et faisant le relais avec le bateau. Le second embarque un groupe de combat du CPA 30 (commando parachutiste) de l'armee de I'Air, charge de recuperer taut equipage cantraint de se po-

ser en territoire ennemi. Aussit6t les " gras " partis, les Gazelle sont a leur tour mises en place sur le pont d'envol. Dans le noir complet, les rotors sont deplies, les equipages s'installent et lancent les turbines. Ouand les Gazelle quittent le BPC, les Tigre sont deja partis depuis vingt bonnes minutes marauder en territoire Iibyen, suivis a banne distance par les Puma. lls trouvent les premieres cibles, tirent au canon leurs premiers pick-up dont les epaves en feu servent de balises aux Gazelle qui arrivent en meute, pressees de rallier au plus vite les zones de travail interessantes du fait de leur autonomie tres limitee. Celle-ci les privera par exemple d'intervention dans Ia profondeur du dispositif adverse (notamment a Bani Walid, a une centaine de kilometres a l'interieur des terres), ou Tigre et Puma opereront seuls. L'installation de points de ravitaillement clandestins en territoire ennemi (FARP) a ete envisagee, mais I'Otan s'y est

En haut : briefing general a bord du BPC. Le navire a ete parfaitement dimensionne pour mener des operations amphibies complexes, avec Ia presence d'un poste de commandement tres complet. Ci-dessus: Ia preparation des missions avec les equipages de I'Aiat, un processus langet complexe s'etalant au final sur pres de 48 heures. Ci-contre : Ia mise en raute approche et il est temps de liberer les appareils en enlevant les saisines ... Une fois Ies Tigre et Puma partis, il faudra rapidement faire monter Ies Gazelle sur le pont.

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categoriquement opposee au nom du principe intangible de Ia campagne : " No boots on the ground "• personne sur le sollibyen. Personne des troupes regulieres du moins ...

Tandem de chasse Sur zone, les modules se forment et partent en chasse, chaque Tigre assurant Ia protection de deux ou trois Gazelle. Le nombre de Tigre livres a I'Aiat et aptes aux operations a Iimite de facto leur presence a

bord du BPC : il n'y en eut que deux pendant " Harmattan "· Apres !'Afghanistan, leur emploi en Libye a permis de confirmer leur valeur sur un terrain que l'on savait dangereux pour les helicopteres. Les Tigre disposaient des kits opex de blindage, bien visibles sur les flancs du fuselage. Au combat, Ia possibilite de rallier le canon sur ce que voient les membres d'equipage grace au viseur de casque TopOwl reste un atout fort du systeme d'armes du Tigre. Autre avantage operationnel , Ia capa-

cite d'emport de Ia machine qui partait systematiquement avec le plein complet de carburant et un maximum de munitions, soit environ 450 obus et une quarantaine de roquettes reparties dans deux paniers. L'autonomie offerte (environ deux heures sur zone) et Ia quantite de cibles sur le terrain ont fait que les munitions filaient en general plus vite que le petrole.. . L'Aiat a en revanche amerement regrette l'absence de missiles sur ses HAC. II lui faudra patienter jusqu'a Ia mise en service operationnel des

"Harmattan" Activite Alat (en heures de vol) Gazelle Viviane 498 Puma 398 Tigre 219 Munitions tin!es : 425 HOT, 1 618 roquettes de68mm.

Ci-contre : un Tigre aux ordres du personnel de pont sur le BPC. A Ia difference des Britanniques, le travail des helicopteres de combat sur les navires n'a pas ete une decouverte pour I'Aiat... Ci-dessous : deux Puma etaient engages au cours de chaque raid, l'un pour l'extraction immediate et l'autre pour le PC volant. Une guerre de plus ä l'actif de Ia bete de somme de I'Aiat!

HAD, a l'horizon 2014, pour disposer d'appareils pleinement polyvalents. En attendant, le canon Nexter de 30 mm reste l'arme maHresse du Tigre et il a ete utilise contre une grande variete d'objectifs, le plus souvent avec de breves rafales. Beaucoup de pick-up detruits, mais egalement, comme le montre une video rapportee par un equipage, des T-72 dissimules dans une palmeraie. Les coups au but font voler les antennes des chars, detruisent leurs optiques de visee et surtout les signalent aux Gazelle qui arrivent pour les achever coups de missiles filoguides HOT.

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Quadras en premiere /igne Pres de quarante ans apres leur entree en Service dans I'Aiat, les Gazelle etaient donc de nouveau en premiere ligne durant " Harmattan "· On peut se rejouir de voir l'helicoptere tenir aussi bien Ia route a cet äge-18., il y a des sportifs qui prennent leur retraite bien plus töt que c;;a ... Mais il est egalement permis de regretter cette situation : vingt ans apres le premier vol du Tigre, il est donc encore necessaire d'employer les Gazelle et leur fameux blindage en plexiglas pour aller casser du char, comme au bon vieux temps de Ia 4• DAM ... Le GAM a debute Ia campagne avec des Gazelle Viviane armees de HOT et optimisees pour le combat de nuit, mais aussi avec des Gazelle canon (arme axiale de 20 mm). Ces dernieres, apres quelques engagements nocturnes, " feet dry " ou " feet wet " (au-dessus de Ia terre ferme ou bien en restant au-dessus de Ia mer, le long du

En haut: Ia photo prise en pose longue et Ies performances du capteur photo sont trompeuses, car les helicopteres n'ont ete engages que par Ies nuits de niveau 5, sans lune et donc dans une obscurite totale. Ci-dessus et ci-contre : les HOT filoguides ont fait Ia preuve de leur utilite. Outre une quantite considerable de vehicules Iegers, ils ont aussi detruit quelques chars T-72. A droite, en haut: releve en pleine mer entre les BPC Tonnerre et Mistral. Les helicos changent de navire par leurs propres moyens tandis que l'etat-major et Ia logistique sonttransferes ä l'aide des chalands de debarquement A droite : quand les HOT arrivent par palettes entieres, c'est que ~a ne rigole plus ... ~Aiat annonce avoir tire 425 de ces missiles pendant « Harmattan » ! 42AIR FAN

trait de c6te), ont toutefois ete retirees des operations et placees en reserve sur le BPC. En l'absence de viseur thermique, elles exigeaient en effet un guidage de Ia part des autres helicopteres du module pendant les phases de mouvement. La fluidite de Ia manmuvre en patissait... La Gazelle Viviane, eile, reste tres appreciee dans I'Aiat. Sa petite taille, qui rend obligatoire l'usage du chausse-pied pour l'installation du pilote et du chef de bord ... , est synonyme de discretion. Mais sa masse maxi au decollage de seulement 2 100 kg (l'equivalent d'un Renault Seenie en charge) oblige souvent choisir entre autonomie (437 litres de carburant pour une consommation d'environ 180 1/h) et munitions. Suivant Ia duree de vol prevue, les Viviane emportaient donc de deux quatre HOT Une cooperation etroite avec les Tigre leur permettait d'aller l'essentiel et de trauver rapidement leurs cibles. L'Aiat rapparte qu'un equipage a pu decocher ses quatre missiles sur trois pick-up et un transport de troupes

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Des plus jeunes aux plus anciens... POUR ARMER son Helicopter Strike Group sans degarnir Ia Cöte d'lvoire ou !'Afghanistan, I'Aiat a fait feu de tout bois. De jeunes lieutenants tout juste sortis d'ecole ont cötoye les sousofficiers les plus moustachus, les experiences entre pilotes et chefs de bord etant equilibrees dans les appareils. Les trois RHC ont tous ete largement impliques. l:'intensite attendue de l'engagement etait teile qu'il fut decide de ne pas y faire participer les moniteurs en ecole, de facto sortis du domaine operationnel. Enfin, bien que I'Aiat ne le reconnaisse pas officiellement, il ne fait aucun doute que des membres d'equipage du 4' RHFS, regiment estampille forces speciales, prirent egalement part ill'operation. <• FL

Un vent de folie, le Mistral air-sol ! UN EPISODE interessant tient il l'emport et il l'utilisation des Mistral par les deux Ttgre. II semble que ces missiles air-air n'aient pas ete montes au debut des operations, mais l'annonce par les services de renseignements que plusieurs Mi-35 restaient peut-etre en etat de vol poussa I'Aiat illes installer sur les machines. Ceux-ci furent par Ia suite demontes quand Ia menace Mi-35 s'eloigna. Dessources concordantes font aujourd'hui etat de l'emploi d'au moins trois Mistraldans un mode air-sol. l:'un aurait ete tire sur un generateur, un autre sur un check pointet le troisieme sur un pick-up lance il pleine vitesse qui aurait echappe il un tir de HOT en raison d'un defilement angulaire trop rapide. Une teile utilisation n'est pas vraiment une nouveaute: des experimentations menees il Captieux illa fin des annees 1990 avaient permis de tirer le Mistral sur des chars dont Ia signature thermique du moteur etait simulee. Le missile ne detruisait FL pas le char, mais il endommageait suffisamment le moteur pour l'immobiliser. •>

Oe l'importance du travail au noir... POUR OFFRIR le meilleur niveau de protection il ses helicopteres, I'Aiat a fait le choix de n'operer que pendant les nuits les plus noires, sans lune. Dansces conditions, les jumelles de vision nocturne qui amplifient Ia lumiere ambiante sont relativement inoperantes, seull'horizon se distinguant raisonnablement bien. La seule possibilite de « voir » quelque chose reside alors dans Ia thermographie, que ce soit avec le viseur Strix du Ttgre ou le viseur Viviane de Ia Gazelle. Une seule action fut tentee avec l'eclairage residuel de Ia lune : les helicopteres resterent alors « feet wet », c'est-il-dire au-dessus de Ia mer sans s'engager sur les terres. La mission ne fut, semble-t-il, pas appreciee en raison du sentiment d'insecurite qu'elle procura aux equipages prives de leur relative invisibilite ... Les equipages ont fait face, particulierement au cours du premier mandat (17 mai au 14 juillet 2011 ), il des feux tres nourris provenant du sol, pour beaucoup de Kalachnikov. Mais il y eut egalement des tirs tres impressionnants de bitubes de 23 mm fixes sur des pick-up, heureusement läches au juge dans Ia direction du bruit de l'helicoptere (apres le tir, les tubes brOIants se reperaient facilement il Ia thermie et devenaient des cibles prioritaires). Et puis aussi quelques tirs de RPG, de canon de DCA de gros calibre ou encore de missiles sol-air contre lesquels les detecteurs de depart missile (DOM) des Ttgre declenchaient automatiquement des sequences de leurrage. Le leurrage etait unearmeil double tranchant puisqu'il avait aussi pour consequence de reveler pendant quelques secondes Ia position de l'appareil. Les equipages de Gazelle expliquent que, ill'annonce d'une menace donnee par le Ttgre, ils evitaient de leurrer (le declenchement est manuel sur Ia Gazelle) et descendaient sereinement se coller au so I en restant il I' abri dans I' obscurite. Les Ttgre limiterent les salves de roquettes qui avaient le tort de les sortir de l'obscurite. Les tirs de HOT egalement devoilaient Ia positiondes Gazelle et il n'est pasimpossible que l'eclairage des tableaux de bord, pourtant tres faible, ait pu trahir parfois Ia position d'un helicoptere face il des combattants equipes de JVN . l:'Aiat rapparte une seule illumination Iaser detectee par un Ttgre pendant l'operation, sans que son origine precise ait pu etre determinee. Autre helicoptere, forces ennemies, forces speciales de I'Otan au sol ou illumination venue du ciel ?... •:• FL AIR FAN 43

blinde en moins de 90 secondes. Un total de quatre cent vingt-cinq HOT a ete tire au cours des operations. Le tir de HOT constituait d'ailleurs un moment de verite pour les equipages qui devaient se mettre en stationnaire pour identifier precisement Ia cible, viser, tirer et guider le missile jusqu'a l'impact. Une vingtaine de secondes de tres grande vulnerabilite, Ia crainte etant qu'un ennemi se devoile a cet instant a proximite de l'appareil et lui colle un peu de plomb dans Ia peau. Quand les Viviane tiraient, les Tigre n'etaient donc jamais bien loin, r6dant dans l'obscurite et balayant le sol avec leur viseur Strix a Ia recherche de Ia moindre signature thermique qui aurait pu trahir Ia presence de combattants adverses.

Ni perte ni impact Apres quarante raids massifs et plus d'un millier d'heures de vol accumulees en territoire ennemi , en ayant detruit pres de six cents cibles et vu monter dans le ciel quantite de trac;;antes de tous calibres, de RPG et de missiles hostiles, le GAM a finalement termine l'operation " Harmattan " sans une seule perte et meme, fait extraordinaire, sans un seul impact dans ses helicopteres ! Le merite en revient a un entrainement et a un mode operatoire qui ont demontre a cette occasion toute leur justesse. Sans doute peut-on aussi parler de chance, certains equipages ayant vu passer le plomb d'un peu pres. Mais il est vrai que Ia chance ne sourit qu'a ceux qui se preparent... o Fn!deric LERT

En haut: avant Ia mise en route ä bord d'un Puma, pour un vol d'entrainement de jour. Au milieu : le BPC vu ä travers le viseur Strix d'un Tigre. On distingue, au centre de l'image infrarouge, une Gazelle au decollage, ä une distance indiquee de 800 m. Ci-contre : le BPC etait invisible depuis Ia cöte libyenne, evoluant au-delä de l'horizon. II pouvait donc se passer d'un black-outtotal sur le pont d' envol.

Le Centre d'experiences aeriennes militaires est connu pour etre un nid d'experts. L'operation « Harmattan » nous rappelle aujourd'hui qu'il est aussi un repaire de guerriers ... Taut au lang d'" Harmattan ", le CEAM est intervenu sur l'instruction des equipages, le recueil des retours d'experience ou encore Ia mise en oeuvre acceleree de nouvelles munitions. " Le CEAM a mis en place des procedures de tir pour des armements que nous utilisions au combat pour Ia premiere fois, confirme le colonel Laurent Drouilhet,

adjoint au directeur des experimentations. II ne s'agissait pas d 'ouvertures de domaine, celles-ci ayant deja ete effectuees par Dassauft et Ia DGA. Le CEAM rea/isait a son niveau !es experimentations operationnelles et l'elaboration des procedures d 'emploi. "

Nouvelles bombes

'operation "Harmattan" a clairement replace le CEAM au premier plan dans le soutien des forces ",

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Exemple emblematique, Ia BDU-22, bombe inerte de 250 kg au corps en resine introduite au combat mi-avril 2011. Avec une faible dispersion a l'impact, cette munition a permis de limiter fortement les dommages collateraux. Une semaine a suffi (week-end compris .. .) pour preparer son emploi par les forces . Une des difficultes venait du kit de guidage Paveway 111, moins connu des equipages que le Pavewayll des GBU-12 et aussi plus complexe a utiliser. Les munitions etaient en stock dans l'armee

de I'Air et les essais ont ete menes tres rapidement a Biscarrosse avec l'appui de DGA EM , mais aussi du CEAE (Centre d'expertise de l'armement embarque) qui depend du CEAM. " Nous avons realise une etude livresque en cherchant le cas de tir ideal, le meilleur compromis entre distance de tir et temps de vol, precise le Lei Julien

Dezemery, a l'epoque chef de l'equipe de marque Mirage 2000. Les options choisies ont ete tres rapidement validees pardes tirs au centre d'essais, puis Ia munition a ete transmise aux equipages. " Cent cinquante-

cinq BDU-22/GBU-22 ont finalement ete consommees au cours d'" Harmattan ", emportees generalement au sein de patrouilles mixtes Mirage 20000/Mirage 2000N. Les premiers etaient armes de GBU-12 pour faire du tir reactif sur des objectifs d'opportunite, les seconds prenant de Ia BDU-22 pour traiter les cibles durcies imposant un minimum de dommages collateraux. Le retour d'experience des premieres semaines d'operations ayant mis en evidence le besoin d'une munition guidee de 500 kg , le CEAM s'est aussi investi sur Ia GBU-16 dotee du kit de guidage Paveway II. Des travaux d'integration sur 20000 avaient d'ailleurs eu lieu des 2007, mais ils n'avaient pas

souligne d'entree de jeu le general Joel Rode, son commandant depuis l'ete dernier. Co'lncidence, avant de prendre ses fonctions a Mont-de-Marsan, le general Rode etait le representant franc;;ais au CAOC de Poggio Renatico, en ltalie, ou se coordonnaient les operations aeriennes de I'Otan au-dessus de Ia Libye. II etait donc aux premieres Ioges pour mesurer l'apport du CEAM dans Ia campagne aerienne.

En haut : carton plein pour ce Ratale du CEAM engage dans « Harmattan >>. Les six AASM et Ies deux Mica en bouts d'aile en fontun redoutable chasseur-bombardier capable d'assurer sa protection dans un rayon de plusieurs dizaines de kilometres ... A gauehe : une GBU-24 montee sous un Mirage 20000 du Centre. L'armee de I' Air a tire 44 exemplaires de cette munition de 500 kg . Ci-contre : BDU-22 et GBU-22 sous une aile de Rafale. Rien ne distingue exterieurement ces deux munitions, si ce n'est un fin lisere bleu (derriere le kit de guidage) sur Ia premiere. .AIR FAN 47

abouti. Exprimee vers Ia mi-juillet, Ia demande pour Ia GBU-16 a debouche sur une etude realisee directement depuis Souda, au plus pres des avions deployes. Le volet theorique a permis de comparer les performances et les domaines d'emploi des GBU-12 et 16 pour determiner comment utiliser Ia conduite de tir de Ia premiere au profit de Ia seconde. Le domaine d'emploi de Ia GBU-16 a ete reduit en consequence , tout en restant conforme aux besoins des operations. Moins d'une semaine apres le lancement de l'etude, une procedure et un cadre d'utilisation precis ont ete livres aux forces. La premiere GBU-16 a ete tiree debut aoOt et quinze autres ont suivi, avec un taux de reussite excellent selon le CEAM. Pendant " Harmattan ", les Ratale ont pu egalement beneficier d'un nouveau logiciel pour Ia nacelle de designation Iaser Damocles. Destine gommer les insuffisances du pod pour ce qui tauche Ia qualite d'image, il avait ete fourni par l'industriel dans les premiers jours de mars 2011 et aussit6t monte sur un Mirage 2000 du CEAM. La qualite etant au rendez-vous, Ia nacelle tut testee durant une semaine Solenzara, puis Djibouti, quelques heures a peine avant le debut de l'operation. Cette nouvelle version du

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En haut: image etonnante d'un impact direct d'une BDU-22 sur un AMX 30. Le corps de bombe en resine s'est veritablement vaporise et aucun effetvisible de l'impact ne demeure, hormis une chenille brisee . Ci-contre : emport double de GBU-22 (250 kg avec kit de guidage Paveway II I) sous un Mirage 20000. Ci-dessous : meme avion, avec cette fois une GBU-16 de 500 kg . Unemunition tiree en utilisant Ia conduite de tir de Ia GBU-12, bien connue des equipages.

logiciel a ensuite ete rapidement mise en service aupres des equipages de Ratale operant depuis Ia Corse. Outre les travaux sur l'emploi des equipements, le CEAM a tres vite ete sollicite pour resoudre des faits techniques. On evoque le cas de l'adaptateur tribombe AT730, dont Ia prise reliant Ia munition au pyl6ne (pour Ia transmission des informations de ciblage) s'arrachait au largage au lieu de se deconnecter. " Nous avions rencontre ce problerne Mont-de-Marsan pendant /e developpement de ce materiel, explique le Lei Arnaud Patin, officier directeur mecanicien responsable du suivi du Ratale. Nous avons aceeiere l'etude d'une solution technique qui s'est averee relativement simple mettre en ceuvre. La OGA EV a tait des essais au portique qui ont ete satistaisants et /e problerne a ete rapidement reso/u. C'est une des plus-va!ues du CEAM dans le cadre des Opex : nous cannaissans bien

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48 AIR FAN

Ci-contre : gros plan sur une nacelle Damocles en vol d'essai ä bord d'un Rafale du CEAM. La mise au point de ce materiel s' est poursuivie jusque dans les premieres heures du conflit. En bas : installation d'essai

ä Mont-de-Marsan pour Ia mise au pointdes Iiaisons de donnees tactiques.

/es industriels, nous savons a quelles portes frapper pour avoir des reponses rapides a nos questions... "

Compromissions evitees ... Autre exemple, celui du reseau L 16 elabore par I'Otan dans les premiers jours du conflit. " Le reseau presentait certaines fragilites dans sa conception qui auraient pu amener des compromissions, explique le colon el Drouilhet. Nos experts de /'equipe de marque Liaisons tactiques ont tres vite propose une modification de son organisation et ce!a a ete accepte par I'Otan. " Soulignons qu'" Harmattan " a ete Ia premiere operation majeure pendant laquelle l'armee

de I'Air a travaille massivement avec Ia L 16, les Rafa!e, E-3F, Mirage 2000-5 et une partie des Mirage 20000 en etant equipes. Pour soutenir le mouvement, le CEAM avait envoye ses experts Solenzara, Sigonella et Souda.

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" La L 16 a apporte une plus-vatue formidable durant cette operation ou !es distances en jeu etaient importantes, rappeilet-an a Mont-de-Marsan. Elle permettait des rejointes rapides et precises sur /es ravitailleurs, elle accelerait /es prises de deci-

Le CEAM, gardien du savoir DANS LES PREMIERES heures d'« Harmattan », Ia France envisage d'utiliser des missiles de croisiere anti-piste Apache contre des bases aeriennes libyennes situees dans le grand sud du pays. Probleme: depuis une dizaine d'annees, les missiles (une centaine ont ete livres a l'armee de I'Air) sont places en stockage Iangue duree et le savoir-faire de leur mise en reuvre s'avere difficile a maintenir dans les forces. Arrive en finde vie, I' Apache est non seulement tres specialise (il est optimise pour Ia destruction des pistes), mais il fonctionne par ejection de sous-munitions, solution ecartee pour les armements modernes. En l'espace de quelques jours, le CEAM parvient a mobiliser ses moyens pour consolider l'expertise necessaire a une « remise » en service acceleree du missile. II retrouve Ia capacite de preparation de mission et envoie tres rapidement du personnel a Nancy pour y former les equipages de Mirage 2000D. L'evolution de Ia situation tactique debouche finalement sur l'abandon de ce scenario, l'emploi de Scalp-EG etant pretere. Entre-temps, le CEAM avait parfaitement joue son röle de « gardien des competences rares ». •:• Fl

rEpige en premiere ligne EN PREVISION de l'operation qui se dessine contre Ia Libye, I'Escadron de programmation et d'instruction de guerre electronique commence a programmer les bibliotheques de guerre electronique des aeronefs fran~ais des le debut du mois de mars. Desinformations sur l'ordre de bataille Iibyen lui sont tournies par Ia DRM (Direction du renseignement militaire), le CRA (Centre de renseignement air) et le CNGE (Centre national de guerre electronique). « Mains il y a de systemes ennemis actifs, plus Ia programmatian est simple, expliquent les Lei Allain et Berda"i. Une menace sur laquel/e an a un daute est taujaurs programmee. L'abjectif final est de detecter systematiquement /es menaces adverses avec un minimum de fausses a/armes. » Paradoxalement, Ia principale difficulte rencontree par I'Epige a ete de gerer les ambigu.ites des systemes amis pour justement reduire ces fausses alarmes. Car, << an cannaissait bien /es systemes d'armes deplayes c6te Iibyen, il n'y a pas eu de scaap », glissent nos interlocuteurs. Une fois constituees, les bibliotheques ont ete systematiquement testees sur des bancs de simulation a Bruz (llle-et-Vilaine), dans les installations de DGA MI (DGA Maitrise de l'information, ex-CELAR). De Ia Gazelle au Rafale, quatarze types d'aeronefs en ont beneticie* . Au plus fort de l'operation, I'Epige a deploye une trentaine de personnes sur le theätre, depuis Solenzara jusqu'au porte-avions en passant par Souda, Saint-Dizier, etc. Si l'on campte le personnel participant au soutien depuis Mont-de-Marsan, c'est l'escadron en entier qui s'est implique dans « Harmattan n. •:• Fl

* En comptant les grosses mises constituees par I'Epige.

a jour, une soixantaine de bibliotheques ont en fait ete AIR FAN49

sion et /es rendait plus pertinentes. Recevoir /es messages par free text reduisait !es risques au cours de Ia transmission, an gagnait du temps et de Ia serenite. Taut le monde n'etait pas sur !e reseau L 16 et toutes /es informations n'y transitaient pas, mais, globalement. Ia securite et f'efficacite des operations etaient tres augmentees. " Reste que le CEAM a aussi ete vigilant sur Ia nature des renseignements fournis par les avions fran9ais. Une norme Otan sur les donnees transmises garantit l'interoperabilite sur le reseau L 16. Mais il convient toujours de s'assurer que le service ne va pas au-dela et que d'autres nations, meme alliees, ne recueillent pas plus d'informations que necessaire, notamment sur les performances des capteurs.

Haute intensite Au final, environ un quartdes effectifs du CEAM ont contribue a " Harmattan "• qu'il s'agisse de soutien ou de participation directe aux operations. " Des personnels de f'equipe de marque E-3F d'Avord ont, par exemple, participe des missions bord des Awacs, rappeile le Gal Rode. Au retour, ils debriefaient Avord et, le lendemain, ils etaient Paris pour rendre campte f'etatmajor. ,, N'oublions pas non plus les specialistes de I'Epige (Escadron de programmation et d'instruction de guerre electronique) qui ont travaille d'arrache-pied avant le lancement des operations pour fournir les bonnes contre-mesures electroniques aux equipages (voir encadre page 49). Autre contribution meconnue mais essentielle, celle de l'equipe de marque Reco NG . Un travail de haute intensite pour preparer les vols de reconnaissance et gerer Ia

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masse phenomenale de renseignements tournie par le capteur. " La preparation de mission se faisait Ia nuit. pendant que /es equipages se reposaient, se souviennent les capitaines Gallais et Carle. II fallait ensuite briefer cinq heures du matin, avant le decol!age, puis debriefer et exploiter !es informations pendant six ou sept heures en fin de journee, apres f'atterrissage. Et dans Ia nuit suivante, an repartait pour un nouveau cycle ... ,, Le CEAM a notamment participe a Ia mise en place d'une boucle courte entre Ia reco NG et le CAOC de Poggio Renatico pour traiter les Time-Sensitive Targets, cibles prioritaires et mobiles exigeant un traitement de l'information tres rapide : les images etaient transmises en vol vers le Charles-de-Gaul/e ou un premier niveau d'analyse permettait de definir les coordonnees des objectifs. Celles-ci etaient ensuite

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envoyees par messagerie vers le CAOC qui pouvait a son tour " tasker " rapidement les avions.

Pour Ia bonne cause " Toutes ces Gontributions directes et indirectes aux operations sont un motif de tres grande fierte pour nous, conclut le general Rode. "Harmattan " a fait perdre au CEAM un peu de son c6te esoterique et nous a permis de mettre en avant /e r6/e pratique que nous pouvons jouer. " Dans le meme temps, le personnel et les avions du Centre etant lourdement engages dans l'operation , les experimentations qui ne faisaient pas partie des priorites operationnelles prirent quelques semaines de retard. Mais c'etait pour Ia bonne cause... Q Frederic LERT

En haut: Ratale au break avec quatre GBU-12 d'exercice saus Ia voilure. Lourdement engage dans l'operation « Harmattan », le CEAM a du interrompre pendant quelques semaines Ies experimentations sans rapport direct avec l'affaire libyenne. Ci-contre : Ratale du CEAM au decollage de Solenzara. L:implication directe des equipages du Centre dans « Harmattan » a egalement ete tres forte . Les experts etaient aussi des guerriers !

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par Alain Crosnier

Bases et unites de I'armee de I'Air 1978·2012: AVANT ET APRES LE PLAN

«

ARMEES 2000 »

1" partie

1978!

C'etait Ia parution, en novembre, du premier numero d'Air Fan, mensuel consacre exclusivement a l'aeronautique militaire internationale avec une preponderance pour les forces aeriennes fran9aises. Une epoque proehe et a Ia fois bien lointaine lorsque l'on compa re l'armee de I'Air d'alors a celle de 2012. Au cours de cette periode, les bases aeriennes metropolitaines, mais aussi ultramarines, ont toujours ete le point de convergence final des reorganisations successives. En se rendant regulierement sur ces bases, nos reporters ont pu vivre leur passion et vous Ia faire partager par Ia photo et par le texte. Aujourd'hui, certaines d'entre elles ont ferme ou vu leur activite fortement reduite suite aux dissolutions d'unites ou aux redeploiements. Comme vous allez pouvoir le constater dans cet article en plusieurs parties, l'ordre de bataille de l'armee de I' Air a bien change depuis 1978. Et nos lecteurs les plus jeunes, qui ne jurent souvent que par le Rafale, seront sans doute surpris de Ia tres grande diversite des materiels confies alors a nos aviateurs. Mais, tout d'abord, il convient de revenir sur les grandes retormes ayant conduit a cette evolution, dont nous avons ete ternoins a Ia redaction. Au moment ou Air Fan s'elan9ait, il y a pres de trentequatre ans, Ia France etait divisee en quatre regions aeriennes depuis le 30 juin 1962 : Ia FATac/1 '" RAa Metz, Ia 2' RAa Villacoublay, Ia 3' RAa Bordeaux et Ia 4' RA a Aix-les-Milles, ces quatre structures etant chargees du soutien des formations appartenant aux grands commandements operationnels.

1er septembre 1991 : restructuration des RA. En application du plan « Armees 2000 », le decoupage des regions militaires, aeriennes et maritimes est profondement modifie. C'est ainsi que sont creees des structures territoriales identiques pour les trois armees et Ia gendarmerie. L'armee de I' Air passe a trois RA Couplees avec des zones aeriennes de detense : RANE (region nord-est) avec PC a Villacoublay et 52 AIR FAN

meme temps, consequence du demantelement du bloc sovietique, l'arme aerienne est reorganisee et adaptee, les moyens nucleaires de Ia FATac, representes par le couple Mirage 2000N/ ASMP, etant confies aux FAS (Forces aeriennes strategiques).

Stations de detense aerienne de Doullens et Drachenbronn; RAM (region Mediterranee) avec PC a Aix-en-Provence et stations de DA de Lyon-Mont Verdun et Nice-Mont Agel ; RAA (region Atlantique) avec PC a Bordeaux-Merignac et stations de DA de Cinq-Mars-la-Pile et Mont-de-Marsan. Le commandant de Ia FATac/1'• RAperd donc son commandement territorial tout en gardant le contröle de l'aviation tactique . Dans le

1er aoüt 1993 : disparition de la structure escadre. Toujours dans le cadre d' « Armees 2000 », le niveau

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escadre est abandonne, les escadrons devenant autonomes avec un nombre accru d'escadrilles. La premiere unite touchee est Ia 33' ER de Strasbourg. Au 1" juillet 1995, les commandements des 2', 3', 5', 7', 12' et 13' EC ont tous ete dissaus. Les derniers a disparaltre sont ceux de Ia 61 ' ET et de Ia 54' ERA, en juillet 1996 et en juin 2006 respectivement. Du cöte des bases, les SALE (Sections aeriennes de Iiaison et d'entrainement) evoluent en SAL (Sections accueil et Iiaison) ou en EAM (Escales aeriennes militaires) et dependent des MO (moyens operationnels) de chacune d'entre elles.

1"" avrU 1994 : creation des CFAC et CFAP. La necessite de renforcer l'unicite de Ia manreuvre aerienne sur les differents theätres, avec des moyens adaptes et des personnels entraines, conduit a un profand remaniement des grands commandements. Si

METROPOLE BA 101 Toulouse-Francazal (fermee le 01/09/09) BA 102 Dijon-Longvic BA 103 Cambrai-Epinoy (fermeture en 2012) BA 105 Evreux-Fauville BA 106 Bordeaux-Merignac BA 107 Villacoublay BA 110 Creil BA 112 Reims-Champagne (fermee le 30/06/11) BA 113 Saint-Dizier-Robinson BA 114 Aix-Les-Milles (fermeture en 2003) BA 115 Orange-Caritat BA 116 Luxeuii-Saint-Sauveur BA 118 Mont-de-Marsan BA 120 Cazaux BA 123 Orleans-Bricy BA 124 Strasbourg-Entzheim (fermeture en 1994) BA 1251stres-Le Tube BA 126 Solenzara BA 128 Metz-Frescaty BA 132 Colmar-Meyenheim (fermeture en 2012) BA 133 Nancy-Ochey (fermee le 01/07/10) BA 136 Toui-Rosieres (fermeture en 1998) BA 200 Apt (fermeture en 1998) BA 279 Chateaudun BA 701 Salon-de-Provence BA 702Avord BA 705 Tours BA 709 Cognac BA 745 Aulnat OUTRE-MER BA 104 AI-Dhafra BA 160 Dakar (fermee le 31/07/11 ) BA 181 Saint-Denis BA 185 Hao (fermee le 30/06/00) BA 186 La Tontouta (fermee le 23/08/11) BA 188 Djibouti BA 190 Faaa BA 365 Le Lamentin BA 367 Cayenne-Rochambeau

l'organisation et les attributions du CFAS ne sont pas touchees, les moyens aenens conventionnels (FATac et CAFDA) sont regroupes sous le Commandement de Ia force aerienne de combat (CFAC), puissant outil defensif et offensif, tandis que, de son cöte, le Commandement de Ia force aerienne de projection (CFAP) succede au CoTAM. Le Commandement des ecoles de l'armee de I' Air (CEAA), lui, conserve son appellation.

1"" juin 1994 : naissance du CASSIC et du CDAOA. Le CAFDA et le CSTAA (Commandement des systemes de telecommunications de l'armee de I'Air) cedent Ia place au CASSIC (Commandement air des systemes de surveillance, d'information et de communication). Element de Ia chaine operationnelle, le CDAOA (Commandement de Ia defense aerienne et des Operations aeriennes), est en charge de Ia veille permanente de l'espace aerien national ainsi que de Ia planification, de Ia conduite et du SUiVi des Operations aeriennes.

1er juillet 2000 : passage ä. deux B.A. A Ia suite d'une nouvelle organisation militaire territoriale, l'armee de I'Air ne campte plus que deux regions aeriennes : RA nord a Villacoublay et RA sud a Bordeaux-Merignac.

2006 : identification des aero-

nefs.

A l'instar de l'armee de Terre et de Ia Marine, l'armee de I'Air decide a son tour de marquer ses appareils. L'inscription ARMEE DE L'AIR apparait d'abord sur les helicopteres, puis sur les chasseurs et les avions de transport.

2006 : naissance des ESTA. Autre changement d'importance, Ia creation des Escadrons de soutien technique aeronautique regroupant les mecaniciens et pistards des escadrons de chasse ou de transport et les GERMaS charges de Ia maintenance 2• echelon et des grandes visites. Les appareils sont desormais mutualises au sein des ESTA qui les mettent a disposition chaque matin. Une revolution pour les escadrons, dont l'äme reposait en grande partie sur le couple pilote/mecano et l'etroite confiance qui en resultait, et qui conduira a l'application de nouveaux codes sur les avions (voir plus loin).

1"" septembre 2006 : creation du CFA. lssu de Ia fusion du CFAC, du CFAP et du CASSIC, le CFA (Commandement des forces aeriennes) est mis en place a Metz avec deux premieres com-

posantes: Ia BAAC (Brigade aerienne de l'aviation de chasse) et Ia BAAP (Brigade aerienne d'appui et de projection). A I' ete 2007, deux autres brigades viennent completer le format : Ia BACE (Brigade aerienne du contröle de l'espace) et Ia BAFSI (Brigade aerienne des forces de securite et d'intervention). Le CFAS reste responsable des avions de combat a capacite nucleaire ainsi que des ravitailleurs, et le CEAA de Ia formation et du recyclage des personnels navigants et techniciens de l'armee de I'Air.

31 decembre 2007 : disparition des B.A. Enfin, dernier changement, prevu cette fois dans le cadre du plan «Air 2010 », Ia suppressiondes deux RA dont les prerogatives ont ete reparties au sein des nouveaux commandements crees.

14 Juin 2008 : nouvelle codifi.cation. Le decret du 7 decembre 2006, portant reglementation de l'utilisation, de Ia navigabilite et de l'immatriculation des aeronefs militaires, apporte un changement radical dans Ia fa«;:on d'identifier I' appartenance des appareils. Prenons l'exemple du Mirage 2000-5F no 63. Dans l'ancien systeme, vieux d'une cinquantaine d'annees, son code 2-EM nous apprenait qu'il appartenait a Ia 2• EC (2) et qu'il etait mis en reuvre par I'EC 1/2 « Cigognes » (E). La lettre M, qui le repertoriait au sein de son unite, etait Ia dernierede son immatriculation OACI (F-UGEM), celle-ci etant amenee a changer en fonction du parcours de l'avion dans l'armee de I'Air ou lors d'un passage en grande visite. Mais a partir du 14 juin 2008, l'immatriculation OACI est attribuee a vie aux aeronefs, le numero de Ia base de rattachement venant chasser celui de l'escadre. Stationne a Dijon, notre Mirage 2000 s'est donc vu octroyer le code 102-EM, puis 116-EM apres son transfert a Luxeuil. A noter que, lorsque ce nouveau systeme sera applique aux ravitailleurs, il y aura alors inevitablement des doublons : le C-135FR no 470, notamment, sera code 125-CA, comme le Mirage 2000N no 304 ...

* ** On le voit, l'armee de I'Air a vecu d'importants changements depuis Ia parution du no 1 d'Air Fan. Vous les decouvrirez a travers cet article en plusieurs parties consacre aux bases operationnelles de metropale et d'outre-mer*, ainsi qu'aux nombreux types d'appareils qu'elles ont accueillis. 0 • Les unites dissoutes apparaissent en bleu.

AIR FAN 53

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TOULOUSE~:RANCAZAL

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CIET

CIET - mars 1946 : naissance du Centre d'instruction des equipages de transportforme partir d'une section d'entralnement au VSV du GT 1/15 de Valence; - 1" octobre 1965: numerote CIET 340 et dote de C-47 et de Nord 2501. • El1/63 - 1'' juillet 1978 : a Ia creation de Ia 63' ET, devient escadron d'instruction 1/63 sur Nord 2501, Nord 262 et C 160; - 31 septembre 1986 : dissolution de Ia 63' ET. • CIET 340 - 1" octobre 1986: reprise de l'appellation de CIET 340; - septembre 1989: creation d'une antenne C-130 a Orleans; - 1" septembre 2008: transfert a Orleans d'ou il coordonne l'activite de six escadrilles d'instruction des equipages assurant chacune Ia formation sur un type d'avion : EIE 1/340 C 160 Evreux, EIE C-130 Orleans, EIE CN 235 a Mont-de-Marsan, EIE Airbus a Creil, EIE Falcon a Villacoublay et EIE TBM 700. Codes 340-Hx et 340-Vx.

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Vercors

GE 316/ENOSA

Maurienne

- 1986: remplacementdes Nord 2501 pardes Nord 262 AEN et mise en place d' Alpha Jet detaches de Ia 8' EC ; - mai 1993: arrivee des MS 760 Paris, retra it des D 140E; - juin 1993: depart des Alpha Jet apres le transfertau GE 314 de Tours de Ia formation navigateur de combat; - 31 juin 1993: dissolution. Codes 316-Kx, 316-Fx, 316-Dx.

ENOSA - 1" juillet 1993: leGE 316 prend l'appellation d'Ecole des navigateurs officiers systemes d'armes; - 1" juillet 2001 : dissolution de I'ENOSA.

"Maurienne" • CIEH 341 - 1" juillet 1985: arrivee en provenance de Chambery du Centre d'instruction des equipages d'helicopteres avec ses Alouette 11/111, AS 335F Ecureuil et SA 330 Puma; - octobre 1989: mise en place d'AS 555AN Fennec; - 31 juillet 2006 : demenagement sur Ia base de Metz, sans ses aeronefs. Codes 341-Ex, 341-Rx.

"Vercors" • ET 2/63 - 1" juillet 1978: installation de l'escadron en provenance de Reims ou il etait ET 1/62 ; - 1" octobre 1986: dissolution lors du retrait des N 2501 cargos de l'armee de I' Air. Codes 63-Wx.

GE 316

- 1" octobre 1965: creation du Groupement ecole 316 a partir de Ia Division d'instruction des radionavigateurs venue d'Avord avec des MD 311, renforces ensuite pardes C-47 ; - 1969: arrivee de Nord 2501 et retrait des C-47; - 1984: affectation de D 140E Mousquetaire pour l'entralnement a Ia navigation a vue ;

N 2501 des ET 2/63 et El1/63

1" septembre 2009: transformation de Ia BA 101 en Detachement Air 101, dissous le 31 aout 2010.

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( DIJON. ~ LONGVIC Cöte d'Or

Cigognes

"Cigognes" • EC 1/2: escadrilles de tradition Spa 3 et Spa 103, rejointes par Ia Spa 12, remplacee par Ia Spa 26. - 1••juillet 1983: passage de Ia FATac au CAFOA; -28 decembre 1983: dernier vol sur Mirage IIIE; - 1•• juillet 1984: mise en servicedes Mirage 2000C/8 ROM ; - 1•• septembre 1991 : retourausein de Ia FATac; - 1" avril 1994 : passage sous le commandement de Ia FAC; - 9 septembre 1994: creation d'une troisieme escadrille reprenant les traditions de Ia Spa 12 ; - 1•' juillet 1995 : autonome suite a Ia Suppression du niveau escadre; -22 aoGt 1998 : mise en place d'Aipha Jetpendant Ia transformation sur Mirage 2000-5F; - 31 mars 1999 : arrivee des premiers 2000-5F; - mi-1999 : retrait des Alpha Jet; - 3 septembre 2009: remplacement de Ia Spa 12 par Ia Spa 26 ; - 29 juillet 2011 : depart des 2000-5F vers leur nouvelle base de Luxeuil. Codes 2-Ex, 102-Ex, puis 116-Ex.

"Cöte d'Or" • ECT 2/2 : escadrilles de tradition Spa 65, Spa 57 et Spa 94. - 20 juin 1986: derniers vols des Mirage 1118/8E; - 27 juin 1986: derniers vols des Mirage IIIR, passage de Ia FATac au CAFOA, arrivee des Mirage 20008 ; - 1" juillet 1986: changement de designation. • EC 2/2 : escadrilles de tradition Spa 65, Spa 57 et Spa 94. - 30 juin 1995: passage sous le commandement de Ia FAC; - 19 juin 1998: arn3t des stages de formation sur 2000 (mission reprise par I'EC 2/5 Orange), retrait des 20008 et

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Moselle

mise en place de Mirage 2000C/ROI, puis de 2000-5F avec pour seule mission Ia defense aerienne ; 7 septembre 2007 : dissolution de l'escadron present Oijon depuis 1949. Codes 2-Fx et 2-Zx. EE 5/2: escadrilles de tradition Spa 65 et Spa 57. 7 septembre 2007 : creation de I'Escadron d'entralnement 5/2 sur Alpha Jet; les appareils de Ia Spa 65 sont bases Oijon, ceux de Ia Spa 57 Saint-Oizier dans le cadre d'une AEE (Antenne d'escadron d'entral nement) ; juin 2008 : regroupement de tous Ies Alpha Jet a Oijon. EE 2/2: escadrilles de tradition Spa 65 et Spa 57. 1•• septembre 2009 : reprise de Ia designation d'origine. Codes 2-Fx, puis 102-xx.

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Alsace

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"Aisace" • EC 3/2: traditions du GC "Aisace" des FAFL, blason de I'Aisace. - 1" juillet 1983 : passage de Ia FATac au CAFOA; - 12 mars 1985: arrivee d'un Mirage 20008 ROM, suivi le 26 avril du premier 2000C ROM ; - juillet 1985 : derniers vols sur Mirage IIIE ; - 1•• septembre 1991 : retourausein de Ia FATac; - 1•• aout 1993: dissolution (traditions confiees au nouvel EC 3/13 "Alsace" a Colmar). Codes 2-Lx.

"Moselle" • ETM 1/40: traditions escadrilles " Verdun" et "Valmy" . - 30 aoGt 2011 : arrivee en provenance de Metz de l'escadron de transport mixte 1/40 avec quelques T8M 700 de l'escadrille "Verdun". Mirage IIIE de I'EC 3/2

Mirage IIIE de I'EC 1/2

AIR FAN 55

CAMBRAI~

EPINOY Sambre

"Sambre"

Cambn!sis

Picardie

Cornouaille

- 1" novernbre 1957 : dissolution. Codes 12-Zx; - 1" juin 1980: reconstitution sur Mirage F1C et F1C-200; - 23 avril 1993: reception des prerniers Mirage 2000C RDI (operationnel sur le chasseur delta a cornpter du 1" septernbre suivant); -30 juin 1995: autonornie suite a Ia Suppression du cornrnandernent de Ia 12' EC; - septernbre 1996: arrivee d'une troisierne escadrille reprenant les traditions de Ia Spa 90 ; - 7 juillet 2009: dissolution . Codes 12-Kx, puis 103-xx.

• EB 3/93 : escadrilles de tradition Br 226 et C 56. - 6 juillet 1965: creation dans le cadre de Ia rnise sur pied de Ia 93' escadre de bornbardernent. Reception du prernier des quatre Mirage IVA le 1" decernbre suivant; - 30 juin 1976: dissolution suite a Ia reduction du forrnat operationnel des FAS.

"Cambresis" • EC 1/12: escadrilles de tradition Spa 162 et Spa 89, puis Spa 166. - 1" juillet 1953: installation a Carnbrai avec ses MD 450 Ouragan. Equipe ensuite de Mystere IVA, de Super Mystere 82, puis de Mirage F1C a partir de rnai 1977; - avril 1992: transforrnation sur Mirage 2000C/B RDI; - 30 juin 1995 : autonornie apres Ia suppression du cornrnandernent de Ia 12' EC; - 1" septernbre 1996: arrivee d'une troisierne escadrille, les traditions de Ia Spa 166 n'etant reprises que le 10 fevrier 1997 ; - rnars 2012: ferrneture. Codes 12-Yx, puis 103-xx.

"Cornouaille" • EC 3/12 : escadrilles de tradition "Scorpion" et "Dogue". - 1" decernbre 1954: creation a Mont-de-Marsan sur Mystere IVA, prernier chasseur supersonique de conception franc;:aise ; - 25 rnai 1955: installation a Carnbrai. Codes 12-Ux; - 1•' rnai 1959: renurnerote 2/12, toujours sur Mystere IVA. • EC 2/12: escadrilles de tradition "Scorpion" et "Dogue". - juillet 1959 : affectation du prernier SMB2 au debut du rnois, avec reprise de Ia tranehe d'irnrnatriculation allouee initialernent au "Picardie" ; - avril 1976: transforrnation sur Mirage F1C. Codes 12-Zx; -1 " juin 1979: renurnerote 3/12, toujours sur F1C. • EC 3/12 : escadrilles de tradition "Scorpion" et "Dogue". - 31 juillet 1995: dissolution. Codes 12-Zx.

" Picardie" • EC 2/ 12 : escadril les de tradition Spa 173 et Spa 172, puis Spa 90. - 1" avri l 1954: creation ausein de Ia 12' EC. Dote successivernent d' Ouragan et de Mystere IVA ; .i"7i

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Mirage F1C de I'EC 1/12

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Super Mystere 82 de I'EC 2/12 "Cornouaille"

BA 104 AL-DHAFRA lorraine

En application de l'accord de defense entre Ia France et les Emirats arabes unis, Ia BA 104 est creee le 1"' septembre 2008 a ai-Dhafra. A partir de Ia fin du mois, bien avant que l'escadron de chasse "Lorraine" ne s'y installe, eile accueillera successivement plusieurs detachements de Mirage 2000-5F du 1/2 "Cigognes" en provenance de Dijon, ces appareils realisant des missions de defense aerienne et des vols d'entralnement avec les Mirage 2000-9 emiriens. Permanente, l'implantation militaire franvaise aux EAU (IMFEAU) comprend une base navale et de soutien ainsi qu'un groupement de l'armee de Terre.

"Lorraine" • EC 3/30 : escadrilles de tradition Spa 38 et Sal 56.

- 4 novembre 2010: creation de l'escadron dote d'un parc mixte de trois Ratale F3 et trois Mirage 2000-5F, ces derniers etant integres a Ia structure de l'unite ; - fin 2011 : six Ratale en dotation. Codes: 104-xx.

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Ratale base

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M irage 2000-5F de I'EC 3/30

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BA 105 .! I EVREUX! FAUVILLE ;

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"Bearn" • ET 1/64: escadrilles de tradition Sal14 et Sal18. - 1" novembre 1967 : installation de l'escadron avec ses Nord 2501, en provenance du Bourget; - 1" avril 1982 : arrivee des trois premiers C 160 NG ; - juillet 1984: retrait du dernier Noratlas. Codes 64-lx, puis 64-Gx.

"Maine" • ET 2/64: escadrilles de tradition Br 237 et Br 216. - 1968: Ia fermeture de Ia BA 104 du Bourget, demenage-

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Nord 2501 de I'ET 1/64

Maine

Anjou

Bigorre

ment de l'escadron a Evreux avec ses Breguet 765, alors en phase d'extinction, et ses DC-6. - 1" juillet 1977 : dissolution. Codes 64-Px.

"Anjou" • ET 2/64: escadrilles de tradition Br 131 et Br 132. - 23 juin 1978: deploiement, en provenance de Reims, de I'ET 2/62 "Anjou" avec huit Nord 2501 ; - 1" juillet 1978 : renurnerote 2/64; - juillet 1983: arrivee des premiers C 160 NG ; - juillet 1984: depart du dernier Noratlas. Codes 64-Kx, puis 64-Gx.

"Bigorre" • ET 3/64: escadrilles de tradition VR 558 et F 554. - 1" juillet 1972: creation de l'escadron qui se voit confier les traditions de I'ET 2/63 dissous Ia veille sur Ia base de Pau et transfere a Evreux avec ses Nord 2501 ; - 1" juillet 1981 : dissolution. Codes 64-Bx. • EE 59 - 1" septembre 1987: creation de l'escadron electronique 59 avec quatre C 160H; pas de nom de bapteme attribue;

58 AIR FAN

Aubrac

Vaucluse

.. lil Dunkerque

-9 septembre 1992: redesigne escadron avion 1/59 et baptise "Bigorre" ausein du Graupe aerien 59 "Astarte". • EA 1/59 - 31 aout 2001 : dissolution. Codes 59-Bx.

"Aubrac"

• EE 51 : traditions de Ia Br 227 confiees a I'EERE 1/51 (escadrille electronique de recueil et d'exploitation}. - 1" avril 1976: creation a Bretigny de l'escadron electronique 51 avec le DC-8 Sarigue; - 14 juin 1977 : attribution du nom "Aubrac" ; - 12 decembre 1977 : transfert a Evreux; - juin 2001 : arrivee du DC-8 Sarigue NG ; - 17 septembre 2004 : retrait du Sarigue NG ; - 31 aout 2005 : dissolution.

- 1992: remplacementdes Pumapar I'AS532 Gaugar; utilisation de Transall et d' Hercules ; - 2011 : mise en place de Caraca/. Codes divers.

"Dunkerque" • EEA 1/54: escadrille de tradition MF 20. - 1" septembre 2011 : arrivee, en provenance de Metz, de l'escadron electronique aeroporte avec ses deux C 160G. Codes Gx.

EIE 1/340 - septembre 2006 : creation de l'escadrille d'instruction des equipages de c 160 (pilotes, navigateurs et mecaniciens}. a:

Cl

C 160H de I'EA 1/59

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"Vaucluse" • GAM 56 - 31 octobre 1967 : arrivee de I'ELA 56 (escadrille dependant du SDECE) en provenance de Persan-Beaumont; - 1" novembre 1967 : creation du groupe aerien mixte 56 "Vaucluse" ; remplacement des C-47 par des Nord 2501 ; - 1" janvier 1969: rattachement au CoTAM; - 1972 : remplacementdes H-34 pardes Puma; - 1978: remplacementdes MH 1521 Broussard par des DHC-6 Twin Otter; MH 1521 du GAM 56

C 160G de I'EAA 1/54