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Sommaire Vingt-troisieme annee
Le magazine de I'aeronautique militaire internationale
ovril 2007
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Evenements - Elections aeromobiles au Kosovo par Yves Debay - Les derniers Sentry US modernises - Boeing va moderniser les Awacs de l'armee de l'Air - FMB : « Falcon » 2000 par Hugo Mambour
34 45 f'-
Ciao Aviano ! par Philippe et Fran~o is Nötre Mission accomplie pour les CF-18.
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Aeronautica Militare Italiana (fin) par Philippe Roman et Eric Desplaces La force aerienne italienne ii /'aube du troisieme millenaire.
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lndochine (tin) par Pierre Miconnet Dien Bien Phu : l'epilogue d'une guerre. Encart central
Air Attack, Air Tanker par Cyril Defever Pompiers volants en Californie. Revue de presse par l'equipe de la redaction Les nouveautes de /'edition. Des kits ponr les grands par Jean-Luc Fouquet Le F4U-7 Corsair« French Navy» de Hasegawa au 1/ 48'. Analyse des nouveautes par l'equipe de la red action Les dernieres maquettes sorties.
En couverture : en virage au-dessus des Dolomites, ces deux Tornado ECR du 155 0 Gruppo devoi lent leur panoplie de cha rges externes, dont des HARM anti radar. Cent quatorze de ces missiles ont ete ti res par les Italiens durant I'operation « AIIied Force»
Vingt-six profils « guerre d'Indochine » reunis sur huit pages depliantes (dessins de Jean-Jacques Petit).
(Photo AMI via P. Roman).
Directrice commerciale : Martine CABIAC Gestion des abonnements: Publicite:
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Photogravure : PRESTIGE GRAPHIQUE Impression: HERISSEY, ZI n° 2, rue Lavoisier, 27000 Evreux T8I. : 0232282930 Depot legal 2' trimestre 2001
All contents © AIR FAN 2001 Reproduetion me me partielle interdite Numero de eommission paritaire : 61086 Distribution par les NMPP
AIR FAN est membre de l'Offiee de justifieation de la diffusion
Redacteur en chef: Olivier CABIAC Correspondant de la redaction aux Etats-Unis: Rene J. FRANCILLON Principaux collaborateurs Rene BAlL, Christian BOISSELON, Alain BOSSER, Jean-Loup CARDEY, Beno1t COLlN, Phi lippe COLlN, Alain CROSNIER, Erie DESPLACES, Jean-Lue FOUQUET, Michel FOURNIER, Jean-Bernard FRAPPE, Christ GARCIA, Henri-Pierre GROLLEAU, Jean-Pierre HOEHN, Christian JACQUET, Stephane MEUNIER, Mare-Erie MlNARD, Jaeques MOULIN, Stephane NleoLAou, Alain PELLETIER, Jean-Jaeques PETIT, Mare ROSTAING, Jean-Pierre TEDESCO, Bernard THOUANEL, Patrick VINOT-PREFONTAINE Collaborateurs etrangers Denis J. CALVERT, Christophe DONNET, Jim DUNN, Giuseppe FASSARI, Paul JACKSON, Theo VAN GEFFEN, Robert E. KLING, Hans KONING, Peter B. LEWIS, Hugo MAMBOUR, Dave MENARD, Vineent PIRARD, Herman J. SiXMA, Peter STEINEMANN, Riehard L. WARD
Evenements L'ACTUALITE AERO
Les derniers Senlry US modernises es derniers des trente et un E-3B/C Sentry de I'US Air Force encore au standard Block 20/25 ont commence a EHre transformes en Block 30/35. Ce programme de modernisation, entame en 1994, porte sur quatre points princ ipaux: - integration d'un GPS a la place
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du vieux systeme de navigation par inertie (INS) ; - amelioration et extension des memoires des ordinateurs ; - installation d'un terminal dit de classe II pour le systeme commun de repartition des informations tactiques (JT ID S) afin d'ameliorer les liaisons avec les diverses plates-formes de commandement US et alliees ; - ajout de nouveaux equipements de support electroniques (ESM) permettant de capter les em iss ions radar et radio adverses. Le dernier appareil ainsi remis a niveau devrait etre restitue a
Boeing va moderniser les Awacs de I'armee de I'Air oeing est le beneficiaire d'un nou ve au contrat, d'une valeur de 25,5 millions de dollars, visant a la modernisation des quatre E-3F en service au sein du 36' escadron de detection et de contröle aeroportes, base aAvord.
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Ce prog ramme portera sur I'i ntegration d'un systeme de navigation a positionnement global inertiel (GINS) qui sera incorpore au systeme de gestion des missions et au poste de pilotage. Resultat, la navigation et sa fiabilite s'en trouveront nettement
I'USAF en septembre prochain. A ce stade du programme, deux variantes d'Awacs seront en service : les Block 30/35 et le s Block 30/35 RSIP, ces derniers ~ _----::
H. Mambour/AviaScribe
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ameliorees. Par ailleurs, les altimetres seront actualises de maniere a etre compatibles avec les nouvelles normes du contröle global du trafic aerien (GATM) europeen, lesquelles comportent une reduction de la separation verticale entre les avions (RVSM) afin de faire face a I'augmentation du trafic aerien. Les E-3F modernises pourront ainsi continuer a evol uer dans les zones soumises a la RVSM.
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beneficiant d'une mise a jour de leur radar. A terme, tous les E-3 devraient etre portes au standard RSIP. ~
Si Boeing est responsable de la conception des systemes, de leur fabrication, de leur integration et des essais de reception , c'est Air France Industries, sous-traitant du programme, qui modifiera les avions dans ses ateliers du Bourget a partir du mois de juillet prochain. Ce chantier devrait se terminer en octobre 2002. ~ H. Mambour/AviaScribe
Even ements L'ACTUALITE AERO
FAiB : « Falcon » 2000
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ans le cad re du plan de restructura tion baptise " Falcon 2000 » *, lance I'an dernier a I'initiative du lieutenant-general Michel Mandl (chef d'etat-major de la Force aerienne beige) , la FAe8 a programme la dissolution de deux de ses six escad rilles de chasseurs-bombard iers F-1 6 Fighting Fa/con. Celte rMuction n'aura cependant pas de consequences negatives su r les capac ites de I'aviation d'outre-Quievrain puisque celle-ci disposera toujou rs d'un parc de soixante-douze appareils operationnels (plus dix-huit en reserve) En eff et, chacune des quatre escadri lles verra sa dotation passer de douze a dix-huit F-1 6. La premiere unite concernee par ces changements a ete la 2e escadrill e de chasse du 2e Wing tac tique de Fl orennes . Ap res avoir fusionne avec la 350e esca-
dril le de chasse, elle aussi basee a Florennes , elle a tota lement cesse d'exister au debut du mois d'avril 2001. Ce regroupement va permeltre une economie de personnel administratif, tout en prese rvan t le nombre de pil otes . Quant a la 1" escadri ll e de chasse-bomba rdement et de recon naissance , el le devrait se voir renforcee a I'issue de celte restructuration , ses effectifs augmentant pour alteindre I'equivalent de ceux de la " nouvelle » 350 e. Ce rassemblement de personnel et de materiel devrai t engendrer des unites plus coherentes , donc plus efficaces et mieux a meme d'assurer leurs differentes missions. Egalement appelee a disparaitre, la 23 e escadrille de chasse-bombardement du 10e Wi ng tactique de Kle ine 8roge l. Ses effecti fs fusionneront avec ceux de la
• Decide a I'issue de I'intervention au Kosovo lancee au printemps 1999, ce programme a pour objectif de rationaliser les moyens en avions et en pilotes (certaines unites souffrant d'un manque de personnel navigant) ; jusqu'a present, ces derniers etaient repartis au sein de six escadrilles de douze appareils chacune.
31e escadrill e de chasseurs-bombardiers et viendront renforcer ceux de la 34g e escad ril le de chasse . Si la date de celte seconde dissolution n'a pas encore ete arretee - la repartition des pilotes est meilleure a Keebee - , il est d'ores et deja acqu is que les traditions de I'unite seront reprises par I'OCU F-1 6 locale. Ces mesures ont le me rite de remeltre quelque peu les pendules a I'heure. En effet, des la fin de I'annee derniere, paralIe lement a I'annonce de la rMuction du nombre d'unites ope rationnelles, il avait ete evoque la creati on de quatre " entites » ou encore " escadrons » . Si celte idee a aujourd'hui ete abandonnee, la notion d'entite reste neanmoins d'actualite ; lors de I'operation " Alli ed Force » contre la Serb ie, du pe rson nel issu de toutes les escadrilles avait ete engage simu lt anemen t pour assu rer la mise en oouv re de douze F- 16 depuis la base italienne d'Amendola. Les engagements de la FAe8 envers l'Otan pour les interventions exterieures ne s'expriment plus desormais en te rmes d'un ites, mais bien en
termes d'appareils a affecter aux operations dites de soutien de la paix. ~ H. Mambour/AviaScribe
Le spotters'day de KB Le desormais traditionnel spolters' day de Kleine Brogel, organise par I'OCU F-16 au prolit du Fonavibel- Belgian Armed Forees Benevolent Fund -, se tiendra le 19 juin proehain, aI' oeeasion du « Tiger Meet ». Outre les avions participant au rassemblement des tigres de l'Otan, d'autres appareils, ainsi que des invites « speciaux », sont prevus au programme. Les portes de la base seront ouvertes de 9 ha16 h. Prix de I'entree: 800 FB. Inseription par e-mail ou par lax (preeisez vos nom, prenom, adresse, date etlieu de naissanee, ainsi que votre nationalite). E-mail: +IOW/VGP/OCU/
[email protected] Fax: 00 32 11 51 26 60
La poste et I'aviation Du 5 mars au 30 juin 2001, le eale aeronautique Le Trait d'Union presente une exposition sur le theme « la poste et I' aviation »• Au travers d' alliehes, de dessins et de photographies, mais aussi de leltres autographes de Jean Mermoz, ou eneore de pages du earnet de route d'Antoine de SaintExupery, eelle exposition, situee dans le eadre meme de 10 brasserie, ollre au visiteur une retrospeetive des evenements qui ont marque I' epopee de la poste aerienne Iran!aise, des annees lolles jusqu'anos jours. Le Trait d'Union, 122, rue de Rennes, 75006 Paris. Metro Saint-Placide. Tel.: 01 45487066 Fax : 01 45 44 85 48 E-mail:
[email protected]
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Ci-contre .' embleme issu de la Premiere Guerre mondiale, la comete de la 2' escadrille avait deja disparu des queues des F-16 de l'unite depuis l'adoption de nouvelles marques d'identification uniques (lettrescode FS et blason du 2' Wing tactique) pour l'ensemble des appareils bases a Florennes. La dissolution officielle de l'escadrille a eu lieu au mais d'avril.
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epuis I'arret des hostilites au Kosovo et la fin de I'operation « Allied Force " , le Canada, a I'instar des autres pays de l'Alliance, avait deja allege son dispositif aenen en Italie. Ainsi , jusqu'au mois de decembre 2000, seulement six CF-18 et huit pilotes du 425" escadron tactique de chasse (ETAC) de Bagotville restaient encore presents sur la base d'Aviano. La situation politique s'ameliorant dans les Balkans, et conformement au souhait de l'Otan de reduire au strict minimum ses activites dans ceHe region, le gouvernement canadien decida donc de meHre un terme a I'operation « Echo " de la Canadian Task Force Aviano (CTFA). Laissant derriere eux personneis et materiel de soutien au sol, les Harnet rentrerent au pays le 22 decembre, des le lendemain de I'annonce officielle qui en avait ete faite par le ministre de la Oefense Art Eggleton. Apres ce depart, des equipes de maintenance furent envoyees sur place pour proceder au demantelement du reseau de communications , lequel avait ete organise il y a quelques annees, et permettre ainsi le retrait total des forces armees canadiennes d'ici fevrier 2001.
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Operation (( Echo » Lancee en juin 1998, « Echo " fut orchestree a partir de la base d'Aviano 00 six CF-18, accompagnes d'environ cent vingtcinq militaires, furent deployes. Pour memoire, rappeions que la campagne aerienne de l'Otan contre la Serbie se deroula entre le
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24 mars et le 10 juin 1999. Jusqu'a tres recemment, toutes les missions de la CFTA etaient encore planifiees par le centre des operations aeriennes combinees des Balkans (BCAO) installe Vicenza, a 130 km au sud-ouest d'Aviano. 8~rfaitement rode , le detachement canadien etait constitue de personneis au sol en poste pour une periode de six mois minimum. Cote pi lotes, affectes pour des sejours d'un a trois mois, tout nouvel arrivant devait subir un entrainement specifique, en particulier un stage de survie de 48 h, et suivre differents cours sur les materiels uti lises par les Serbes, tout en se familiarisant avec les procedures de combat propres au thMtre d'operations. Les equipages provenaient aussi bien de la cote est (Bagotville) que de la cote ouest (Cold Lake). Lors de notre visite , c'est le lieutenant-colonel Faucher, patron a la fois du 425" ETAC et du detachement, qui nous accueillit. Titulaire de plus de 1 000 h de vol sur Harnet, il est I'un des rares pilotes canadiens a posseder la qualification instructeur de la Fighter Weapons School de Nellis. Pour I'anecdote, il connait egalement bien notre I'armee de l'Air puisqu 'iI y vola sur Mirage IIiE durant trois ans , au sein d'un des escadrons de Nancy. C'est d'ailleurs avec une certaine nostalgie qu'il nous parlera du vieux delta franyais, non sans oublier d'evoquer un probleme moteur qui lui procura quelques bei les frayeurs .. Ayant realise plusieurs sejours en Italie, il participa a cinq missions de combat pendant la premiere semaine de la campagne
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Ci-dessus : le 425" escadron tactique de chasse est reparti vers sa base d'attache de Bagotville le 22 decembre 2000, soit un jour apres I'annonce officielle de I'arret de I'operation « Echo » par le gouvernement canadien. Ci-contre : en finale sur la piste d'Aviano, ce Hometdu 425' HAC « Alouettes » rentre d'une mission d'entrainement. Page de gauche, en bas : CF-18A en attente en zone Lola, la Oll les mecaniciens retirent les securites armements.
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aerienne de l'Otan. 11fut d'ailleurs de la premiere vague d'assaut qui comprenait quatre CF-18. 1I se souvient parfaitement de cette mission de com bat en Serbie. Cette nuit-Ia, le premier appel radio fut un message d'alerte lance par « Magic " , un Awacs de l'Otan qui avait detecM la presence de deux MiG-29. Aussitöt, deux F-16 hollandais en patroui lle re~uren t I'autorisation de les intercepter. Le colonel Faucher et son ailier pouvaient entendre distinctement les ordres de
tir des missiles et, quelques secondes apres, ils realiserent que I'un des deux Fulcrum avait ete touche de plein fouet, ne laissant dans le ciel qu'une boule de fe u ; quant a I'autre , son pilote ne chercha pas I'affrontement et prefera fui r vers sa base. Une fois cette menace ecartee, les pi lotes canadiens purent poursuivre leur ro ute vers leur objectif : un terrain d'aviation qu'ils neutraliserent a coups de GB U-12 a guidage laser. Ce raid constitua le premier bombar-
dement effectue par des appareils non americains a I'interieur des frontieres serbes et aussi la premiere mission de combat en Europe de I'aviation canadienne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale !
Attaques air-sol La plupart des sorties executees par le detachement concern aient I'attaque air-sol . Ces dern ieres rep resenterent 10 "10 des mis-
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Ci-contre : en temps normal, les pilotes du 425' ETAC assuren!, ä partir de Bagotville, la detense aerienne de la cote est du Canada et travaillent aussi en etroite collaboration avec les unites americaines dans le cadre du Norad.
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Au milieu: perche deployee, ce CF-18A attend son pilote devant une hangarette betonnee ä Aviano. Pour des raisons de securite militaire, les journalistes ne sont pas admis dans les abris. En bas : equipes des deux systemes de ravitaillement, ä savoir perche rigide ettuyau sou pie, les KC-10 de I'USAF sont en mesure de satisfaire les besoins en kerosene des Harnet canadiens. Ici, un KC-10 au decollage sur la piste d'Aviano.
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sions de bombardement de l'Otan. En regle generale, lors d'un package strike, seulement la moitie des appareils engages larguaient des bombes ; les autres ayant un r61e d'escorte et de support au cas Oll la situation serait devenue critique. Comme pour I'ensemble des avions de la coalition, I'altitude moyenne d'intervention des CF-18 se situait entre 15000 et 25 000 pieds, seuls les A-10 FAC de I'US Air Force etant autorises Ei descendre en dessous de ce plancher. En complement, les aviateurs canadiens realiserent egalement des missions de protection (CAP) ou de couverture aerienne, soit 18 % de la totalite de celles dont ils furent charges. A la fin avril 1999, afin d'augmenter la pression sur le president Milosevic, les Allies deciderent de concentrer leurs efforts sur une multitude de cibles en Serbie. Des lors, I'activite aerienne de l'Otan s'accrut au point d'atteindre presque 1 000 sorties par jour! A son tour, le gouvernement canadien decida de revoir Ei la hausse la composition de son detachement, qui , entre temps, etait passe de six Ei douze appareils, le portant Ei dix-huit CF-18 et Ei trente-deux pilotes. L'ensemble des effectifs du CTFA s'elevait desormais Ei trois cents personnes! Au plus fort de I'operation " Allied Force ", entre seize et vingt-quatre missions de combat furent menees quotidiennement par les Harnet frappes de la feuille d'erable. D'apres les statistiques , les aviateurs accomplirent un total de 678 sorties , representant 2 600 heu res de vol. Les medias I'ont souvent ecrit Ei I'epoque, cette guerre fut gagnee grace Ei la seule puissance aerienne de l'Otan. La campagne de bombardement, qui fut cependant pas mal controversee de part et d'autre, porta malgre tout ses fruits . . AIR FAN 11
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Milosevic fut contraint au depart, laissant derriere lui un peuple serbe dechire par les affrontements, mais bien decide a revenir a la case depart pour suivre le chemin de la democratie. A I'issue de ce conflit, toujours partir d'Aviano, les pilotes canadiens furent charges de la couverture aerienne au-dessus du Kosovo et de la Bosnie, se tenant prets , si necessaire, fournir un appui air-sol aux troupes de la SFOR ou de la KFOR. D'une duree maximum de quatre heures, les mis-
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En haut : comme de nombreuses forces aeriennes de l'Otan, les Canadiens arment leurs appareils de missiles AIM-9UM Sidewinder.
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En haut, droite : excellent appareil multiröle, le CF-18 aura toutefois montre certaines faiblesses durant les operations de guerre au Kosovo, en particulier au niveau de son systeme de communication securise. Ci-contre : l'Ejercito dei Aire dispose pour le moment d'une petite flotte de tankers: trois Boeing 707K et cinq KC-130H. Modernises par Casa, notamment avec des ecrans EFIS de Rockwell-Collins, les Hereules ont egalement ete dotes de lance-Ieurres ALE-47 pour leur autoprotection. Durant {( AIIied Force », leurs equipages ont effectue soixantesix missions de ravitaillement
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sions etaient le plus souvent menees deux ou quatre avions armes systematiquement de deux missiles AIM-9L1M et d'un lanceleurres plaque sous le fuselage pour leur autoprotection. La version M du Sidewinder est, en fait, une variante « durcie " affichant un fort pouvoir de discrimination des differentes sources de chaleur, capable, par consequent, de reconnaitre un leurre infrarouge d'une sortie de tuyere. Apres I'arret complet des hostilites, les equipages continuerent neanmoins effectuer tres regulierement des vols d'entraTnement air-sol , mais sans aucun armement ni meme des bombes d'exercice. Chaque vol etait mis profit pour realiser un ravitailleme nt avec les differents tankers de l'Otan, notamment les C-135FR de I'armee de l'Air,
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les KC-i35 ou les KC-i0 de I'USAF et, plus rarement, les Hereules espagnols. Pour les Forces armees canadiennes, ce deploiement aura servi demontrer la flexibilite du CF-iB , appareil multir61e dont I'efficacite - en attaque air-sol - re pose essentiellement sur I'adaptation de bombes a guidage laser. En revanche , il aura revele certaines faiblesses , particulierement au niveau de ses systemes de communication. Quoi qu'il en soit, les Canadiens peuvent etre satisfaits de la contribution qu'ils ont apportee a la paix dans cette partie des Balkans. 0
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Philippe et Fran{:ois NOTRE Les auteurs tiennent ii remercier vivement les majors Mike Minnich et Isabelle Robitaille (officier de presse) ainsi que le LcI FaucheT, et le capitaine Quiros Diaz du detachement « !caro ».
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~~~~~--~----------------------------------------------------------------~--~ '"@ En haut: les Piaggio 808GE sont utilises principalement pour entrainer les operateurs des centres radar travailler en ambiance de brouillage electromagnetique.
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Au milieu: partis d'Amendola, deux AMX Ghibli du detachement du 51 0 Stormo d'lstrana suivent le tanker avant une mission de CAS diurne sur les positions serbes au Kosovo. Ci-contre : le remplacement des venerables Boeing 707 ravitailleurs est une des priorites de I'AMI qui doit deployer ~ de plus en plus regulierement ~ ses chasseurs hors des ~ frontieres nationales.
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i le transport aerien militaire italien est en pleine reorganisation , il est une composante originale beaucoup plus stable, celle dediee a la lutte anti-sous-marine et qui aligne dix-huit Breguet 1150 mis en CBuvre par des equipages mixtes. En effet, ces appareils appartiennent a I'armee de I'air, mais leur emploi depend de la marine. C'est un general inspecteur de I'aviation ASM (un aviateur) qui assure le lien entre les deux etatsmajors grace a un staff mixte. Les Atlantic etant avant tout a vocation anti-sous-marine, ils sont repartis sur les deux grandes 71es italiennes au sein de deux Stormo, le 30 0 a Cagliari-Elmas (Sardaigne) et le 41 0 a Sigonella (Sicile). Hormis a proximite des cates ou ils collaborent avec les Tornado pour les missions d'attaque a la mer, ils ne sont guere utilises dans le rale de PC volants, contrairement aleurs homologues franc;:ais. Dans un souci d'economie de 10gistique, mais aussi pour pallier le manque d'equipages (vingt et un en theorie, douze dans la pratique), I'AMI a decide de regrouper toute la composante a Sigonella. Cependant, ce mouvement a pris du retard, car il ne satisfait pas la Marine, plutat encline a garder les avions pres des navires. Parallelement, les Italiens planchent sur le remplacement de ces appareils qui, au plus tard , devront etre retires du service en 2010, comme ceux des Marineflieger. Une etude conjointe est donc en cours avec l'Allemagne pour I'achat d'un nouvel avion de patrouille maritime. L'ltalie a estime ses besoins a quatorze exemplaires. Les materiels en lice sont I'ATL 3, propose par Dassault, une evolution du P-3C " 2000 » ou un nouvel appareil americain. En attendant,
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En haut: l'Aermacchi MB-339CD, en service au 61° Stormo de Lecce-Galatina, est un avion d'entrainement ideal pour les pilotes destines ä voler sur Tornado lOS, sur AMX ou, prochainement, sur F-16. 11 sera encore plus utile pour preparer la transition sur Eurofighter. Ci-dessus: en 1999, durant « AIIied Force », ce pilote de Tornado verifie I'accrochage de ses deux bombes GBU-16 (Mk.83 de 500 kg equipee d'un kit Pavewayll) avant un raid sur la Serbie. La photo de la creature nue, glissee dans la poche transparente, fait-elle partie de I'equipement de survie ?... . AIR FAN 15
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Ci-contre : les Fiat G-222 de radiomesures du 8° Gruppo ont recemment re~u cette nouvelle livree grise appliquee aujourd'hui atous les avions militaires de transport italiens. Au milieu: un SF.260 au decollage sur la piste de Latina. Une bonne trentaine de ces petits monomoteurs sont utilises pour la selection et la formation initiale des eleves-pilotes de l'Accademia Aeronautica. En bas : les petits NH-500 servent de montures-ecoles depuis de nombreuses anntles sur la base de Frosinone, au sud-est de Rome. Leur remplacement est PrE1VU moyen terme, sans doute par des Agusta Al19.
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808/180. Jusqu'EI tres recemment, un jeune pilote n'etait jamais affecte sur Hercules, une situation qui pourrait changer avec le passage EI deux escadrons sur C-130J. En 1995, EI la suite d'un probleme de
I'AMI evalue I'interet d'une modernisation partielle de la flotte avec I'adoption du Flir Tango et d'une nouvelle avionique de bord. Dans tous les cas, les unites ASM devraient conserver leur structure organique " bicephale » pendant encore de nombreuses annees .. . parce qu'elle a fait ses preuves !
logistique rencontre avec ses MB-339A, I'AM I a ressuscite une autre filiere, celle du cours Euro Nato de Sheppard, aux EtatsUnis. Depuis, les besoins criants en jeunes pilotes n'ont fait que renforcer cette option
Le commandement des ecoles C'est le seul commandement EI n'avoir pas subi de changements depuis la grande reforme lancee en mars 1999. Le cursus des eleves ressemble etrangement EI celui en vigueur en France. Les officiers sont formes l'Accademia Aeronautica (ecole de I'air) de Pozzuoli , pres de Naples, tandis que les sous-officiers suivent leurs cours EI Caserte. S'agissant du personnel navigant, outre l'Academie, il existe un recrutement " complementaire » qui represente environ 40 % des effectifs. Pour la formation de base, qui s'etale sur quatre mois, c'est le 70° Stormo de Latina qui assure la selection initiale sur SF.260 (quarante appareils livres EI partir de 1976 au 207° Gruppo). Ensuite, les eleves rejoignent la base de Lecce pour une periode de huit mois, ou ils, se perfectionnent sur les MB-339A d~ 61 ° Stormo (212° et 214° Gruppi). Quinze MB-339CD (version EI cockpit digital , ravitaillable en vol et dotee d'un systeme d'armes tactique moderne) sont egalement en service et quinze autres viennent d'etre commandes - payes en grande partie par le ministere de l'lndustrie, ils ne coOtent pas cher EI I'AM I ! Ces monoreacteurs servent EI I'entrainement avance " chasse » Les pilotes d'helicoptere sont, quant EI eux, formes sur NH-500 au sein du 72° Stormo, EI Frosinone. Moins evidente est la progression des transporteurs qui , abandonnant le MB-339, so nt envoyes EI Pise ou ils passent directement sur Fiat G-222 pour un " vieillissement » transport avant d'etre incorpores dans une unite operationnelle sur G-222 ou ~agg~ 166/
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Ci-contre : I'Italie sera le client de lancement du C-27J qui partage la motorisation et I'avionique du C-130J. Douze exemplaires devraient etre livres la 46' Aerobrigata installee ä Pise.
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Au milieu: le S.208M, petit quadriplace de liaison, est en service au sein de presque toutes les escadrilles de liaison de I'AMI. En bas : survolant les paysages desertiques de la Sicile, le prototype DA7 de I' Eurofighter est vu ici lors d'une campagne de tir/largage de charges lourdes, qui pretigure une evolution probable des derniers avions livres vers un röle mixte.
et, aujourd'hui , 50 % des PN sont farmes outre-Atlantique. C'est dans cette meme 10gique que les Italiens viennent de s'engager dans le Nato Flying Training Course au Canada, a raison de trois elElVes et de trois moniteurs par an pendant vingt ans ! Si cette participation est encore symbolique, elle pourrait bien monter en puissance I'aveni r. Pour clore ce tour d'harizon des unites navigantes de l'Aeronautica Militare Italiana, un dernier mot sur les escadrilles de liaison (squadriglie collegamento) ou de liaison et de secours (collegamento e soccorso), ainsi differenciees selon qu 'elles mettent ou non en oeuvre des helicopteres SAR AB-212 en plus de leurs moyens de liaison. Dotees
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theoriquement de MB-339A et de monomoteurs a helice S.208M, certaines, en fait, ne possedent pas d'appareils en permanence. Outre la liaison, ces unites permettent egalement aux aviateurs abonnes de mainteni r leur qualification a niveau. Elles so nt tres frequentees, y compris par les pilotes operationnels pour le vol aux instruments. Codees en 600, chaque Stormo a la sienne.
L'AMI dans le futur L'AMI est encore en pleine evolution. Les leyons tirees du Kosovo ont profondement reoriente la politique de cette armee de I'air qui en veut desormais pour son argent lorsqu'elle achete un materiel. Le plan de deploiement des cent vingt et un EF2000 Typhoon est deja fige. Troi s bases accueilleront le nouveau chasseur, avec deux Gruppi chacune Grosseto, Trapani et Gioia dei Colle. C'est le 9° Gruppo qui devrait etre transforme en premier, les travaux d'infrastructure debutant cette annee a Grosseto. Cela dit, compte tenu des retards accumules dans le calendrier des livraisons (premier appareil de serie attendu en 2004 , premier Gruppo operationnel fin 2005) et de la necessite de retirer au plus vite les F-104, il a fallu trouver une solution pour conserver toute sa credibilite a la defense aerienne durant les quelques annees a venir, le leasing des Tornado F.3 s'achevant fin 2004. La disponibilite moyenne des bireacteurs Panavia au Kosovo et le cout prohibitif de leur modernisation , pour integrer notamment le missile AMRAAM , ont pousse les Italiens a choisir entre le pret de F-16 ou celui de Mirage 2000-5. Non seulement cette sol ution se revele plus economique que le maintien du tandem Tornado/F-104, mais elle permet aussi de preparer en souplesse le
En haut: operant depuis de nombreuses annees au sein du 31 0 Stormo de Ciampino, ce DC-9 reste en service malgre la livraison des deux Airbus A319CJ . Au milieu: les pilotes d'interception de l'Aeronautica Militare Italiana attendent impatiemment la livraison des EF2000 pour rejoindre enfin le top des chasseurs europeens. Le premier escadron sera operationnel en 2005. Ci-contre : si I'industrie aeronautique italienne est partie prenante dans le programme de l'A400M, I'AMI ne semble guere interessee par cet appareil, surdimensionne pour ses besoins tactiques.
18 AIR FAN
passage sur EF2000 de pilotes volant sur
Starfighter, un chasseur des annees 1960 ! Finalement, ce so nt trente-quatre F-16A/B qui seront loues pour cinq ou six ans, la conversion demarrant des cet ete aux EtatsUnis. Ces avions au standard ancien (Block 15) ne sont peut-etre pas I'ideal, mais ils presentent I'avantage d'etre disponibles immediatement par prelevement sur les stocks de I'US Air Force. Par ailleurs , I'AMI compte utiliser intensivement ses Aermacchi MB-339CO pour I'entrainement des jeunes pilotes destines EI voler sur Fighting Fa/con, puis sur Eurofighter. Parallelement, I'aviation italienne a souhaite developper les echanges avec les pays occidentaux dotes d'avions modernes. Ainsi, I'ete dernier, un pilote de F-104 a ete affecte pour trois ans sur Mirage 2000C EI I'EC 1/5 d'Orange. En contrepartie, un pilote de Luxeui l s'en est alle täter du Tornado EI Ghedi.
S'agissant de la flotte tactique , les principaux projets concernent une remise EI niveau EI mi-vie (MLU) des Tornado lOS et des AMX afin de les maintenir en ligne jusqu'en 2010. Prevu pour 2004, le chantier Tornado sera conduit en collaboration avec la Luftwaffe et devrait comporter une nouvelle avionique, une liaison satellite, une liaison de donnees MIOS, une nouvelle suite CME (notamment un detecteur d'emissions radar performant) ainsi que des armements de precision (Storm Shadow, Paveway 111 , JOAM). Pour les AMX, seule a ete prevue la modernisation du dernier lot de trente-six avions (hybridation du GPS sur la centrale de navigation, pod laser et peut-etre remplacement du radar de telemetrie par un radar d'attaque). Par la suite, I'AMI espere bien pouvoir porter toute la flotte au meme standard. Par ailleurs, I'etat-major italien etudie I'adaptation d'autres equipements •
- JVN sur Tornado lOS et AMX, mais aussi en interception sur Tornado F.3 et F-16 . - nacelle de recuei l Elint passive sous A'MX qui pourrait bien etre l'Astac franc;:ais, et, ~ plus long terme, integration d'une capacite de brouillage offensif, sous avion de combat ou de transport, utilisable pour I'entrainement des stations radar et les operations d'escorte des appareils d'assaut ; - pod electro-optique stand-off avec datalink de nouvelle generation pour remplacer I'obsolete pod Opheus (basse altitude) des AMX, he rite du F-104. Par ailleurs, des drones Predator seront commandes.
Nouveaux armements Cote armements de precision, apres I'integration des bombes guidees laser Paveway II sous Tornado et AMX, terminee durant les operations au Kosovo , I'AMI s'est attaquee EI celle des bombes dotees d'un kit
:;; des missions qui leur avaient ete assig nees
~ dans le cadre des operations aeriennes au
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Ci-dessus : le RSV dispose lui au ssi d'un exemplaire du tres original Pi aggio 180, dont les performances en croisiere et la maniabilite sont etonnante s.
Paveway 11 1 (GBU-24 avec corps de bombe Mk.84 de 1 000 kg ou " penetrator » BLU-1 09) sous Tornado. Apres leur chantier de modernisati on a mi-vie, les Tornado pourront aussi etre armes de munitions JOAM (kit GPS su r bombe Mk. 83) et Enhanced Paveway 111 (laser et GPS), permettant un tir precis au travers des nuages. Pour I'AMX, le succes des bom bes israeliennes Opher (Mk.83 de 500 kg avec kit de guidage antichar infrarouge), testees au Kosovo, suscite un grand interet pour leur version guidee laser Lizard qui semble tres economique. La mise en ceuvre de tout cet armement necessitera certain ement de commander quelques pods laser supplementaires. Actuellement, dix-huit pods TV et dix-huit pods IR CLOP (Thales) sont en service sur les Tornado. Pour les frappes a longue distance, l'ltalie a deja choisi le Scalp/Storm Shadow francobritanniq ue qui sera livre a parti r de 2003. Quant a la capacite antinavire, rien n'est prevu pour rempl acer les missiles Kormoran d'ici trois ans, mais cette mission n'est certainem ent pas prioritaire au sein de l'Aeronautica. En revanche, du cote des missiles air-air, le terrain a ete larg ement defric he. Engagee dans le prog ramme Iris-T, I'AMI recevra, des 2003, mille exemplaires de ce missile a courte portee qui equipera tous les avions en service. Oe meme , des missiles AIM-1 20B AMRAAM ont ete commandes (soixante pour I'in stant) au profi t des Tornado F.3, mais surtout de l'EF2000 dont ce sera le premier missi le BVR (ti r hors de la portee visuelle) ; ce jusqu'a la mise en service du BVRAAM Meteor choisi par tous les utilisateurs de l'Eurofighter.
Vieux ravitai/leurs En matiere de transport, outre la confirmation d'achat de douze C-27J qui marquera le renouveau de la flotte tactique a Pise, I'aviation ital ienne doit resoudre rapidement le probleme de ses tankers. Si les Boeing 707TfT ont reussi I'exploit d'assurer 100 % 20 AIR FAN
Kosovo, ils so nt ce pendant au bout du rouleau. Oeux appareils neufs vont certainement etre commandes cette annee (Airbus A3 10-300 ou Boeing 767-200 dotes de nacelles) et, pour absorber le reste des besoins, la conversion en tankers d'une partie des C-1 30J est aussi a I'etu de. Le choix du ravitail leur dependra sans doute ... du contrat de maintenance qui pourrait etre confie a Alitalia. Tout ceci laisse bien peu de
Tableau des unUes navigantes Bases Rivolto
Stormo 20 Stormo
Ghedi
60 Stormo
Unites
Aeronefs
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_ )_Q?~__ G!_~~J!~ Q~!'!
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Amendola
606' SC
32 0 Stormo
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MB-339A, S.208M
_____________________ ~~_0_____________________________________ _ __ ____________ _~~_0:l __________________________________ _
_ )_Q) ~__G!_~~J!~ Q~!'!
Pia cenza
50 0 Stormo
Istrana
51 0 Stormo
Grosseto
40 Stormo
Cervia
50 Stormo
Grazzanise
90 Stormo
Gioia dei Colle
36 0 Stormo
Trapani
3]0
Decimomannu Pise
RSSTA 46' Aerobrigata
632' SC
S.208M, NH-500
670' SCS Autonomo
MB-339A, AB-212
Stormo
Pratica di Mare 140 Stormo
_ ~.~_G!.~p_e~ . _ ._.
-S5ö-Grü-ppö--------------------
Reparto Sperimentale Volo
31 0 Stormo
Elmas Sigonella
30 0 Stormo 41 0 Stormo
Leece
61 0 Stormo
Latina
700 Stormo
Frosinone
72 0 Stormo
Guidonia Milan-Linate Vicenza Salto di Quirra
Centre de vol
Brigade BCR
Brigade BCI
_________________~?~?Tß_ ~ :?_~?_~~J_ ~ :?_~?____________ _
W Gruppo P.808, P.1 80, G-222VS 81 0 Centre d'entraTnement HH-3F, AB -212
15 0 Stormo
Rimini Brindisi Ciampino
J:_~!.~p.~!! ...................... ~:!~.... _............................... .li.I!~.§r~.p.p.~.••.•.•..•••.••.•..•.~:!~~L ................................. 98° GruDDo G-222
avoile
CADC Otan POIYllOne Interarmees
303 0 Gruppo Autonomo 31JO Gruppo
- j.jj.j~3F - - ---- - - -- - --- - - - - - - - - --- -- -- - - - - - - -
83 0 Centro SAR 84 0 Centro SAR
P.166, P.180 F-l04S, TF-l04G, AMX, AMX-T, Tornado lOS, MB-339A, MB-339CD, P.180, G-222, S.208M, NH-500 HH-3F HH-3F
86 0 Gruppo
Br 1150
423' SQuadrilllia SCS 503' SC 672' es cadrill e d'helicos
S.208M divers planeurs P.180, AB-212, NH-500 NH-500 AB-212
Brigade support aerien
'Aviation naval81 \' "I
itomma,n-,,_emenjt L des ecoles
place a l'A400M, dont les Italiens ne semblent pas avoir reellement besoin. Si I'on excepte le cas atypique du Timor oriental, leur zone d'intervention prioritaire est constituee de I'arc mediterraneen elargi, lequel s'arrete concretement en mer Rouge. L'etat-major souhaite aussi se doter d 'un Awacs national, avant tout pour boucher les trous de la couverture radar en basse altitude au sud de la peninsule. Bien que participant a la force de detection aeroportee (AEW) de l'Otan a Geilenkirchen , l'ltalie estime que les Sentry ne so nt pas assez disponibles pour les exigences nationales, surtout lorsqu'il s'agit de lutter contre les trafics ou I'immigration clandestine. Le vecteur retenu devrait se situer entre l'E-3F ou le B767, trop chers pour les finances italiennes, et l'E-2C Hawkeye, juge peu performant
En ce qui concerne les voilures tournantes, le choix s'est deja porte sur une flotte de trente-cinq NH-90 destines a remplacer, apres 2008, les trente-cinq HH-3F et autant d'AB-212. Si ce nouvel helico est parfaitement adapte a la mission SAR, il devra aussi assurer celle de SAR de combat pour laquelle son rayon d'action semble un peu insuffisant Du cote des machines d'ecolage, l'Agusta A 119 semble bien place pour succeder au NH-500.
Entrainement et tir air-sol L'une des priorites des aviateurs transalpins consiste a trouver des zones d'entralnement basse altitude (depuis I'accident du telepherique de Cavalese , les vols se deroulent au-dessus de 600 m, ce qui ne pre-
sente aucun interet tactique). Outre les sejours reguliers a « Red Flag " , I'AMI a deploye I'ete dernier un detachement de support permanent (quinze personnes) a Goose Bay, au Canada. Tous les ans acette periode, douze Tornado passeront ainsi trois mois outre-Atlantique, les equipages real isant, eux, des sejours de trois semaines. Avant d'etendre ces campagnes aux AMX, les Italiens souhaitent aussi explorer la piste' marocaine. En effet, ce pays off re de larges espaces deserts et ne necessite pas un flux logistique tres important (Ies ravitailleurs ne sont pas indispensables). En revanche, il n'existe pas de polygone tactique dote d 'un systeme de restitution et les zones de tir reel doivent etre modernisees pour permettre des tirs realistes . Malgre des difficultes budgetaires identiques a celles qui ont frappe les forces aeriennes des autres pays europeens, I'AMI est aujourd'hui engagee dans une mutation profonde. Apres une reorganisation radicale de ses structures , elle est en passe de mener a bien la modernisation de sa flotte de transport pour repondre aux engagements de plus en plus frequents dans des missions de soutien a la paix. Avec I'arrivee prochaine des F-16 en leasing, puis des Eurofighter, la composante de defense aerienne se trouvera au niveau de la composante tactique ; les Tornado et les AMX, dont cette derniere est constituee, ont demontre au Kosovo qu'ils etaient des systemes d 'armes mOrs. En definitive, les evolutions prevues a court terme devraient permettre a I'AMI de rester au premier plan des aviations europeennes. II ne lui reste , en fait, plus qu'un defi arelever : recruter suffisamment de pilotes pour faire voler ses appareils. 0 tin
Eric DESPIACES et Philippe ROMAN
En haut: les Tornado IDS sont en mesure de realiser des attaques ä la mer avec deux missiles antinavires Kormoran. C'est aujourd'hui le 1560 Gruppo de Gioia dei Colle qui assure principalement cette mission. Ci-contre : enregistre sous le matricule militaire MM62176, ce C-130J (code 46-41) appartient au 20 Gruppo base ä Pise. Une version ravitailieur de ce nouveau cargo tactique est tres serieusement envisagee par I'etat-major de I'AMI. 0:
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,------------------------------------------------------------------------------------, Ci-dessus : armuriers au travail sur les F8F Bearcat du graupe de chasse 1/22, Dien Bien Phu. Ces avions devaient assurer I'appui feu rapproche de la base aeroterrestre, I'appui observation et le renseignement revenant une demi-douzaine de MS 500. En mars 1954, apres quelques jours de combats et quelques pertes, ils allaient devoir evacuer la piste de Dien Bien Phu soumise des tirs de plus en plus violents de I'artillerie du general Giap.
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Ci-contre : pendant une grande partie de la bataille de Dien Bien Phu, les B-26 Invader - ici, une version Leader au nez vitre - fure nt employes non seulement pour I'appui feu de la base aeraterrestre, mais surtout pour I'attaque des lignes de communication par lesquelles le Viet-minh acheminait troupes, munitions et appravisionnements en direction de la cuvette assiegee. 22 AIR FAN
e 20 novembre 1953, un Douglas C-47 aux couleurs de I'armee de l'Air quitta la piste de Bach MaI, au Tonkin , et mit le cap vers la Haute-Region. A bord de I'avion se trouvaient certains des responsables de I'operation que le haut commandement franc;;ais avait decide d'entreprendre a Dien Bien Phu en vue de couper la route du Laos au Viet-minh. II s'agissait de creer de toutes pieces, autour de ce village occupe par Giap depuis novembre 1952, une base aeroterrestre capable de constituer une menace teile pour les communications ennemies que ce dernier ne pourrait faire autrement que d'interrompre son avance afin d'y livrer bataille. Les Franc;;ais avaient teste I'efficacite de ce concept pour la premiere fois en 1951, lors de I'affrontement de Hoa Binh. Ensuite, le general Salan I'avait applique avec succes a Na San, en novembre 1952, afin de briser I'attaque lancee par le Viet-minh sur le Laos. L'aviation de transport avait achemine en toute hate sur cette position , a environ 200 km des lignes amies, plusieurs bataillons qui avaient resiste a tous les assauts menes par I'ennemi. Enfin , en janvier 1953, le corps expeditionnaire franc;;ais avait tenu Giap en echec a Xieng Khouang en recourant acette methode. Pourtant, cette fois , les circonstances etaient differentes. Le general Dechaux, commandant le GATac Nord, fin connaisseur de l'lndochine ou il servait depuis 1939,
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etait hostile acette operation. 11 n'avait pas manque de le clamer quelques jours plus t6t, lorsqu'il avait appris les intentions du general Navarre. Le commandant en chef n'avait tenu aucun compte de ces objections. Les conditions atmospheriques audessus de la Haute-Region se revelant favorables en ce 20 novembre 1953, les responsables presents a bord du C-47 firent envoyer a Hanoi un message qui autorisait le declenchement de I'operation " Castor " , soit le largage de trois bataillons de parachutistes sur la cuvette de Dien Bien Phu.
Navarre et Lauzin Quand il avait accepte, en mai 1953, de prendre le commandement du theatre indochinois , Navarre se retrouva face a une situation complexe et difficile. La guerre durait depuis bient6t huit ans et rien ne laissait envisager une solution militaire qui fOt favorable a la France. Bien au contraire . Grace a I'aide que lui fournissait la Chine communiste , le Viet-minh n'avait cesse de se renforcer. Ce n'etait plus a de simples actions de guerilla que les Fran<;ais etaient confrontes. Depuis le debut des annees cinquante, Giap avait patiemment forge une armee bien equipee en artillerie et en moyens antiaeriens, avec laquelle il affrontait le corps expeditionnaire dans de grandes batailles ou la mobilite de ses troupes avait souvent eu raison des lourdes unites fran<;aises.
Ci-dessous: d'un entretien assez delicat, manquant d'equipements radioelectriques, le Bearcatne disposait evidemment pas de I'allonge necessaire pour intervenir avec toute I'efficacite voulue au-dessus de Dien Bien Phu, ä partir des ba ses du Tonkin.
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Ci-contre : chargement de bombes sur un B-26. Pendant la plus grande partie de la bataille de Dien Bien Phu, les Invaderde I'armee de l'Air furent engages par petits paquets. Entre janvier et fevrier 1954, les Etats-Unis livrinent aux Fran~ais vingtdeux Invadersupplementaires, mais le potentiel nouveau represente par ces appareils ne put etre entierement exploite, faute d'un nombre suffisant d'equipages. Ci-dessous: pour pouvoir intervenir avec efficacite sur les pistes par lesquelles le Viet-minh faisait transiter la logistique necessaire la conduite de la bataille de Dien Bien Phu, les Bearcat, dont le rayon d'action Mait pour le moins restreint, furent equipes de reservoirs de carburant auxiliaires en mars 1954. lei, des F8F du 1/22 a Dien Bien Phu.
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Avec la fin du conflit coreen, I'inquietude du haut commandement franc;;ais alla en s'accroissant. Les Chinois avaient desormais la possibilite d'apporter un appui log istique de plus en plus important a Ho Chi Minh. Disposant des camps d'entrainement de Ching Sai et de Nanning , en Chine meridionale, Giap avait ete en mesure de parfaire la formation de sept divisions d'infanterie et d'une division d'artillerie calquees sur le modele sovietique. Navarre n'ignorait pas non plus la lassitude de I'opinion franc;;aise 24AIR FAN
vis-a-vis de la lutte menee par le corps expeditionnaire en Indochine. II savait que les moyens en hommes et en materiel lui seraient consentis avec parcimonie. La participation franc;;aise a l'Otan monopolisait toutes les energies et les chefs d'etat-major des differentes armees n'etaient guere disposes a distraire une partie de leurs ressources au profit du theatre extreme-oriental. Prenant en compte tous ces imperatifs, le nouveau commandant en chef dressa ses
projets pour les annees a venir, certain de la necessite d'eviter - dans I'immed iat - un affrontement avec le gros du corps de bataille ennemi . Aussi preconisait-il une attitude defensive dans le nord, sans toutefois exclure la possibilite d'actions offensives limitees destinees a dejouer d'eventuelles attaques en force de I'adversaire. En revanche, il semblait bien decide a prendre I'initiative au Centre-Annam en vue de pacifier cette partie de l'lndochi ne et de s'emparer d'une region importante pour I'effort de
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Ci-contre : mecaniciens au travail sur un F6F Hel/eat de l'Aeronautique navale. Avec ses Privateer, ses Hel/diver et ses F6F, I'Aero participa de maniere fort active 11 la bataille finale menee en Indochine, tant au-dessus de la cuvette de Dien Bien Phu que sur les voies d'approvisionnement du Viet-minh. Ci-dessous: decollage d'une formation de B-26. En janvier 1954,Ies Invaderdu GATac Nord effectuerent 1 028 h de vol, contre 1 079 en fevrier et 2 091 en mars. Mais seulement moins de 1 % des missions concernerent plus de cinq appareils 11 la fois.
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@ ~~--~==~~==~~~~=-====~~~----------------------guerre du Viet-minh. Ces idees, le general en chef les exposa dans le detail a ses principaux subordonnes lors d'une reunion qui eut lieu pendant la seconde quinzaine de juin 1953. Parm i ceux qui assisterent a celte importante conference figurait le general Lauzin qui avait pris les fonctions de commandant de l'Air en Extreme-Orient quelques semaines auparavant. La situation qu'avait trouvee Lauzin n'etait guere brillante. Jamais les relations entre I'armee de Terre et I'armee de l'Air n'avaient ete aussi mauvaises que du temps ou Salan assumait le commandement en chef en Indoch ine et Chassin la direction des forces aeriennes. La premiere tache a laquelle fu rent confrontes Navarre et Lauzin consista a amel iorer les rapports entre Terre et Air.
Grace a la presence du general Bodet - qui avait assure les fonctions de commandant de l'Ai r d'avril1947 a mars 1950 - aupres du commandant en chef, I'avenir s'annonc;;ait sous un meilleur jour. En aoOt 1953, pour montrer sa bonne volonte, Navarre accepta que I'armee de l'Air tot associee a la conception initiale des operations sur I'ensemble du theatre extremeoriental. Gardant cependant la haute main sur les moyens de transport aeriens, le commandant en chef se reservait le droit de les utiliser comme il I'entendait, selon les circonstantes du moment. Lauzin, quant a lui , s'inquietait du faible niveau d'effectifs et de ressources en materiel dont il disposait. En juin 1953, il n'avait, pour assurer la multiplicite des missions qui lui etaient imparties,
que 685 officiers, 5 978 sous-officiers et 4 325 hommes de troupe. Aussi reclama-t-il aupres du chef d'etat-major de I'armee de l'Air, le general Fay, I'envoi de 2 630 hommes en Indochine, dans les delais les plus brefs. L'urgence de ce renforcement s'imposait d'autant plus que le plan Navarre impliquait un accroissement sans precedent de I'activite aerienne. L'autre preoccupation de Lauzin se rapportait aux bases aeriennes. En effet, le schema strategique dresse par Navarre necessitait d'entreprendre la construction de nouveaux aerodromes, particulierement sur le revers occidental de la chaine an namitique ou le Vietminh avait porte la guerre en 1952 . Lauzin suggera I'ed ification de terrains aSeno, Pakse, Vientiane et Bu6n Ma Thu6t, de AIR FAN 25
Ci-contre : engages assez tardivement dans la guerre d'lndoehine, les helicopteres y effeetuerent des missions pour le moins variees, allant de I'evaeuation des blesses et des malades ä la reeuperation des pilotes tombes en territoire ennemi. Quelque quarante-deux helicopteres, dont des Hiller UH-12A, H-23A et H-23B, mais aussi des Sikorsky S-51 et S-55, furent deployes en Extreme- Orient par les Fran yais. lei, un H-19B. Ci-dessous: portee ä quatre groupes representant quelque cent avions, la flotte de Dakota, appuyee par un nombre croissa nt de C-119 Flying Boxcar, joua un röle fondamental dans I'approvisionnement de la base aeroterrestre de Dien Bien Phu . Ne pouvant plus operer depuis la piste de la euvette, sous le feu de I'artillerie ennemie, les C-47 durent proceder par parachutages quelques jours seulement apres le debut de la bataille.
Spitfire HF.9 du Ge 1/ 3 « Navarre • (cote SPA 153). Notez 1a fenetre pour 1a camera.
Ju 52 du GT 1/ 34, puis GT I/64 « Bearn ., 1e premier groupe de transport dep10ye en 1ndochine.
1946-1954
Les avions de l'annfe de l'Air et de l'Aeronautique navale dans 1a guerre d'Indochine
C-47 Dakota du GT 1/15 « Touraine • (GMEO), qui assurait 1e transport entre 1a France et 1'1ndochine ou il fut detruit 1e 22 juillet 1948.
C-47 Dakota du GT 1/64 « Bearn • (ete 1954), affecte aux evacuations sanitaires.
Ju 52 du GT II/62 « Franche-Comte >. Cet appareil fut accidente ä. Nghia Lo 1e 16 novembre 1951.
C-119F Flying Boxaar du Detachement C-119 (ex-63rd TCS/403rd TCG de l'USAF), ä. Cat Bi en mai-juin 1953.
Profils de
Cy-J~~v~
I
~-----_._-- \--------
--~._--
SBD-5 Dauntless de la flottille 3F, en 1947.
,
I;..
PBY-5A Gatalina de la flottille 8F, l'un des taut premiers deployes en Indochine.
F6F-5 Hellcat de la flottille 1F, base sur l'Arromanches en aoüt-septembre 1951, durant la campagne d'Indochine.
MS 500 affecte a la base mobile de Tan San Nhut. Veritable • Deux-chevaux » du ciel, le Griquet fut utilise par les trois armes. Profils de
CJfuMJ ~~V~
P-63 Kingoobra du GM 1/9 en janvier 1951.
«
Limousin
»
Cl re escadrille),
a Saigon
---_.-----
P-63 Kingoobra du GC 1/ 5
«
a Gia Lam en octobre 1949.
Vendee
»
Cl re escadrille),
P-63 Kingoobra de 1a 5' escadre de chasse, a Gia Lam en septembre 1949. Appareil attribue a 1'etat-major de 1'escadre.
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NC 701 Martinet de 1'ELA 52, a Tan Son Nhut e est arme d'une mitrailleuse de sabord et de bom
Ki-54 de l'ELA 52 , recupere et remis en etat a partir de 1946 en tant qu'avion de liaison a Tan San Nhut. Notez l'insigne FAFL sur le nez .
Ourtiss SB2G campagne d'!
PB4Y-2 Privateer de la flottille 24F, a Tan San Nhut en 1954.
t en 1949 . Oet appareil ,ombes sous le ventre (non visibles).
3 Helldiver de la flottille 9F lors de la ldochine, au premier semestre 1953 .
...
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Profils
de
cY-Ja~v~
---
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----
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Nord 2501 Nomtlas du GT 2/ 64 « Anjou ., accidente le 22 juin 1954 a Gia Lam.
Mosquito du groupe de chasse « Corse ' . Ces appareils
furent envoyes en renfort en Indochine durant le premier semestre 1947 .
Ki-43 Oscar en decembre 1945 . Notez les insignes de nationalite incomplets et l'ancienne marque du 64 8ental.
Westland 8-51 Dmgonfly de l'ELA 52. Une dizaine de ces helicopteres furent cedes par les Britanniques au titre du MDAP. Hs conserverent pour la plupart leur camouflage RAF d'origine.
F8F-1B Bearcat du GM 1/9
«
Limousin - (2' escadrille).
F6F-5 Hellcat du Ge 2/6 « Normandie-NiE~men -, affecte ensuite au GM 2/9 jusqu'au mois de juin 1952.
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Auvergne -
F8F-1B Bearcat du GM 2/8 « Languedoc - (2' escadrille) .
B-26B Invader du GB 1/19
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Gascogne -, en 1954.
© coll. Shaa (fonds Chauwin)
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Ci-dessus, ci-contre et en bas : pendant toute la bataille au-dessus de la cuvette de Dien Bien Phu, aussi bien les B-26 In vader et les F8F Bearcatde I'armee de l'Air que les Privateeret les Helldiverde l'Aeronautique navale furent confrontes ä une artillerie antiaerienne ä la fois puissante et efficace. Devant la commission d'enquete reunie apres les evenements tragiques de mars-mai 1954, le general Navarre lanlfa : « C'est cette DCA, cette DCA de 37 mm, qui a tue Dien Bien Phu ». Les ca nons de 37 mm du Viet-minh avaient une portee de 2 300 m environ, mais des avions frany ais furent tou ches ~ ä 3300 et ä 3400 m, sans t5 doute par des canons (9 de 75 ou de 105 mm.
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Ci-c ontre : I'activite des F8F Bearcat de I'armee de l'Air ne cessa de croltre pendant les premiers mois de 1954. Oe 915 heures de vol en janvier, elle tomba ä 645 en fevrier, mais remonta ä 964 en mars et a1 041 en avril.
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En bas : le C-119 F!ying Boxcar, designe sous le nom de Packet dans I'armee de l'Air (au sein de I'US Air Force, le Packet correspond ait au C-82). apporta un soutien precieux aux C-47 Dakota engages dans les missions de ravitaillement de la garnison assiegee de Dien Bien Phu.
far;:on a permettre aux unites aeriennes d'operer autrement qu 'a partir des aerodromes du delta du fleuve Rouge.
Lauzin reorganise I'armee de I'Air Paris ne repondit pas aux attentes de Navarre et de Lauzin avec I'empressement que ces derniers esperaient. Tout ce que I'armee de l'Air obtint fut la creation d'un groupe de transport, I'augmentation de la dotation en Douglas B-26 des deux groupes de bombardement qui operaient sur place et un renfort de 700 hommes. Toutes les autres demandes se heurterent au meme argument : la priorite accordee a la participation a l'Otan interdisait toute ponction dans les effectifs et le parc des forces aeriennes metropolitai nes. Dans le meme temps, tirant profit d'une certaine accalmie sur le terrain, Lauzin s'appliqua a regrouper ses unites, fatiguees par huit mois de combats incessants. La necessite d'eviter une trop importante dispersion des moyens, en prevision de la bataille a livrer en 1954, amena le general Navarre a ordonner I'evacuation de la base aeroterrestre de Na San , qui ne fixait plus au ta nt d'effectifs ennemis qu'au moment de sa
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constitution. Cette operation fut un plein succes. Au rythme d'un avion toutes les six minutes, I'armee de l'Air demenagea pres de 5 000 hommes entre les 7 et 12 aoOt, sans que les forces de Giap ne se doutent de quoi que ce soit. Pu is, en septembre, I'aviation prit une part importante a I'offensive " Mouette " lancee en vue de detruire les bases de depart d'une eventuelle offensive contre le delta du fleuve Rouge. Enfin , Lauzin obtint des resultats tres sati sfaisants dans I'attaque des depots ennemis de Ha Tinh , conduite dans le cadre des operations " Artois " et " Picardie ", puis " Brochet " le 14 octobre. A la veille de la bataille de Dien Bien Phu , le commandant de l'Air en Extreme-Orient disposait de soixante-dix-neuf chasseurs Grumman F8F (avec soixante et onze pilotes seulement), de dix-hu it avions de reconnaissance Grumman RF8F et Douglas RB-26 (douze pilotes), de trente-six bombard iers Doug las B-26 (vingt-trois equipages) et de soixante-neuf Douglas C-47 et cinq Fairchild C-119 (quatre-vingt-douze
equipages). Quant a l'Aeronautique navale, elle rassemblait trente-trois appareils et trente-deux pilotes pour la chasse, huit bombardiers servis par six equipages et troi s avions de transport (deux equipages). En tenant compte des imperatifs logistiques, I'aviation de chasse de I'armee de l'Air etait en mesure de fournir 1 900 heures d'activite mensuelles, contre 900 h pour l'Aero ; le transport, lui, avait des potentialites de 8300 h par mois. Toute la politique du general Lauzin consista a porter cette capacite a 10 000 heures de far;:on a pouvoir transporter trois bataillons de parachutistes sous preavis de 72 h. Un tel objectif ne pouvait etre atteint qu'avec une flotte plus etottee constituee soit de soixante-qui nze C-47 appuyes par vingt-deux C-1 19, soit de cent C-47 . Comme la premiere solution impliquait la transformation de treize equipages franr;:ais sur Flying Boxcar, en plus des douze deja presents en Indochine, Lauzin opta pour la seconde. L'arrivee des Dakota de renfort s'etala entre le 20 novembre 1953 et le 1e' fevrier
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1954. Si le C-47 pouvait emporter une charge de 2,5 t qu'il larguait en dix douze passages, le C-11 9 affichait une capacite de plus de 6 t qu'il etait en mesure de parachuter d'un seul coup. Lauzin n'en etait pas moins favorable au bimoteur de Douglas , le Flying Boxcarse revelant un appareil del icat qui , de plus , presentait I'inconvenient d'user avec une incroyable rapidite les pistes non betonnees.
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L'initiative du Viet-minh Tels etaient les problemes qui se posaient au commandant de l'Air en Extreme-Orient lorsque Navarre, qui s'attendait une offensive du Viet-minh visant soit le delta du fleuve Rouge soit la Haute-Region, apprit,
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dans les derniers jours d'octobre, I'avance d'une division en nem ie vers Lai Chau. Malgre certains avis qui lui consei llaient de ne pas degarnir les positions essentielles du delta du Tonkin , il donna I'ordre d'occuper Dien Bien Phu entre le 15 et le 20 novembre afin de barrer la route du Laos Giap, pays que le gouvernement franr;:ais, pour des raisons politiques , souhaitait defendre. Le 9 novembre , le general en chef informa le commandant de l'Air de son intention de lancer une operation sur la cuvette, en fixant I'aviation les missions suivantes : parachuter plusieurs bataillons sur Dien Bien Phu ; interdire par des actions de bombardement les itineraires par lesquels le Viet-minh pouvait acheminer des unites et du ravitaillement vers la Haute-Region ; ravitailler la gar-
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nison installee sur la nouvelle base aeroterrestre raison de 7,5 kg par homme et par jour. Deux jours plus tard , le colonel Nicot, chef du sous-groupement des moyens militaires de tran sport aerien , rer;:ut I'ordre de tenir la flotte de C-47 et de C- 11 9 prete intervenir. L'idee meme d'une operation sur Dien Bien Phu souleva de nombreuses reserves parmi les aviateurs. Lors d'une reunion preliminaire avec les responsables terrestres , Nicot insista sur la distance separant la cuvette des bases de Cat Bi, Gia Lam et Bach Ma'i (environ 300 kilometres), les seules partir desquelles ses apparei ls etaient en mesure d'operer. Par ailleurs, il rappela la quasiinexistence d'equipements radioelectriques en Haute-Region et deplora que la presque totalite de la flotte de transport ait ete affectee I'operation prevue, au detriment des autres theatres. Pas plus que Dechaux , il ne fut cependant ecoute . Le 20 novembre, le general Cogny, commandant la zone du Tonkin, ordonna le largage sur la cuvette. Deux formations, de chacune trente-deux et trente-trois avions,
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En haut: alignement de B-26 Leader. Dans les dernieres semaines de la bataille, les Americains proposerent aux responsables aeriens fran~ais sur le terrain de leur faire livrer des B-29. Mais comment I'armee de l'Air aurait-elle eu le temps necessaire pour former suffisam ment vite des equipages sur ce quadrimoteur, elle qui manquait cruellement de navigants ne serait-ce que pour mettre en CEuvre ses B-26 ? Ci-contre : aux Bearcat, taut comme aux B-26 de I'armee de l'Air, revinrent des missions que I'artillerie de la base aeroterrestre de Dien Bien Phu ne parvint ja mais iI assurer, teiles que la recherche et la destruction des canons du Viet-minh, ma lg re les promesses initiales des responsables terrestres. AIR FAN 29
s'envolerent de Gia Lam et de Bach Ma'I, lachant le 6" bataillon du 1"' regiment de parachutistes sur Dien Bien Phu. Au cours de I'apres-midi , une autre vague de C-47 amena un nouveau bataillon. Dans la soiree, et au prix de onze tu es et de cinquantedeux blesses, les Franyais s'etaient empares d'un large perimetre autour de la localite et avaient conquis son aerodrome qu'un bulldozer de 7 t, transporte par un C-119, s'employa Ei remettre en etat Ei partir du 21 novembre. Appuyes par des Privateerde l'Aeronautique navale et par quelques Bearcat, les troupes aeroportees repousserent plusieurs tentatives de debordement conduites par un regiment du Viet-minh. Les operations de parachutage s'acheverent le 23, apres que 190 tonnes de materiel eurent ete convoyees vers la Haute-Region. Une piste de 1 000 m ayant ete tracee, trois Morane-Saulnier MS 500 Criquet vinrent s'y poser. Le 28, un Bristol 170 Freighter amena Ei pied d'reuvre, en deux rotations, huit obusiers de 105 mm, tandis que les operations de ravitaillement, impliquant quatre-vingts appareils, apportaient chaque jour cent cinquante tonnes de vivres et de munitions Ei la garnison franyaise. Au debut de decembre, le terrain de la cuvette fut en mesure d'accueillir un detachement de Bearcat du groupe de chasse 1/22 et six avions legers d'observation. Un poste de controle des interventions aeriennes (PCIA), confie au capitaine Guerin , y fut installe en vue d'assurer la liaison entre I'aviation et le chef des operations terrestres et fournir, grace au radiophare dont il disposait, les releves necessaires Ei I'approche sans visibilite.
Accepter la bataille cle Dien Bien Phu Dans I'intervalle, la situation generale
avait evolue de fayon considerable. RenCi-contre : le Packet representait, par rapport au C-47, une moindre depense d' equipages par tonnage kilometrique et il disposait d'une plus grande capacite d'emport. Son plancher, place iI une faible hauteur, facilitait le chargement du fret, mais le bipoutre de transport americain n'en affichait pas moins quelques detauts. Ses helices etaient fragiles et il avait une fächeuse propension iI endommager le revetement des pistes iI partir desquelles il operait.
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CHINE
LAOS
Sam Neua.
Golfe du Tonkin Xieng Khouang •
contrant Lauzin Ei Saigon le 2 decembre 1953, Navarre lui fit part de son intention d'accepter de livrer bataille Ei Dien Bien Phu . Le commandant en chef demandait Ei I'armee de l'Air de fournir quotidiennement au camp retranche 100 tonnes de ravitaillement. En contrepartie , il s'engageait Ei maintenir Ei tout prix la piste d'aviation en etat, Ei ameliorer la defense du point d'appui Gabrielle (qui, s'il venait Ei tomber, permettrait au Viet-minh d'interdire tout atterrissage), Ei empecher I'ennemi de s'installer sur les cretes avec son artillerie et ses moyens antiaeriens, et Ei mener une action de contrebatterie sur les canons de I'adversaire afin dans toute la mesure du possible - d'eviter Ei I'armee de l'Air d'avoir Ei s'engager dans des missions de ce type. Oe leur cote, les F8F, les B-26 et les Privateer devaient s'appliquer Ei empecher la montee vers la HauteRegion d'une masse de manreuvre ennemie estimee Ei deux divisions d'infanterie, appuyees par 20 000 coolies. L'etat-major du commandant en chef supposait que si le
Viet-minh etait capable d'acheminer vers Dien Bien Phu des canons de 75 mm, iI serait dans I'incapacite d'y faire parvenir des materiels plus lourds ou son artillerie antiaerienne , notamment ses pieces de 105 mm et de 37 mm d'origine sovietique. La sous-estimation des possibilites de Giap dans ce domaine allait couter tres cher Ei la garnison du camp retranche. Tandis que I'aviation de transport procedait au ravitaillement de la base aeroterrestre, en beneficiant du soutien des appareils de plusieurs societes civiles, requisitionnes par le general en chef, la veritable bataille pour Dien Bien Phu se livrait sur les voies de communication de I'adversaire. S'il demeura optimiste jusqu'au milieu du mois de decembre 1953, le general Navarre dut bien admettre par la suite, au vu des renseignements qui lui parvenaient, que, contrairement Ei toutes les previsions , le Viet-minh regroupait autour de la cuvette des moyens de plus en plus considerables en hommes et en materiel.
Mais la perspective d'avoir EI affronter la plus grande partie du corps de bataille du Viet-minh autour de Dien Bien Phu n'amena pas pour autant Navarre EI renoncer EI son offensive au Centre-Annam, autour de Nha Trang et de Tourane. Celle-ci, baptisee « Atlante ", demarra vers la fin du mois de janvier 1954, dispersant un peu plus les
moyens dejEl reduits de I'aviation. Quant EI empecher les divisions adverses d'investir Dien Bien Phu en bombardant les pistes qu'elles empruntaient, le general en chef se leurrait. Meme avec des effectifs plus importants, un tel resultat eut ete impossible EI obtenir. Les milliers de coolies disposes par I'adversaire le long des axes sur lesq uels progressaient ses troupes reparaient rapidement les degats causes par les bombes . Qu'un chemin tat coupe et un autre etait aussit6t ouvert EI travers la jungle. Les relations commencerent donc EI se tendre entre Navarre et Lauzin, le premier reprochant au second I'absence de succes significatifs contre les lignes de communication ennemies. La situation se degrada un peu plus quand, le 31 janvier, les canons de 75 mm et de 105 mm de Giap tirerent pour la premiere fois sur la piste de la cuvette, endommageant un appareil sur un parking. Le meme jour, les Bearcat de Guerin essuyerent le feu des pieces du regiment 367, qui disposait de canons de 37 mm ainsi que de mitrai lleuses de 12,7 mm et de 13,2 mm. Le danger etait tel que le colonel de Castries, auquel avait ete confie le commandement du camp retranche, monta plusieurs operations de degagement destinees EI chasser le Viet-m inh des postes d'observation qu'il occupait au nord et au nordouest de la cuvette. La premiere action de ce type , en date du 11 tevrier, coClta si eher en 'hommes que, le 17, le general Cogny demanda EI de Castries de se limiter EI des attaques legeres. Comme devaient le montrer les evenements ulterieurs, I'artillerie de Dien Bien Phu se trouva bien vite dans I'impossibilite de reagir avec efficacite contre les canons lourds et les pieces antiae-
riennes de Giap. Le 11 mars , un C-119 fut detruit sur son aire de stationnement par un obus de 75 mm ; le lendemain , deux Criquet subi rent un sort identique.
Fout-il evaeuer 10 base oeroterrestre ? La perte de la bataille des hauteurs cernant Dien Bien Phu , avec toutes les consequences redoutables qu'elle signifiait, remettait en question I'existence meme de la base aeroterrestre. Les responsables de I'armee de l'Air et ceux de I'armee de Terre pouvaient des lors legitimement se demander ce qu'il adviendrait du camp retranche si I'artillerie du Viet-minh parvenait EI interdire la piste aux appareils de transport. D'autant que, le 13 mars, se revelerent de nombreuses pieces antiaeriennes , qui jusque-IEI etaient restees muettes, abattant un Hel/cat de I'Mronautique navale. Puis , EI 17 heures, appuyee par une intense preparation d'artillerie, I'i nfanterie adverse monta EI I'assaut du point d'appui Beatrice, lequel tom ba au cours de la nuit. Le mauvais temps qui regna pendant toute la journee du 14 empecha les C-47 et les C-119 de livrer aux defenseurs, dont les stocks s'epuisaient, les munitions necessaires EI la poursu ite de la lutte. Au debut de I'apres-mid i, les Bearcatdu 1/22 « Saintonge" encore en etat de voler furent contraints de quitter la cuvette, les autres etant detruits au sol par les obus de I'adversaire. Ainsi, moins de 48 h apres le debut des combats, Dien Bien Phu se retrouvait prive de tout soutien aerien local. La situation empira le 15 mars avec la chute de Gabrielle, qui seella le destin de la base aeroterrestre. Desormais , le Viet-minh etait EI moins de trois kilometres de la piste Ci-contre : chargement de bombes sur I'un des Bearcat du 1/22 charges de la defense rapprochee de la base aeroterrestre de Di en Bien Phu. Un poste de contr61e des interventions aeriennes (PCIA), confie au cap itaine Guerin, avait ete amenage par I'a rmee de I'Air dans le camp retranch e afin d'y coordonner les actions menees par la voie des airs.
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qu'il commenga a pilonner des feux de ses pieces. Les circuits d'atterrissage, quant a eux, se trouvaient directement sous le feu des canons antiaeriens. Pour parer acette menace, le colonel Nicot ordonna de proceder ades posers de nuit avec un balisage lumineux reduit. L'emploi de cette methode ne fit que retarder I'ineluctable. Le 28 mars, le terrai n d'aviation de Dien Bien Phu devint definitivement inuti lisable. Hormi s les parachutages, aucune autre solution ne pouvait etre desormais appliquee pour permettre le ravitai llement des troupes prises au piege dans la cuvette. Les operations de largage commencerent tout d'abord a 200 m, I'emploi des C-47 necessitant une douzaine de passages sous le feu ennemi. Face a I'accroissement de la densite des tirs antiaeriens, le colonel Nicot demanda ses equipages d'operer 2 800 m si les canons de 37 mm se man ifestaient, ou a 1 500 m en presence de mitrailleuses de 12,7 mm. Comme la precision des largages dependait en grande partie de I'altitude a laquelle les avions de
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transport se presentaient au-dessus du camp retranche, I'emploi de parachutes a ouverture retardee s'imposa. Ainsi, une ouverture commandee a 40 secondes et a 50 secondes permettait d'effectuer des lachers a 2 600 m et a 3 000 m respectivement. La vulnerabilite des C-47 , contraints de revenir plusieurs fois sur leur objectif afin d'y deverser leur cargaison, se reve la de plus en plus criante ; aussi le transport aerien utilisa-t-il de plus en plus des C-119 , le nombre de ces appareils etant passe de cinq en decembre 1953 a vingt-neuf vers la fin de la bataille. Pendant ce temps , la situation au sol n'avait fait qu'empirer. Des le 17 mars, le point d'appui Anne-Marie se trouva investi. Treize jours plus tard , le 30, le general Giap ordonna un second assaut d'envergure contre Dom inique et El iane. Enraye le 5 avril , il fut suivi d'une nouvel le attaque contre Huguette, position qui flanquait la piste d'aviation par I'ouest. Par ailleurs, les difficultes du transport allaient croissant, et les C-47, de meme que
les C-11 9, en butte aux tirs de 37 mm, se trouvaient dans I'obl igation d'evoluer a plus de 3 000 m. Le colonel Nicot devait aussi repond re a de nombreuses demandes d'appui emanant de divers theatres - au total , I'aviation de transport assurera 22 566 h pour le compte de Dien Bien Phu de novembre 1953 a mai 1954. Ces problemes furent a I'origine d'une lente degradation des relations entre Lauzin et Navarre, ce dernier reprochant a I'aviation de ne pas savoir tirer le maximum de ses possibilites. Le confl it entre les deux hommes atteignit une tei le virulence que Nicot proposa meme de remettre sa demission.
L'armee de I'Air ala limite de ses capacites Par ailleurs, la polemique relative au probleme de I'appui feu allait bon train. L'artillerie du camp retranche s'etant revelee dans I'incapacite de faire taire les pieces antiaeriennes de I'ennemi, I'aviation dut prendre son compte un nombre sans cesse plus
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Ci-contre : l'Aeronautique navale, hormis des Helleat, des Corsair et des Helldiver, engagea au combat des Privateer pendant les derniers mois du conflit indochinois. Ces gros quadrimoteurs furent charges,1I I'instar des B-26, de I'attaque des voies de communication du Viet-minh menant 11 Dien Bien Phu pendant les premieres semaines de 1954. Ci-dessous: outre les missions d'ae rotransport de troupes, de transport de fret et de parachutage, les C-47 assurerent d'importantes täches d'evacuation sanitaire pendant les premiers jours de la bataille. lei, un Dakota portant des croix rouges pris sous les tirs de I'artillerie ennemie Dien Bien Phu.
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Ci-contre et en dessous : quelques Noratlasfurent engages en Indochine, titre experimental, au sein d'un groupe de transport de I'armee de I'Air, le GT 2/64 « Anjou ». Les resultats de ces essais se revel erent encourageants, mais s'il avait ete deploye sur une plu s grande echelle, le Nord 2501 ne se serait sans doute pas montre aussi endurant que le Dakota sur le theatre indochinois.
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important de missions de destruction, Certes, une demarche du general Bodet a Paris avait permis a Navarre de recevoir vi ngt-deux B-26 supplementaires en janvierfevrier 1954, et un renfort de quatre vingt-dix mecaniciens, mais le potentiel en heures de vol de cet appareil ne fut utilise qu'a 60 % seulement. En mars, il n'existait en effet que trente-trois equipages pour mettre en ceuvre les quarante-cinq Invader en unites, Absorbant la presque totalite des possibilites de sortie des B-26 - qui auraient ete plus uti les dans des missions d'appui indirect ou independantes - , les actions d'appu i direct sur Dien Bien Phu, contre les batteries d'artillerie adverses, userent les groupes de bombardement. Par ailleurs, le commandement du camp retranche detourna a son profit immediat au moins 50 % des missions declenchees par le comite des objectifs que Cogny avait mis sur pied le 23 mars, sous la responsab ilite du colonel commandant I'artillerie des forces terrestres du NordVietnam. Quant a I'action menee sur les voies de communication , dont Navarre avait ordonne I'interruption le 25 janvier, elle reprit le 10 avri l avec les F8F des groupes de chasse 1/22 et 2/22 et les B-26 du 1/25, ainsi qu'avec les Helldiver de la flottille 3F, les F6F de la flottille 1F et les Consol idated PB4Y Privateer de la flottille 28F de I'Mro-
nautique navale, Cette nouvelle offensive n'eut guere plus de resultats que la precedente non seu lement parce que les coupures de pistes presentaient une efficacite restreinte , mais aussi et surtout en raison de la dispersion des attaq ues, A la suite de contacts etablis avec les Americains au debut du mois d'avril , I'intervention d'une soixantaine de B-29, en vue de detru ire les approvisionnements indispensables a Giap pour condu ire sa troisieme offensive, fut envisagee, Le general Lauzin estima que prelever en pleine bataille, afin de proceder a leur transformation , les equipages franc;:ais necessaires a la mise en ceuvre de ces appareils constituait une grave erreur. La solution eOt ete d'engager les gros quadrimoteurs de I'US Air Force avec des equipages americains, mais ce la supposait que les Etats-Unis intervinssent de maniere directe dans le confl it. Aussi, cette idee fut-elle abandonnee. L'assaut fin al eut lieu le 1er mai, au debut de la soiree. Genee par le mauvais temps, I'aviation ne put etre engagee qu'a de rares reprises, Le 7 mai, de Castries, nomme general peu de temps auparavant, se rend it aux forces ennemies avec les elements qui tenaient le centre de resistance principal. Quant a Isabelle, ouvrage situe le plus au sud, elle tomba le lendemain.
Ainsi s'acheva la bataille de Dien Bien Phu . Les pertes subies par les formations terrestres, environ 3 000 tues et 11 72 1 prisonniers, n'etaient pas catastrophiques pour le corps expeditionnaire franc;:ais, mais el les concernaient neanmoins le fer de lance des troupes d'lndochine, Giap, pour gagner, avait dO consentir des sacrifices enormes et plusieurs de ses unites avaient beau coup souffert. Pourtant, la defaite de Navarre sonna le glas de l'lndochine franc;:aise. L'aviation de transport avait effectue pres de 10 500 sorties au-dessus de la base aeroterrestre, convoyant 22 465 t de ravitaillement en 22 566 heu res , Elle avait opere dans des conditions souvent aleatoires, a la limite de la rupture, Le sous-groupement des moyens militaires de transport aerien avait apporte chaque jour aux defenseurs de la cuvette entre 90 et 165 t de fret, la moyen ne quotidienne sur I'ensemble de la periode s'etabl issant a 133 t. L'aviation avait, par ai lleurs, largue 10 289 parachutistes et convoye sur place 34 127 hommes. Oe leur cote, la chasse et le bombardement menerent respectivement 1 106 et 1 641 sorties. Ces chiffres montrent bien que I'armee de l'Air et l'Aeronautique navale engagerent dans la bataille tous les moyens dont elles disposaient, mais la tache depassait largement leurs possibilites, Les pertes furent de soixante-deux avions abattus et de plusieurs dizaines d'autres endommages, La guerre d'l ndochine ne s'arreta pas avec la reddition de Dien Bien Phu. Elle continua jusqu'en juillet 1954, date a laquel le furent signes les accords de Geneve, Les dernieres missions revinrent a I'aviation de transport - ou commenc;:aient a apparaitre les premiers Noratlas - qui assura I'evacuation du delta du Tonkin, dans le cadre des ponts aeriens Cognac, Vittel et Champagne, et convoya les commissions internationales chargees de veiller a I'app lication des 0 conventions conclues a Geneve. Pierre MICONNET Fin AIR FAN 33
Pompiers volants en Californie n Californie, deux grands organismes se partagent la responsabilite de la lutte contre les feux de foret : le California Oepartme nt of Forestry (C OF), rattache a cet Etat, et I'US Forest Service (USFS), office federal dependant du ministere americai n de l'Agriculture. Le premier prend en charge tous les incendies survenant sur le territoire californien, a I'exception de ceux se declarant dans les forets et parcs nationaux, qui so nt du ressort du second. Cote materiels, le COF dispose d'une flotte de vingt-trois Grumman Tracker et Turbo Tracker, quinze North American OV-1 0 Bronco et onze UH-1 H deployes sur vingtdeux plates-formes, soit treize Air Attack Bases (AAB) et neuf Helitack Bases (HTB). Quant a I'USFS, il ne possede en propre que des Beech 58 Baron et loue donc pour la saison trente-huit bombardiers lourds a sept compagnies differentes, ainsi que des Aero Commander, reparti s sur tout le territoire americain. Par ai lleurs, le comte de Los Angeles loue aussi deux Canadair CL-415 a une societe canadienne, car un avion de
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25 millions de dollars protegeant des maisons en valant cinq, ya fait plus classe qu'un bon vieux Tracker du COF".
Les bases avions de /'USFS et du CDF En Californie, I'USFS entretient quatre bases et le COF treize' (plus celle de Mather qui accueille le centre de maintenance de la flotte). Elles sont toutes amenagees avec une tour de controle, un batiment en dur (abritant un PC , une salle de repos, des chambres et une cuisine) et de grands reservoirs contenant des produits retardants, Fire Trol ou Phos-Check. Chaque appareil est gare sur un emplacement specifique appele pit, lequel est equipe d'un tuyau deroulant relie aux reservoirs de produits. Un second tuyau permet le ravitaillement en eau et, accessoirement, le lavage des avions, car le Fire Trol est une infame bouillie qui, une fois seche, forme un crepi rougeatre sur leurs flanes. Les appareils sont regroupes en trois categories : Air Attack, Tanker et Lead Plane. L'Air Attack, generalement un Bronco ou un
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© C. Defever
Ci-dessus: base iI Porterville AAB, Air Attack 410 est la monture de Linda Scott, I'une des deux femmes pilotes de Broneo du COF. Ci-contre : ce SP2H d'Aero Union largue son retardant devant les flammes. Les P2 font I'objet d'un programme de modernisation, incluant un e remotorisation avec des turbopropulseurs, qui va leur permettre de rester en ligne encore un bout de temps. Ci-d essous: la flotte de Porterville. Ce P2V-7 appartient iI Neptune Air Services Inc . et arbore un magnifique nase-art rep resentant Neptune, le dieu de la mer. A I'a rriere-plan, un OV-10 et un Traekerdu California Oepartment of Fore stry (COF).
Aero Commander, est un poste de commandement volant bord duquel prennent place le pilote et un pompier ou un officier forestier ayant une grande experience du terrain. Ce dernier, en fonction de I'importance de I'incendie, du relief, des vents et des differents facteurs de propagation , a carte blanche pour engager tous les moyens disponibles afin de venir a bout du sinistre . II dirige les escadrons de pompiers au sol et les equipes heliportees, et fait appel aux bombardiers pour les appuyer. Dominant la situation a environ 3 500 pieds, il est le veritable patron des operations et ag it comme un veritable contr61eur aerien avance. II assigne les zones de largage aux tankers , determine le nombre de passes et les trajectoires tout en leur donnant toutes les indications necessaires pour eviter les pieges (Iignes a haute tension, antennes, etc.). Comme le dit si bien Ron Haie, observateur sur Broneo, la seule arme contre le feu bord de cet avion est la cervel le de I'equipage. L'autre element incontournable de la lutte est le tanker. Le CDF a opte pour des Traeker, des appareils la capacite certes legere (3 000 litres), mais plus nombreux et bien reparti s sur I'ensemble du territoire de pouvoir ral lier n'importe quelle maniere zone d'incendie en moins de 20 minutes. Ils sont epaules par des helicopteres Huey meme de traiter les secteurs difficilement accessibles. L'USFS, pour sa part, dispose d'une flotte heteroc lite constituee d'une
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1. Ginq d'entre eI/es sont utilisees par IVSFS, lequel peut egalement activer d'autres plates-formes en cas de grosse saison.
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quarantaine de bombardiers Privateer, C-1 30A, P-3 Orion, P2V-7 Neptune et C-54. Quand le feu devient complexe , l'Air Attack fait appel au Lead Plane, veritable poisson pilote des tankers lourds qu'il precElde d'une centaine de metres dans leurs passes de bombardement (Ies runs) pour les amener sur I'objectif. 11 leur signale les difficu ltes rencontrees , en particulier les vents rabattants, courants lors des vols en montagne. Le Lead Plane permet d'augmenter la cadence . Quand les tankers partent se ravitailler, son pilote' continue a tourner, surveille le deplacement du feu et reflechit deja aux largages suivants. Les appareil s affectes acette tache 3 sont generalement des Beech 58 Baron, bimoteurs viei llissants manquant un peu de puissance. L'Etat tederal pretextant le manque d'argent pour les remplacer par des avions a turbines (Aero Commander Grand Reconnaissance) , I'utilisation des Lead Planes pourrait etre abandonnee dans les prochaines annees, au grand dam des pilotes de tankers qui les jugent indispensables pour ne pas augmenter davantage les risques d'un boulot qui en comporte deja suffisamment comme <;a ! Quand le feu atteint des proportions teiles qu'il n'y a plus assez de pompiers volants pour le combattre efficacement, il est fait appel aux Hercules de l'Air National Guard, dont certains sont dotes du MAFFS, un systeme peu efficace car liberant tout le retardant d'un seul coup . Par ailleurs, la qualite du largage est tres variable, les equipages non entraines a ce genre d'exercice - rechignant un peu a descendre aussi bas ! Si un parc national s'embrase, il va de soi que les Tracker du COF interviennent aux cotes des bombardiers de I'USFS qui, inverEn haut : Ron Haie, base ä Sonoma AAB, donne ä boire ä son pur-sang afin qu'il soit pret pour un prochain galop au-dessus des flammes. Ci-dessus : la place avant du Bronco, reequip ee d'un siege confortable ä la place du siege ejectable. L:air conditionne et la verriere partiellement fumee permettent de voler avec aisance et de se concentrer ainsi sur la mission. Le poste arriere de I'observateur reste dote d'un manche et de quelques instruments, au cas ou ! Ci-contre : Tanker 68 de TBM Inc. est le dernier DC-6 en service aux Etats-Unis. Tran sforme en bombardier d'ea u en 1973, c'est I'un des plus vieux appareils ä etre utilise en operations, les Privateer eta nt hors concours.
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Ci-contre : le Tracker (ici Tanker 78 de Fresno) emporte 3 000 I ä 300 km/h. 11 vit ses dernieres annees au sein du CDF. En 2004, toute la flotte sera equipee de Turbo Tracker.
Ci-dessous : Hemet-Ryan HTS accueille un UH-l H en permanen ce. Les pilotes d'helicopteres sont employes par le CDF toute I'annee, ä la difference des pilotes de Tracker et de Bronco. Ce Huey possede un reservoir de 1 360 I sous la cabine et utilise des produits moussants lors de ses largages.
sement, viennent epauler les premiers lorsqu'un incendie se declare dans un secteur imparti Ei l'Etat californien. Le feu est I'ennemi n° 1.
La flotte du CDF Acquis en 1993 aupres du ministere americain de la Oefense, quinze OV-1 OA Bronco sont venus remplacer les Cessna 0 -2A Skymaster. Chacune des treize Air Attack Bases en accueille un en permanence. Issus des surplus mi litaires, ils ont ete remis Ei neuf et beneficient d'une nouvelle avionique, de postes radio permettant de communiquer avec le sol et les tankers , d'un nouveau cond itionnement d'air et d'une verriere fumee pour aider I'eq uipage Ei supporter les longs vols de patrouille sous le solei l. Mais la grande nouveaute reside surtout dans leur reservoir' de carburant en aluminium, conc;u par un equ ipementier automobile. Loge en soute et au plus pres du centre
de gravite, iI leur confere une autonomie de cinq heures de vol. Puissants et maniables, les Bronco offrent, de surcrolt, une grande visibi lite au pilote et Ei I'officier observateur des pompiers, sans commune mesure avec celle des 0-2A. Au nombre de vingt-trois, les Tracker, qui sont envoyes au feu avec un seul pilote Ei bord, sont repartis Ei raison de deux sur chaque Air Attack Base , ou d'un seul lorsque celle-ci heberge dejEi un tanker loue par I'USFS. Actuellement, la flotte se compose de quinze S-2A et de huit S-2T (version reequipee avec deux turbopropu lseurs) . Les S-2A sont les survivants d'un lot de dixneuf machines acquises en 1972 aupres du departement de la Oefense, et mises en service en 1974. Les S-2T sont issus d'un lot de vingt-six S-2E/G achetes en 1996, via le meme canal, et remotorises par Marsh Aviation. En 2004, le parc du COF sera exclusivement constitue de Turbo Tracker, appareils plus rapides (470 km/h en vitesse de
croisiere, co nt re 320 km/h) et plus manoeuvrants que les S-2A, avec une capacite d'emport de 4 000 I de produits retardants , soit 1 000 I de plus. Neuf Helitack Bases accuei llent chacune un UH-1H. Achetes en 1981 et mis en service en 1989 apres avoir ete modifies pour la lutte anti-incendie, ces helicos peuvent larguer 1 000 I d'eau ou de mousse grace Ei un baquet transporte sous elingue, voire 1 100 I quand ils sont equipes d'un reservoir ventral. En outre, ils servent pour al lumer des contre-feux et, lorsque la zone est difficile d'acces , sont charges d'acheminer les
2. Generalement un pilote experimente de tanker. qui a taute la confiance de ses pairs. 3. 11 arrive parfois que les Bronco du GOF fassent aussi office de Lead Planes. 4. Les anciens reservoirs externes du Bronco generaient une trainee qui alourdissait I'avion dans ses evolutions au ras des cimes.
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Ci-dessus : Tanker 90 sur son pit a Santa Rosa (Ukiah AAB). Le nez du Turbo Tracker est plongeant, ameliorant la vision du pilote vers I'avant. Ci-contre : les Beech Baron suivent les tankers dans leurs migrations a travers le grand Ouest americain, toujours prets a leur montrer la voie et ales guider dans leurs runs. En bas : vu a Fox ATB lors de son vol de convoyage, ce Pilatus PC-7, sorti d'usine en mars 2000, rejoignait l'Alaska pour y servir d'Air Attack. Dans ce r6le, les avions neufs sont rares.
equipes' au plus pres du sinistre. IIs effectuent egalement des evacuations sanitaires et, depuis 1997, s'occupent du sauvetage aerien en milieu dangereux (secours en montagne, notamment). Toutefois, I'annee derniere, a la fin juillet, les Hueydu COF ont ete clou es au sol apres la decouverte de criques dans le mat de leur rotor principal, une interdiction etendue a I'ensemble de la flotte americaine6 . Si tous ces aeronefs appartiennent a l'Etat de Californie, leur pilotage et leur maintenance sont, en revanche, sous-traites a un prestataire de services aeronautiques : la societe San Joaquim Valley Helicopters. Les pilotes et les mecanos so nt engages pour la saison , laquelle peut durer de quatre a sept
5. L'equipe normale d'intervention se compose de deux officiers ((ire captains) et de huit pompiers, plus le pilote.
6. Pour " compenser " /'arret d'activite des Huey, le COF loua pendant un mois un hydravion Marlin Mars vieux de plus de 50 ans, mais affichant une capacite phBnomenale de 25 000 litres !
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Des Frenchies au feu
mois en fonction de leur reg ion d'affectation. Les bases implantees au nord de San Francisco sont ouvertes de jui n septembre tandis que cel les situees au sud de Los Angeles restent actives plus longtemps. Sur le terrain partir de 10 h 00, les pilotes sont d'astreinte jusqu'au coucher du solei l. S'il n'y a pas d'alerte, chaq ue equ ipage est tenu de realiser deux heures de vol d'entrainement par semaine.
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Jeröme Laval a 33 ans et iI vient de passer copilote sur Tanker 64. Cette annee sera sa cinquieme saison aux Etats-Unis. Forme a la chasse dans I'armee de l'Air, et apres quelques aventures dans differents coins du globe, dans diverses branches de I'aviation (fret, evacuations sanitaires, aviation d'affaires), il effectue une saison sur C-130A en France en 1996. A I'issue de celle-ci, Pat Leroux, son commandant de bord (un vieux briscard qui pilote depuis plus de trente ans des bombardiers d'eau et qui a commence sur B-17), lui propose la place de Flying Offieer sur son Tanker 64. Depuis, Jeröme partage sa vie entre les USA (I'ete) et la France (I'hiver) . Anne Lebris-Whitmer est ägee de 32 ans. Sa passion pour les bombardiers d'eau lui est venue des sept ans, lorsqu'elle assista pour la premiere fois au ballet des Canadair dans la baie de Marignane. Comptant bien devenir pilote de Pelican , elle essaie plus tard la Marine, voie royale qui devrait la conduire a son but. Elle passe tous les tests, mais sa taille de jockey lui interdit la specialite de navigant. Forte de son brevet de pilote prive, elle part voler en Ecosse, puis passe toutes ses qualifications professionnelles aux Etats-Unis. Elle devient instructeur voltige et train classique en Arizona, puis a San Diego. Elle accumule les vols en bimoteur en promenant les touristes entre Las Vegas et le Grand Canyon, sur Cessna 402 et Twin Otter. Apres avoir pratique I'IFR et le vol de nuit dans une compagnie de fret a Seattle, elle decroche enfin, en 2000, sa premiere saison sur OV-1 Broneo. Anne a effectue 218 heures aux commandes d'Air Attack 460, le Broneo N415DF de Hollister AAB. Mais son veritable objectif est de devenir Captain sur tanker. 11 y a deja une femme a ce poste, et elle fera tout pour etre la seconde.
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L'US Forest Service L'USFS ne possede en propre que ses Lead Planes, les Beech Baron, et la flotte de tankers qu' il loue est tres heteroclite. Sur les trente-huit dont il dispose, une douzaine sont des apparei ls lourds deployes sur les terrains de Californie pour la saison, raison de
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Ci-contre : I'annee derni€ne, Tanker 160, un DC-4 mis en rnuvre par Aero Flite, a fini sa saison Fox ATB. On le voit ici en train de larguer son retardant, en I'occurrence du Fire Trol. Ce produit est reconnaissable a sa couleur rouge due a I'oxyde de fer qu'il contient.
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En bas : Tanker 152, le C-54 de Pierre Delvaux, pilote d'outre-Quievrain exile aux Etats-Unis. Lappareil, qui appartient Ardco (Air Retardant Delivery Company), s'est lui aussi beaucoup ba lade I'ete dernier. Au cours de cette saison, I'equipage aura realise 270 heu res de vol dont 43,5 h en une sema ine !
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deux ou trois sur les ATB et d'un seul sur les AAB . IIleur arrive neanmoins d'etre envoyes dans d'autres Etats, comme ce fut particulierement le cas I'annee derniere. Plusieurs compagnies privees de tankers se partagent le marche du feu. La plus impartante est Hawkins & Powers qui met a la disposition de l'Etat de Californie un PB4Y-2 Privateer et un C-130A Hercules. A ses cates, on trouve, entre autres , Ardco (un C-54), TBM Inc. (un C-130A et un DC-4), Neptune Air Services (un P2V-7), Aero Union (deux P-3 Orion, deux C-54 et un Neptune)
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et Aero Flite (un DC-4). En renfort, les societes Erikson ou Heavy Lift engagent aussi regu lierement leurs helicopteres CH-54 Skycrane dont la capacite d'emport est tout de meme de 7 000 I. Une base peut accueillir plusieurs avions de compagnies differentes. A Fox , par exemple, lars de notre visite en septembre 2000, stationnaient un Private er et deux DC-4 dont I'un etait arrive au debut du mois. Ayant termine son contrat dans un autre Etat, son equipage avait obtenu de finir la saison en Californie, ce qui ne fit pas force-
ment la joie de ses petits camarades de I'autre DC-4 et du Privateer car, acette epoque de I'annee, I'activite ne suffit deja plus a faire voler tout le monde. Precisons que, en plus de leur salaire de saisonniers , les pilotes de tankers touchent une gratification par heure de vol et par largage. Avec plus de trente ans de carriere derriere eux, quelques-uns de ces pilotes sont de veritables legendes vivantes. Leur savoir-faire est inestimable. 11 leur a ete en partie transmis par les pionniers de la profession , lesquels jeterent les bases de la
lutte contre les feux de foret a partir de I'experience qu'ils avaient acquise dans I'epandage agricole dans les annees 1940. Certes , aujourd'hui , les avions ont evolue et les techniques ont ete ameliorees. Mais I'heritage est bien la, pour le plus grand benefice des jeunes. lei , les pilotes , choisis en fonction de leurs
competences et non de leurs dip16mes, sont tres souvent aussi mecanos. Lorsque leur tanker est en carafe , ils n'hesitent pas a mettre les mains dans le cambouis - quand un avion est indisponible, pas de mission et donc pas de prime a I'heure de vol ! En dehors de la saison , ils se cherchent d'autres jobs: transport de passagers et de
fret, epandage ou encore Cloud Seeding (ensemencement de nuages). Cette activite particuliere consiste a larguer du chlorure d'argent dans les nuages afin de provoquer des chutes de neige sur les massifs montagneux, I'objectif etant de maintenir au plus haut les reserves d'eau.
Les techniques de lutte En regle generale, les forets californiennes sont tres vastes et situees sur des massifs montagneux escarpes , si bien qu'il est quasiment impossible d'y entretenir en permanence des allees pare-feu. La tache des tankers consiste donc a encercler I'incendie au moyen de produits retardants, de maniere a ce que les equipes au sol puissent commencer a preparer le terrain. Les bombardiers effectuent leurs passes en fonction des indications de l'Air Attack et, au vu des marques rouges laissees par le produit, " bouchent " les trous au fur et a mesure afin de parfaire I'encerclement Ils peuvent ensuite attaquer le feu directement, mais toujours au retardant Melanges a I'eau avant remplissage des avions, deux types de produits sont utilises, le Fire Trol et le Phos-Check ; leur pouvoir est similaire. Le premier est reconnaissable a sa couleur rouge due a I'oxyde de fer qu 'il contient, le second est blanc. Les traces qu'ils laissent sur le terrain disparaissent au bout de quelques semaines. Jugee assez inefficace dans I'ensemble, I'eau pure n'est quasiment jamais employee. On y adjoint donc un produit moussant, stocke dans un reservoir apart et dilue a plus ou moins forte dose, qui, au moment du largage, lui donne un volume solide. Cette methode est utilisee principalement par les helicos du CDF. Un dernier mot sur les equipages. Veritables mercenaires du feu , ils so nt envoyes la ou t;a chauffe dur. Plusieurs nationalites sont representees au sein du personnel navigant, notamment des Frant;ais et un Beige, Pierre Delvaux, copilote sur le C-54 Tanker 152, ainsi qu'un ancien pilote de bush en Alaska. Comme vous pourrez en
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En haut : Tanker 127 est base Fox ATB. C'est un des quatre PB4Y-2 Private er encore utilises par Hawkins & Powers. Remotorise avec quatre moteurs de B-25, il emporte 7 570 I de retardant 300 km/ho
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Au milieu: stationne Santa Barbara ATB, ce C-130A de Hawkins & Powers a ete construit en 1956. Achetes en 1989 pour remplacer les C-119, les C-130A ont subi de nombreuses modifications avant d'arriver ä leur standard actuel. Tanker 133 embarque 12000 I de retardant dans deux cuves parallelepipediques communiquantes et demontables. H&P possede la plus grande flotte de tankers et ses fondateurs essaient de maintenir en etat de vol au moins un type de chaque appareil utilise dans le passe par la compagnie. La societe entretient egalement un musee a Greybull, dans le Wyoming. .
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Ci-contre : Tan ker 65, un OC-4 de la flotte de TBM Inc, est ici en alerte sur son pit, ä Ramona AAB, rempli de 7 570 I de retarda nt. En dessous : avec les C-1 30, les P-3A (i ci Tanker 22 ba se ä Santa Barbara ATB) representent I'avenir des bombard iers d'eau. Comptant sept Orion, quatre C-54 et tro is Neptune, Aero Union est rune des compagnies majeures aux USA. Oe plu s, cette societe realise elle -meme la conversion de ses tankers. C'est elle qui ava it modifie les premiers OC-6B de la Se curite civile en bomb ardiers d'eau. En bas : Tanker 14 surfe sur les cimes et largu e ses 7 570 I de retardant. Ae ro Union, proprietai re de ce OC-4 ba se ä San Bernardino ATB, I'a equipe du systeme Con stant Flow.
~ juger en vous rapportant au tableau ci-des~ sous, il faut quelques heu res de vol avant @ d'acceder aux commandes d'un appareil de lutte anti-incendie . A ces minima demandes par I'USFS s'ajoutent les specificites propres chaque societe . Dans certaines compagnies, un copilote ne peut esperer passer Captain avant huit ans alors que, dans d'autres, la valeur n'attend pas le nombre des annees . Preuve en est donnee avec le commandant de bord du Privateer Tanker 127 , äge de 30 ans! 0
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Cyril DEFEVER
Remerciements iJ JeTÖme Laval, Pierre Delvaux et Anne Lebris-Whitmer. Many thanks to the crews of Ukiah, Sonoma, Fresno, Porterville, Hemet and Ramona Air Mack Bases, Fox and Santa Barbara Air Tanker Bases, specially Bob ValeUe, Ron Haie and Linda ScoUfor their kindness.
Pompier volant aux USA Les qualifications minimum requises Commandant de bord sur tanker Nombre total d'heures de vol : 1 500 h dont 1 200 h en tant que commandant de bord (incluant au moins 25 h sur le type, 200 h sur un avion de meme classe, 100 h sur multimoteur, 100 h realisees au cours des douze mois precedents, 75 h effectuees en IFR reel ou sur simulateur, 100 h de vol de nuit et 200 h de vol en montagne et ä basse altitude). Copilote sur tanker Nombre d'heures de vol commandant de bord : 800 h dont 100 h durant les douze mois precedents. Pilote d'Air Attack Nombre total d'heures de vol : 1 500 h dont 1 200 h en tant que commandant de bord (incluant au moins 5 h sur le type, 200 h de vol en montagne et ä basse altitude, 75 h effectuees en IFR re el ou sur simulateur et 100 h de vol de nuit). Pilote d'helicoptere Nombre total d'heures de vol : 1 500 h dont au moins 10 h au cours des 60 derniers jours, 50 h sur le type, 30 h de vol de nuit (dont 2 h dans les 60 derniers jours), 250 h de vol en montag ne et ä basse altitude (dont 100 h dans les douze mois pn'!cedents) et 100 h sur helico ä turbine. 42 AIR FAN
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porte bien la petite levre caracteristique du F4U-7. Mais, avant de le mettre en place , pensez a separer les volets d'un trait de scie , puis ales ouvrir legerement pour donner un peu de relief a I'en-
semble. Les trains sont parfaits, de meme que les roues. II suffit juste d'ajouter un petit fil courant le long des jambes pour figurer la tuyauterie des freins . Vous pouvez assembler ces
sous-ensembles , mais surtout ne les mettez en place qu'en dernier lieu, une fois la decoration terminee. Cette remarque s'applique egalement a la roulette de queue, a la crosse, a toutes les trappes , aux charges offensives et aux diverses antennes. Ce Corsair nous est propose avec ses volets sortis. Si leur realisation est parfaite et leur moulage excellent, I'idee est plus discutable, car les photos les montrent generalement rentres lorsque I'appareil est au repos. Cette option n'etant pas accessible, a moins de se lancer dans une operation de chirurgie peu tentante car fastidieuse , il faudra donc nous contenter de la position sortie, somme toute valable pour un F4U-7 au roulage. Cote charges externes, nous avons droit a deux bombes de 450 kg ou a deux reservoirs pendulaires a monter sous deux pylones d'emport lourd, ainsi qu'a dix roquettes, ces dernieres presentant, helas, quelques retassures de moulage sur leur corps. Nous avons choisi d'equiper notre maquette de toutes ces armes offensives (dont vous au rez au
Maquettisme (
DES KITS POUR LES GRANDS )
prealable affine les ailettes), bien representatives de la campagne de Suez Oll les Corsair effectuaient des attaques sur des objectifs proches. Attention , ne fixez pas les roquettes 21. ce stade du montage, elle generaient la pose des bandes bicolores d'identification . Pour terminer avec I'assemblage , signalons que Hasegawa atout simpleme nt oublie deux ante nn es sous le fuse lage : une antenne filaire (11 mm) , situee 21. I'aplomb de I'arriere du cockpit, et une en forme de T (3,5 mm) placee en avant (21. 14 mm) du logement de la rou lette de queue . Vous les confectionnerez facilement en plastique etire. Enfin , ne cherchez pas le radome figurant sur le dessin de la notice, il se rapporte au F4U-5N egalement produit par le fabricant nippon ! Passons maintenant 21. I'etape de la decoration. Les Corsair franc;ais etaient peints entierement en bleu nuit brillant. La te inte suggeree est le FS 15042, mais celle-ci nous semble un peu trop sombre compte tenu de I'echel le , d'autant plus que les photos temoignent aussi d'un ton plus clair, surtout apres plusieurs mois d 'operations. Nous avons donc opte pour un bleu FS 15050, soit le n° 15 dans la gamme Humbrol. Les cocardes fourn ies par Hasegawa sont, helas, inutilisables . Le bleu est trop pale et, comme les anc res so nt incluses, tout doit etre laisse de cote. 11 en est de meme pour les drapeaux de derive. Ouant aux numeros des appa-
reils, ce n'est pas mieux : la forme du F est fausse, tout comme celle du 4 pour I'avion de la 14F. Vous devrez donc vous rabattre sur la planche 48 -006 produ ite par I'artisan Model Art, qui permet de realiser trois F4U-7 (12F, 17F et 14F) lors de la campagne de Suez. En ce qu i nous concerne , nous avons c hoi si de representer I'appare il de la 14F, plus colore du fait de la presence des bandes d'identification jaunes et noires. Celles-ci ne figurent pas sur la planc he de I'artisan, mais Hasegawa les a prevues et el les so nt excellentes et bien conc;ues, en plusieurs parties. Posez tout d'abord celles d'intrados, en utilisant un peu de produ it Aeroset d'Aeromaster de sort e qu' ell es ASBL depuis1998 epousent bien les formes, puis laisDEPLACEMENTS VERS: Mildenhall, Tiger Meet, sez secher avant Le Bourget, Leeuwarden, Air Tattoo, Laage. de repeter I'opeAu DEPART DE : Liege, Namur, Mons, Tournai, lilie. ration sur I'extrados en veil lant 3 jours ä Moscou (Monino + MAKS 2001) aux ali gnements. Idem pour les Tel.jfax: 0032 (0) 68 57 21 80 bandes de fu selage. Si les coe-mail:
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so nt parfaites, Model Art ne fournit pas de drapeau de derive. Facile 21. peindre , certes , mais la nuance de bleu n'est pas evidente 21. obtenir. Une autre solution consistera 21. vous procurer la planche 48-007 du meme artisan. Consacree au Hel/cat, celle-ci comporte des bandes 21. decouper. 11 suffira alors de peindre le gouvernail en blanc et d'uti li ser les motifs Hasegawa comme gabarit pour obtenir des bandes bleues et rouges correctes. La finition est assez simp le. La peinture eta nt trop br illante pour un apparei l operationnel, on la recouvrira donc d'un vernis satine avant de coller toutes les pieces residuelles. Ouelques erai llures alu mat sur le fu selage et les ailes , notamment sur les bords d'attaque et les panneaux, ajouteront ega leme nt une touche de realisme. Oe meme, pensez aux traces de salissure laissees par les echappements, que vous representerez en melangeant des tons de noir et d'ocre degrades. Leur forme varie souvent d'un avion 21. I'autre. Vous terminerez en posant les fi ls d'antenne en eti re. En conclusion, une maquette de qualite qui, apres quelques petites retouches, saura trouver une place de choix dans 0 votre collection . Photos de I'auteur
